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Shôjosei à tout va : et joseimuke dans tout ça ?

Ici, comme vous le savez, on aime tout ce qui s’adresse aux filles. Les anime destinés à un public féminin, les otome games, les jeux où on peut se rincer l’œil, tous ces médias clairement destinés à plaire aux jeunes femmes.

Parmi eux, les shôjo et les josei. Ce sont des manga qui sont publiés dans des magazines qui ont pour cible les jeunes filles et les jeunes femmes, respectivement. Pour la bonne mesure, on rappelle que ces termes sont des catégories éditoriales et n’indiquent en rien le genre de l’œuvre. Ca donne juste une information sur le public visé.

Ces manga, dans la majorité des cas, sont également écrits par des femmes. Et comme tout ce qui est fait par des femmes pour des femmes et qui plaît aux femmes, c’est très souvent dénigré, ignoré, boudé, stigmatisé… Je ne pense pas avoir besoin de vous faire un dessin.

Mais les consommatrices sont nombreuses et ne s’en cachent pas ! Au cours de l’année dernière, plusieurs comptes dédiés ont fait leur apparition sur Twitter : @shoujocrave, @ShoujoseiWorld et, dans la sphère francophone, @JoseiActu ou encore @shojosphere. Les exemples ne manquent pas ! Et ça fait plaisir.

Pour englober shôjo et josei, il n’est pas rare de croiser le terme « shôjosei ». Simple et efficace.

Je crois bien que c’est une petite invention occidentale : je n’ai jamais vu de japonais-es l’utiliser. Peut-être me trompe-je mais en tout cas il est clairement plus répandu dans nos espaces à nous. Mais je pense qu’il a du sens. Je comprends son utilisation, son utilité, j’estime qu’il rempli plutôt bien sa fonction. Certain-es craindront sûrement que ça créé une plus grande confusion quant à la nature de ces manga, qu’on finisse par penser à tort que les deux se confondent, ce que j’entends tout à fait. Je trouve personnellement ça assez inoffensif.

Quand je vois le terme shôjosei utilisé, c’est souvent par des habitué-es des deux, et c’est juste une façon de dire « voilà, ils ont beaucoup en commun, la tranche d’âge ciblée n’est pas la même, il n’empêche que c’est pour les meufs ». Pour moi, ça se tient !

Là où c’est un peu plus problématique, c’est quand on colle cette étiquette à des œuvres qui n’appartiennent à aucune de ces deux catégories. IDOLiSH7, Diabolik Lovers, Umibe no Etranger… quelques fois déjà, j’ai vu ce genre de titres cités aux côtés de shôjosei. Pourtant, ils n’en sont pas, les termes shôjo et josei n’ont d’ailleurs aucun sens quand il ne s’agit pas de manga ou d’adaptation d’un manga. Mais alors c’est quoi exactement ? Quelle étiquette leur coller ? Boys Love, harems inversés… ce ne sont que des œuvres encore une fois très clairement destinées à un public féminin. Je comprends donc qu’il soit tentant de faire le raccourci… ça serait tellement plus simple !

Sauf que bon. Moi je veux bien fusionner deux termes ensemble quand c’est cohérent. Mais si on range tout et n’importe quoi dans cette catégorie, ça n’a pas de sens non plus !

Si on prend l’exemple de Umibe no Etranger, c’est un BL. Pas la même cat’ éditoriale, pas la même cible.

Diabolik Lovers, c’est un otome game. Pas le même support, déjà.

IDOLiSH7, c’est un jeu avec un cast masculin, également pour un public féminin. Mais pas de romance. C’est différent d’un otome game et encore plus différent d’un shôjo ou d’un josei.

Mais alors qu’est-ce qu’on peut dire !!! Certes, il y a des différences majeures, mais la finalité, c’est quand même que, tout ça, c’est pour les femmes ! Et d’ailleurs, souvent, si on aime l’un, on est susceptible d’aimer l’autre !! Quel nouveau terme on va bien pouvoir inventer pour englober tout ça ?

Et le but de cet article, c’était de vous dire que ce terme existe déjà. Joseimuke. Josei, femme. Muke, « dirigé vers », « en direction de ». C’est tout ce qui s’adresse au public féminin, y compris les shôjo et les josei. Et pour le coup, ce terme-là est utilisé au Japon depuis un moment, il a déjà fait ses preuves. Je le vois aussi dans les cercles francophones et anglophones, je pense qu’il y a beaucoup de personnes à qui je n’apprends pas du tout ce terme, mais il semblerait que « shôjosei » ait pris le dessus au point d’éclipser totalement « joseimuke » alors que les deux pourraient co-exister.

Voilà ! C’est tout pour moi.

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Un indispensable : Wii U Panorama View – Pousse-pousse à Kyoto

Gameuses… gamers… vous n’êtes sans doute pas sans savoir que le 27 mars 2023 marquera la fermeture du Nintendo eShop sur les consoles Wii U et 3DS. L’heure tourne et il est temps de faire vos derniers achats.

Je ne pense pas avoir besoin de vous vanter les mérites de la 3DS mais la Wii U, elle, été un échec commercial comme Nintendo n’en avait encore jamais connu. Elle a écoulé finalement très peu d’unités, surtout comparé aux autres consoles du géant, et je ne crois pas qu’il y ait une année où l’entreprise a atteint ses objectifs en termes de ventes. La production a été arrêtée en 2017 et, à partir de là, Nintendo a tout misé sur la Switch, qui a été un succès sans précédent.

Il y a des choses comme ça qu’on ne s’explique pas. Je trouve que la Wii U est une sympathique console injustement boudée. Elle était ambitieuse, elle avait un beau catalogue avec plein d’exclusivités (des titres qu’on retrouve quasiment tous sur la Switch aujourd’hui), le Online était gratuit, on pouvait regarder Netflix dessus, elle était rétrocompatible avec la Wii, la Console Virtuelle permettait d’acquérir des jeux de 7 consoles différentes !!!

Et, à côté de ça, j’ai vraiment du mal avec la Switch. Elle n’a aucune personnalité. Trop épurée, trop silencieuse, presque austère… l’interface n’a pas le charme de toutes les consoles Nintendo précédentes. Tout est payant. Le Online est payant. Tu veux jouer à Animal Crossing avec des gens, ce qu’on pouvait faire gratuitement dans tous les autres opus, bah là, non !, il faut donner ses sous. Tu veux jouer à des jeux rétros, ils t’appartiennent aussi longtemps que tu paies un abonnement. Les Joy-Cons sont tous petits, il y a plein de jeux pour lesquels ils ne sont vraiment pas pratiques, sans parler du problème de Joy-Con drift qui n’est toujours pas résolu. J’ai enchaîné beaucoup de frustrations avec cette console. Parfois le problème vient de moi, parfois le problème vient vraiment d’elle.

Bref. Ce n’est pas un concours. Si ça l’était, la Wii U aurait gagné. Mais ce n’est pas un concours. Aujourd’hui, je voulais vous parler d’une exclusivité Wii U sur laquelle vous pourriez vouloir mettre la main avant qu’il ne soit trop tard.

La Wii U était innovante parce que c’était une console de salon mais, en plus de l’écran de la télé, elle disposait aussi d’un écran tactile sur sa manette. C’est son GamePad, sa mablette, sa manette-tablette. Appelez ça comme vous voulez. Le fait est que c’était original, unique, pratique, débordant de potentiel.

Pour mettre ça en avant, quelques mois après la sortie de la console, Nintendo a mis en vente une série de « Panorama View » sur sa boutique virtuelle. Vous pouvez faire plusieurs voyages : un petit tour en bus à Londres, une soirée folle au carnaval de Rio ou… voler avec des oies sauvages en Italie. Mais nous, ici, on est des weebs. On veut aller au Japon. Après une attente interminable, absurde, incompréhensible, les frontières sont enfin ouvertes. Mais l’inflation est passée par là… les prix du kérosène, on peut le dire, flambent ! Et pour ne rien arranger, les avions ont besoin de plus de carburant qu’avant car ils ne peuvent désormais plus passer au-dessus de certaines zones (pas besoin de vous faire un dessin je pense), ce qui rallonge quelque peu le trajet. Qu’est-ce qu’il nous reste donc comme solution ?

Wii U Panorama View – Pousse-pousse à Kyoto, bien sûr. Ce n’est pas un jeu, c’est une expérience. Un voyage à Kyoto depuis le confort de votre salon. Vous êtes confortablement assis·e dans un pousse-pousse, aux côtés d’une ravissante maiko. L’immersion est totale. Vous pouvez suivre cette visite guidée depuis votre télé mais le GamePad vous offre une véritable vue panoramique qui permet de regarder tout autour de vous et de découvrir les ruelles de Gion sous tous les angles.

Ma foi, c’est fort plaisant et plutôt bien fait. Après, je suis bon public, je suis toujours ravie de voir des images du Japon, de revoir des coins dans lesquels je suis passée, la simple vue d’un distributeur de boissons me met en joie, le guide, bien que très enthousiaste, est quasi inaudible tellement la musique est forte mais ça me fait plaisir quand même d’entendre ses intonations. Ce qui est un peu dommage, c’est que ça dure 7 minutes à tout casser. J’aurais pu tourner le GamePad dans tous les sens pendant deux heures, pendant neuf heures même !, j’ai regardé Tokyo Reverse (Tokyo Reverse qui, je le découvre en écrivant ces lignes, est disponible en intégralité sur Vimeo). L’autre petit bémol, c’est que cette visite guidée n’est pas sous-titrée. Mais bon. Le but premier, c’est de montrer ce qu’on peut faire avec le GamePad et pas ce qu’on peut faire à Kyoto. Soit.

C’est aussi une façon de vivre sans culpabilité aucune une expérience à laquelle je n’aurais pour rien au monde pris part dans la vraie vie. J’ai cru comprendre que des athlètes tiraient ces pousse-pousses de bon coeur mais ça a quand même tout l’air d’un travail qui n’a pas lieu d’être. Curieuse quant à la rémunération. Quoi qu’il en soit…

Ce moment bref mais unique coûte 1,99€ sur le eShop. C’est maintenant (ou à un autre moment, mais avant le 27 mars 2023) ou jamais.

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Je lis encore des manga !

Vous vous dites sûrement « tiens, tiens, Léa… tu es bien active pour quelqu’un qui n’a quasiment rien posté en deux ans »… Hé bien la raison est très simple : j’ai un mémoire à écrire, et c’est bien plus intéressant pour moi de procrastriner et d’écrire ici plutôt que de rédiger ledit mémoire !!! Et parmi mes autres façons de constamment repousser le moment de travailler, il y a aussi… la lecture ! Mais pas la lecture d’ouvrages en rapport avec mon mémoire, non… quel intérêt ? A la place, je lis des manga !

C’est quelque chose que j’ai repris récemment. Ca faisait bien quelques années que je ne lisais plus régulièrement : pas le temps, pas l’argent. J’avais un peu décroché, je n’étais plus au courant des nouvelles sorties, je n’arrivais pas à compléter mes séries. Puis c’est revenu tout seul ! Je suis dans une période où j’achète, j’achète, j’en termine un, j’en rachète deux autres derrière. Je pense que je suis dans une période où j’en ai bien besoin.

Par contre, je ne consomme plus comme avant : principalement des one-shots, que des séries courtes. Je me remets doucement dans le bain, on verra plus tard pour les séries qui font plus de 30 tomes !

Bref, je parle, je parle, mais qu’est-ce que je lis ? Je vous présente mes dernières découvertes.

My Broken Mariko de Waka Hirako, disponible aux éditions Ki-oon.

C’est une lecture courte… mais qui restera longtemps avec moi.

Tomoyo est chamboulée lorsqu’elle apprend le décès de son amie Mariko. Après une vie d’abus et de violences, elle s’est finalement donnée la mort. Après tout ce que son père lui a fait subir, Tomoya est folle de rage à l’idée qu’il ose seulement lui rendre hommage. Ni une ni deux, elle se rend chez lui, s’empare des cendres de son amie… et fuit.

C’est un récit bouleversant, qui déborde d’émotions. Qui déborde de douleur et de rage. Le trait est brut, plein d’énergie, à l’image de Tomoyo qui fonce, qui va droit de l’avant, pour essayer de comprendre l’incompréhensible, accepter l’inacceptable, trouver le moyen d’offrir à Mariko un dernier adieu. Les thèmes sont durs mais traités avec beaucoup de justesse et de sensibilité, et l’autrice dépeint avec brio la relation qui en découle entre les deux jeunes femmes : un mélange ambigu d’amité, de jalousie, de dépendance affective, de sentiment maternel et d’amour. Tout va très vite, aussi vite que les émotions contradictoires de Tomoyo se bousculent dans sa tête, et tout est très fort.

Ki-oon nous propose une très belle édition avec une jolie jaquette gaufrée, fidèle à l’originale, une interview de l’autrice et Yiska, son one-shot western en bonus.

J’ai particulièrement apprécié l’interview où elle explique sa volonté de dessiner une héroïne impulsive, clope au bec, qui ne soucie pas de son apparence, qui hurle, avec la morve qui lui dégouline encore du nez.

« Ce que je recherche, ce sont des héroïnes moins genrées, plus nuancées, qui ne sont pas dépeintes de manière conventionnelle, même si elles sont bien dotées d’un corps féminin. »

Moi aussi Waka Hirako, moi aussi !

Je suis née dans un village communautaire de Kaya Takada, disponible aux éditions Rue de L’échiquier.

Je triche… ce n’est pas du tout une lecture récente ! Mais je veux en parler depuis tellement longtemps sans jamais vraiment avoir eu l’occasion que je me permets de le caser ici.

Si vous me connaissez un peu, vous savez que j’aime beaucoup tout ce qui est inspiré de faits réels, et plus particulièrement, les autobiographies, les témoignages… J’ai donc trouvé mon compte dans ce manga où l’autrice raconte les 19 ans qu’elle a passé au sein d’un village communautaire, une sorte de société alternative auto-gérée et où les biens matériels sont partagés.

C’est un concept qui me fascine, un mode de vie auquel je pourrais totalement aspiré de prime abord, et un sujet que j’avais rapidement survolé en cours lorsqu’on avait étudié l’oeuvre de Saneatsu Mushanokôji, un romancier de l’ère Shôwa appartenant au mouvement Shirakabaha qui a notamment fondé un village communautaire, Atarashiki-mura. Les villages communautaires font partie des idées qui ont l’air fort chouettes sur le papier mais qui sont la porte ouverte à moultes dérives une fois mises en oeuvre.

Kaya Takada le montre très bien dans son récit où les enfants sont maltraités et exploités. Quand je n’étais pas révoltée, j’étais presque émue aux larmes lorsque l’autrice relatait certaines anecdotes : battue, affamée, parfois même torturée. Les adultes ne vivent pas forcément mieux. Alors que cette société se veut égalitaire, les personnes en charge des ressources abusent de leur pouvoir et vivent confortablement pendant que certains foyers peinent à s’habiller en hiver.

C’est une réalité très dure qui est comptée dans ce manga, mais l’autrice se remémore ces souvenirs avec légèreté. Le ton, qui est celui de l’enfant insouciante qu’elle était à l’époque, contraste avec les horreurs dépeintes. Dans son récit, on sent une fillette curieuse, bornée, innocente et intelligente, qui était vouée à choisir une vie en dehors de cette communauté.

Je n’entends jamais parler de ce manga mais je ne peux que vous le recommander. Même si elle souffre parfois de quelques longueurs et répétitions, c’est une histoire qui vaut la peine d’être lue !

blanc, tomes 1 et 2, de Asumiko Nakamura, disponibles aux éditions Hana.

J’adore Doukyuusei, j’adore Asumiko Nakamura, c’est un manga que j’ai lu il y a des années et, encore aujourd’hui, il suffit que je le feuillette pour qu’il me mette dans tous mes états. Presque dix ans plus tard, blanc, c’est la suite de l’histoire de Rihito et Hikaru, maintenant adultes, leur promesse de se marier toujours en suspend.

Evidemment, j’adore aussi ! Rien que les couvertures qui se complètent sont magnifiques… et reflètent bien toute la douceur de l’histoire. Histoire qui n’en est pas moins chargée d’émotions ! Certaines des thématiques me touchent tout particulièrement, surtout la relation à distance à une période si charnière pour les deux héros ; blanc s’attarde sur le passage à l’âge adulte, les questionnements qui l’accompagnent et sur comment les gens changent et s’éloignent malgré eux. D’autres thèmes lourds sont abordés : le deuil, l’homophobie… Au début, naïve que j’étais, je m’attendais à quelque chose de beaucoup plus feel-good ! Heureusement, l’autrice sait récompenser ses personnages en leur offrant une conclusion aussi belle qu’émouvante. C’est un manga qui m’a fait beaucoup de bien, et ça aurait été une belle façon de dire au revoir à ses personnages… mais !…

Il semblerait qu’Asumiko Nakamura n’en ait pas encore fini avec eux puisqu’elle publie actuellement les chapitres d’une nouvelle série : Futarigurashi. J’espère qu’on l’aura aussi en France dans quelques années !

Boire pour fuir ma solitude de Kabi Nagata, disponible aux éditions Pika.

Ici, on aime beaucoup Kabi Nagata. J’ai parlé de ses trois précédents titres, tous publiés en France depuis : Solitude d’un autre genre (My Lesbian Experience with Loneliness) et Journal de ma Solitude (My Solo Exchange Diary), tomes 1 et 2.

Ce nouveau manga est consacré à ses problèmes de santé liés à son alcoolisme, un problème qu’elle a déjà évoqué par le passé mais qui prend la place centrale de cet ouvrage puisque sa consommation a entraîné une pancréatite. Maux de ventre insupportables, séjour à l’hôpital, une alimentation particulièrement restrictive, et une interdiction formelle de retoucher à la boisson… l’autrice est confrontée aux conséquences de ses actions de manière brutale et est contrainte de changer son mode de vie.

Kabi Nagata est la reiiiine de l’introspection et elle n’hésite pas à dévoiler des détails très sombres qui ne la mettent pas en valeur. En ressort un récit authentique, honnête, complètement transparent. C’est la grande force de son écriture, poignante tant elle est crue et dure.

Ceci étant dit, je dois avouer que c’est, jusqu’à présent, son manga qui m’a le moins parlé. Peut-être parce que je peux moins m’identifier à ces problèmes-là, ou peut-être parce que tout le jargon médical et le passage à l’hôpital m’intéressaient moins… mais je n’ai pas été chamboulée par cette lecture comme ça a pu être le cas avec My Lesbian Experience et My Solo Exchange Diary.

Par contre, j’ai trouvé très intéressant qu’elle parle de sa démarche artistique et de comment elle comptait arrêter les autobiographies au profit de la fiction pour ne plus faire de mal à sa famille qui souffrait de voir tous ces détails exposés. Je serais curieuse de voir une histoire originale de sa plume, mais elle brille tellement dans l’autobiographie que je suis aussi très contente qu’elle ait continué dans cette voie. My Wandering Warrior Existence, qui parle de son parcours pour trouver l’amour, est sorti en mars dernier chez Seven Seas en anglais ; j’ai très hâte de le lire.


Et ce n’est pas tout ! Mais je garde la suite pour un prochain article… En tout cas, ça me fait très plaisir de relire beaucoup de manga. En contraste, je ne regarde plus aucun anime… mais ça aussi, ça reviendra.

J’espère vous avoir fait découvrir des titres sympathiques et, en retour, je suis à l’écoute : si jamais vous avez des titres similaires, one shots ou séries en quelques tomes, je suis preneuse de vos recommandations !

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MANKO MONOLOGUE #2 — Boy’s love : fétichisme ou féminisme ?

J’entends d’ici vos cris de surprise… moi non plus, je ne pensais pas qu’il y aurait vraiment une suite à cette série, mais force est de constater que ce débat ne s’éteint jamais et ça m’a toujours démangé d’écrire sur le sujet. Vous l’aurez compris au titre, nous allons parler de boy’s love, un terme qui englobe toutes les histoires de relations amoureuses et/ou sexuelles entre personnages masculins… un genre extrêmement populaire et connu pour être écrit par des femmes, pour des femmes.

On pourrait être tenté de parler de féminisme, car il s’agit de femmes qui ont créé leur propre espace. C’est une façon, autant pour les autrices que pour les lectrices, d’explorer leur sexualité, leur rapport au corps, à l’abris du male gaze. Sur internet, on va trouver beaucoup de gens qui défendent cette idée et nombre d’articles et études l’appuient.

Mais on a également un autre camp, qui prend tout autant de place dans la discussion, qui considère que cette libération se fait au détriment des hommes gays, fétichisés par ces oeuvres qui mettent en scène des schémas relationnels parfois toxiques, véhiculant des idées homophobes, et souvent éloignés de leur réalité.

Pendant des années et des années, quand j’étais encore au collège/lycée, j’étais plutôt de cet avis-là. Si on ne creuse pas trop, c’est facile de réduire tout ce débat au fait que le boy’s love fait de l’ombre aux concernés qui, dans une société encore homophobe et très hétéronormée, ont encore du mal à faire publier leur propre histoire, tandis que des femmes a priori hétéros les traitent comme des fantasmes et se font de l’argent là-dessus. J’ai même un article qui part de ce principe. J’y pose la question suivante : est-ce que le BL et, par extension, toutes ces oeuvres destinés au public féminin qui se servent d’un sous-texte homoérotique pour vendre, peuvent être considérés comme de la représentation LGBT+ ? ou est-ce simplement de l’exploitation ?

Je ne l’ai jamais supprimé parce que, de toute évidence, il attire encore du monde et je pense qu’il pose quand même quelques questions intéressantes, mais mon avis a quand même beaucoup évolué depuis. Déjà, je me prends beaucoup moins la tête… mais je me considère aussi un peu plus renseignée sur la question et je vais profiter de cet article pour partager le fruit de mes réflexions avec vous.

Un peu d’histoire

J’ai eu l’occasion de le mentionner quelques fois mais, durant ma licence, j’ai rédigé un mémoire de taille bien modeste sur la revue Takarazuka et le travestissement chez les femmes japonaises. Si le sujet vous intéresse, j’ai un article qui précède mon travail de recherche qui traite aussi du sujet.

J’y analyse notamment pourquoi la revue, exclusivement féminine, a eu autant de succès auprès des jeunes femmes mais aussi comment elle a inspiré le shôjo manga, en particulier l’oeuvre de Tezuka. En 1953, il sort Princesse Saphir, considéré comme un des premiers manga du genre et dont les éléments visuels s’inspirent de la revue Takarazuka. Son héroïne a deux coeurs : celui d’une femme, et celui d’un homme. Elle est basée sur les actrices « otokoyaku », qui incarnent les rôles masculins.

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En vrac : Visual Prison, Yakuza, Hannibal, etc.

Celles et ceux qui sont là depuis vraiment très longtemps, vous vous souvenez des articles où parlais de plein d’oeuvres sans rapport les unes avec les autres et que j’appelais ça un « vrac » ? C’est l’ancêtre de mes articles Slice of Life, et comme aujourd’hui, je ne suis pas vraiment là pour vous raconter ma vie mais que je ne suis pas non plus très inspirée pour un titre, j’ai pensé qu’il était approprié pour le vrac de faire un petit come-back.

Contrainte par le temps d’espacer un peu plus mes articles, j’ai dû mettre un terme à ma longue tradition d’écrire systématiquement sur tout ce que je regardais, lisais, écoutais,… C’est une bonne comme une mauvaise chose. D’un côté, je ne vous cache pas que ça m’a enlevé une certaine pression : j’en arrivais parfois à repousser le moment où je terminais une série ou un jeu parce que je savais que j’allais « devoir » écrire dessus. Maintenant, je me prends moins la tête, je m’autorise à faire des trucs sans prendre des notes. Mais… d’un autre côté, ça m’embête de ne plus avoir une trace de ce qui m’a marquée, de partager de moins en moins de choses avec vous…

Je vais essayer de m’y remettre doucement, sans trop me prendre la tête.

https://youtu.be/e0VRtRYoEuo

Evidemment, je regarde Visual Prison… Comment aurais-je pu passer à côté de cette daube presque radioactive tant elle dégouline de kitsch et d’edginess ? C’est d’ailleurs le seul anime que je suis cette saison mais je pense qu’il se suffit à lui-même.

Pensée par le créateur d’UtaPri, l’histoire met en scène des vampires appartenant à des groupes de musique et s’affrontant lors du fameux « Visual Prison », un évènement où chacun présente sa plus belle chanson à la « Lune écarlate » dans l’espoir de gagner et d’amasser plus de pouvoir grâce à des petits cristaux rouges qui font office de récompense. Bref ! Comme vous pouvez vous en douter, c’est éclaté, ça n’a pas de sens, mais ça vous parlera si vous avez eu une période visual kei il y a 10 ans. Perso, j’adore cette esthétique et j’adore que l’anime ne fasse pas les choses à moitié : on tape dans tous les clichés au niveau des thèmes (la différence, le deuil), on mentionne Satan, on frôle la frontière avec l’inceste, et, évidemment, on a le droit à des scènes homoérotiques où on suce le sang de ses potes.

Y’a rien de plus divertissant et, en plus, la musique est franchement bonne (j’estime que l’opening est d’ores et déjà iconique ne serait-ce que pour sa transition vers le « aaaaaaaAAAAA »). Si vous tentez, ne vous arrêtez surtout pas au premier épisode qui, il faut bien l’admettre, est vraiment bordélique et pas du tout convaincant. Heureusement, l’histoire ne tarde pas trop à devenir croustillante ! A l’épisode 3, j’étais déjà à fond.

Je ne sais plus si j’ai déjà eu l’occasion de le mentionner mais, suite à des conseils avisés, je me suis lancée dans Yakuza avec Kiwami, le remake du tout premier jeu de la série, sorti près de 10 ans plus tôt.

On est sur un jeu d’action-aventure avec de la BAGARRE, un peu loin des visual novels dont je vous parle d’habitude donc je ne suis même pas sûre qu’un article vous intéresse mais, en ce qui me concerne… un coup de coeur !! Entre temps, j’ai joué à Yakuza 0 et je joue en ce moment même à Kiwami 2.

C’est très story-based, des personnages excellents, un bon équilibre entre des histoires sérieuses et des quêtes secondaires perchées… et, surtout, qu’est-ce que ça me donne envie de retourner au Japon !!! Les quartiers de Kabukichô et Dôtonbori sont reproduits avec un très grand soin et j’ai hâte de jouer aux autres opus pour continuer ce voyage.

Je ne sais pas encore si j’y consacrerai un article parce qu’on est un peu en dehors de ma zone de confort donc j’ai peur de ne pas réussir à bien en parler mais, en tout cas, je recommande chaudement.

Un peu après tout le monde, je me suis aussi mise à Hannibal ! Série en trois saisons qui s’est terminée en 2015, déjà ! Si vous ne l’avez pas vue, vous connaissez au moins sûrement de nom ; en revanche, ce que, personnellement, j’ignorais, c’est que c’est un prélude et une adaptation de Dragon rouge, le premier livre de la tétralogie Hannibal Lecter.

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Mon avis sur plein de trucs

Assez parlé de moi. La dernière fois, je vous ai parlé en long et en large de de ma vie, de ce qu’il s’y passait depuis septembre dernier, mais j’ai totalement omis de mentionner tous les films, séries, livres ou encore chansons qui ont pu rythmer ces mois-là. Aujourd’hui, je ne vais pas en faire une liste exhaustive, mais je vais revenir sur ce qui m’a le plus marquée et dont j’ai envie de prendre le temps de parler.

Ça, j’ai vraiment aimé, vous pouvez y aller les yeux fermés

Ici, on ne garde pas le meilleur pour la fin. Je commence direct avec ce que j’ai aimé, comme ça, si jamais vous décidez d’arrêter de lire en cours de route, vous aurez au moins vu le top du top avant de fermer l’onglet.

On remonte dans le temps, plus précisément au mois d’octobre. The Haunting of Bly Manor vient de sortir. Non, je n’ai pas vu the Haunting of Hill House, la première saison. Oui, je regarde quand même, parce que c’est une anthologie et parce que cette saison-là est gay.

Tout simplement, on suit une fille au pair, Dani, partie à la campagne pour s’occuper de deux jeunes orphelins dans un vaste manoir au milieu de nulle part. Vous vous doutez bien que, très vite, les gamins vont avoir un comportement inquiétant, des gens censés être morts se baladent dans le jardin et Dani a toujours un spectre par-dessus l’épaule.

Alors oui, ça fait un peu peur. « Pas assez », selon certain-e-s, et « pas autant » que son prédecesseur à en croire les critiques. Mais ce que j’apprécie, c’est justement que c’est plus qu’une histoire d’horreur ; la série appartient indéniablement au genre, elle en reprend les codes et l’eshétique, mais c’est aussi l’histoire d’un drame, c’est aussi une histoire d’amour, et plus le manoir et ses secrets se dévoilent, plus la peur laisse place à la tristesse.

Il se trouve que son réalisateur, Mike Flanagan, est aussi derrière un de mes films préférés, Jessie. C’est d’ailleurs, avec cette série, tout ce que j’ai vu de lui, mais, à chaque fois, j’en suis ressortie émotionnellement chamboulée !! Parce que oui !, l’horreur, ce n’est pas toujours que des frissons !, c’est aussi pour ~explorer les émotions humaines à travers nos plus grandes peurs~, et même si je pense que le genre ne devrait évidemment pas se résumer à ça, j’apprécie les histoires qui glacent le sang mais où, derrière les phénomènes surnaturels, les monstres et les esprits, le plus terrifiant reste toujours les traumatismes endurés et infligés par l’homme. Et Flanagan fait exactement ça, avec des personnages féminins remarquablement bien écrits.

Avec Bly Manor, vous n’aurez donc pas besoin de trop vous couvrir les yeux mais soyez sûr-e-s d’avoir des mouchoirs à proximité. Au début, c’est mystérieux, prenant. Satisfaisant une fois que les pièces du puzzle s’assemblent. Déchirant quand certaines révélations tombent. Poignant et touchant lorsque les personnages tombent amoureux.

Gros coup de coeur en ce qui me concerne, et j’ai tout particulièrement aimé Dani, son développement, sa reconstruction, et sa romance avec Jamie qui est l’une des plus belles que j’ai pu voir sur le petit écran !!!

A un moment donné… mais allez savoir quand parce qu’en ces temps de pandémie on perd un peu tous la notion du temps… j’ai aussi lu Underground de Murakami Haruki. Figurez-vous que j’ai réussi à valider ma licence d’études japonaises sans jamais toucher à un Murakami et, pour être honnête avec vous, je n’ai jamais cherché à y remédier. C’est sans aucun doute l’auteur japonais le plus connu en France, voire même dans le monde d’ailleurs, mais comme il est aussi connu pour s’illustrer dans le réalisme magique, le fantastique, et autres genres que je ne lis pas, aucune de ses oeuvres ne m’a jamais attirée. Jusqu’à… Undergroud.

C’est une exception car ce n’est pas vraiment un roman : c’est une série d’entretiens, et pas des moindres. Pour cet ouvrage, Murakami a interviewé des victimes et des témoins de l’attentat au gaz sarin qui a eu lieu dans le métro de Tokyo en 1995, un des plus graves attentats que le Japon ait connu dans l’après-guerre. Si vous me connaissez, vous savez que j’ai une préférence pour la non-fiction, les autobiographies, les récits de vie, les témoignages… je me suis dit que s’il y avait un Murakami pour moi, c’était celui-ci.

Et je ne m’étais pas trompée ! Livre très, très intéressant, avec bien sûr certains témoignages particulièrement durs à lire mais qui, à travers des témoignages individuels, permet d’avoir une meilleure compréhension de ce qui s’est passé le jour du drame mais aussi de son impact sur le long terme, et qui est révélateur de beaucoup de choses, que ça soit sur la place du travail dans la vie des japonais-e-s, l’inefficacité des secours en temps de crise, l’indécence des médias sensationnalistes, etc. Très respectueux et humanisant, chacune de ses interviews commence par un portrait de la personne interrogée, histoire de ne pas la réduire à l’incident, de poser un contexte et permettre aux lecteur-ices de mettre un « visage », d’associer une vie et un parcours, au témoignage.

L’édition française comprend également une autre série de témoignages (à l’origine publiés dans un magazine et plus tard rassemblés dans un recueil à part) mais cette fois-ci d’anciens et actuels membres de la secte Aum (qui a perpétué l’attentat). Intéressant aussi, nécessaire pour comprendre les mécanismes de la secte et le raisonnement de ses adeptes.

Au milieu de tout ça, on a un essai de l’auteur que j’ai trouvé un peu perché par moment et dont la lecture était, pour moi, plus pénible qu’autre chose. C’est la seule ombre au tableau, qui me conforte dans ma décision d’ignorer le reste de l’oeuvre de Murakami, mais qui heureusement n’occupe pas beaucoup de place dans le livre.

Je conseille, c’est un petit pavé de presque 600 pages mais qui, de par sa structure, se lit très vite.

J’étais pas convaincue mais je me suis attachée

Tout est dans le titre.

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MANKO MONOLOGUE — Antis vs pro-shippers

Je vous retrouve aujourd’hui pour un article qui, je l’espère, sera le premier d’une série. « Manko Monologue ». C’est le nom d’un projet qui n’a pas décollé, un blog auquel je n’ai pas su consacrer le temps nécessaire. Manko, c’est de l’argot, ça veut dire « chatte » en japonais !, et monologue, c’est bien sûr une référence aux Monologues du vagin d’Eve Ensler. Les monologues de la manko, c’est un petit clin d’oeil à une idée que j’ai eue à une époque, mais c’est surtout l’occasion de discuter ! Discuter des sujets qui divisent, des débats qui innondent les réseaux sociaux et polluent les fandoms, de toutes les choses sur lesquelles je suis curieuse de connaître votre avis.

Et cette série, je ne me voyais pas la commencer autrement que par un article sur celles et ceux qu’on qualifient « d’antis » et de « pro-shippers », acteur-ices d’un débat auquel il est difficile d’échapper de nos jours, qu’importe le ou les fandoms qu’on fréquente. Il se peut cependant que ces mots soient flous pour certain-e-s d’entre vous donc, avant d’aller plus loin, revenons sur ces termes.

Les antis, qu’on appelle aussi fancops, fantis, ou qu’on désigne parfois subtilement par un emoji fourmi, ce sont les gens qui s’opposent de manière plus ou moins virulente à un ship (un couple fictif) parce qu’il est considéré comme « problématique » (et si le débat est né autour des relations entre personnages de fiction, ce jugement peut également s’étendre à un personnage seul ou à une oeuvre entière). Problématique, c’est un terme très vague mais qui englobe généralement tout ce qui est moralement répréhensible, et, dans le cadre de ce débat, c’est surtout l’inceste, la pédophilie, les relations toxiques voire non-consensuelles,…

En face, on retrouve les pro-shippers, qui, au contraire, tolèrent toutes ces choses, aussi choquantes soient-elles, en partant du principe que ce n’est jamais rien de plus que de la fiction et que ça ne fait de mal à personne, surtout si le contenu est tagué de manière à ce que les personnes de moins de 18 ans mais aussi toutes celles qui ne voudraient pas y être exposé puissent facilement l’éviter. Leur postulat, c’est que, même si quelque chose les dérange à titre personnel, chacun-e est libre de ship ce qu’iel veut.

Voilà les deux camps qui se sont dessinés au fur et à mesure que ce débat a pris de l’ampleur ces dernières années.

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Apprendre le japonais ! Partie 2 — Niveau N4/N3

Vous souvenez-vous de mon article sur l’apprentissage des bases du japonais ? Il est maintenant vieux d’un an, et moi, j’ai maintenant deux ans de japonais derrière moi. Je vous propose donc de continuer à vous partager mes techniques, mes ressources, ce que j’utilise pour apprendre, à un niveau qui maintenant se situerait entre le N4 et le N3.

J’utilise les niveaux du JLPT juste pour vous donner une idée d’où j’en suis, mais mon apprentissage est davantage centré sur mes études que sur cet examen donc vous ne trouverez pas de ressources ou de manuels pour préparer le JLPT dans cet article !

Et si depuis tout à l’heure, vous vous demandez ce que ce sont que ces histoires de « JLPT » et de « Nmachinchose », laissez-moi vous mettre un peu en courant des choses : le Japanese-Language Proficiency Test est un test permettant de certifier votre niveau de japonais, à l’instar du TOEIC pour l’anglais. Il y a cinq niveaux de difficulté qui vont du N5 au N1, et, si maintenant il fallait les comparer aux niveaux de notre CECRL, le N4 et N3 correspondraient respectivement aux niveaux A2/B1 et B1/B2.

Encore une fois, je vous recommande mon article sur les bases du japonais si vous débutez :

J’en suis assez satisfaite et je trouve qu’il propose de bonnes… bases, justement. Alors que là, j’ai quand même l’impression que mes méthodes d’apprentissage de cette année étaient beaucoup plus… chaotiques, et je ne sais pas si les partager va beaucoup vous aider, mais sait-on jamais.

Aller plus loin en grammaire

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Pour la grammaire, j’ai continué à travailler avec le Bunka Shokyu Nihongo ; j’avais déjà entamé le deuxième volume l’année dernière, et j’en suis arrivée à bout cette année. C’est un manuel auquel je suis habituée et que j’apprécie, mais après plus d’un an d’apprentissage, on commence à en voir les limites, surtout au niveau de son cahier d’exercices, et pour cette raison, en cours, on nous faisait travailler avec un manuel en parallèle, qui est le Genki.

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Et en particulier son « workbook », dont les exercices étaient un peu plus poussés que ceux du Bunka qui, il faut le dire, ne mettait pas vraiment nos capacités à l’épreuve.

Par contre, je me dois de préciser que je n’en ai jamais possédé un : quand le Bunka ne se suffisait pas à lui-même, notre professeur nous scannait et/ou nous photocopiait les pages du Genki qu’il jugeait utiles. Ceci dit, c’est arrivé assez souvent (pour ne pas dire systématiquement) pour que je puisse y avoir observé quelques avantages qui pourraient bien faire pencher la balance si jamais vous hésitez entre ce manuel là et le Bunka.

  • Les points de grammaire sont expliqués ! en anglais ! Le problème du Bunka, je vous en parlais déjà dans mon premier article, c’est que les points de grammaire sont accompagnés de phrases exemples à partir desquelles il faut déduire à quoi sert ledit point de grammaire… Faisable, mais pas toujours évident, surtout quand il n’y a pas de professeur à côté, et!, en plus!, le Bunka, bien que généreux avec les furigana, est entièrement en japonais, ce qui peut-être un peu impressionnant quand on débute et que, encore une fois, on est seul-e face à une leçon.
  • Il y a des pages de vocabulaire et de kanji qui vous feront gagner du temps en vous évitant d’en composer vous-même.
  • Les exercices sont un peu plus stimulants, et ceux de compréhension orale m’ont vraiment permis de progresser. (Par contre, contrairement au cahier d’exercice du Bunka, il n’y a pas de corrigé à la fin je crois ? Ce qui est pourtant bien pratique quand on est en autodidacte. Cela dit, si j’en crois Amazon, il est possible d’acheter un corrigé des deux volumes du Genki, pour ~7€ sur Amazon Japan.)

Parlons d’ailleurs prix ! Le Bunka et son cahier d’exercices (volume 2) sont respectivement à ~25€ et ~10,50€ sur Amazon Japan, tandis que le Genki est à ~27€ avec un cahier d’exercice à ~14€ (toujours volume 2, et toujours sur Amazon Japan). A vous de voir ce qui vous correspond le mieux !

En complément, je vous recommande les dictionnaires de grammaire que voici :

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Peuvent s’avérer utiles si vous avez un problème avec une structure grammaticale. Vous ne pouvez pas baser votre apprentissage dessus parce qu’ils s’utilisent bien comme des dictionnaires et non comme des manuels (les points de grammaire y sont classés par ordre alphabétique donc la difficulté n’est pas progressive), mais les explications très détaillées peuvent vous aider à y voir plus clair quand vous ne comprenez pas quelque chose dans votre manuel ou quand vous tombez sur une forme que vous ne connaissez pas dans un texte, par exemple. Le premier volume va bien au-delà de ce qui est considéré comme « basic » et couvre tous les structures grammaticales dont vous pourriez avoir besoin pour l’instant, si vous en êtes au même stade que moi (N4/N3) (et vous y trouverez aussi tout ce dont vous avez besoin pour le N5 du coup !), « l’intermediate » est déjà beaucoup plus avancé (N3/N2), et « l’advanced »… aborde des formes grammaticales vraiment obscures dont vous n’allez probablement jamais vous servir ailleurs que dans le cadre du N1…

Ensemble, ils coûtent ~139€ (et sur ce coup, les acheter sur Amazon Japan ne revient pas beaucoup moins cher donc pas besoin de passer par là). Le premier coûte ~39€, le deuxième ~49€, et le dernier ~50€. Ce n’est pas donné, je le conçois ! Vous ne l’avez pas lu ici mais il y a moyen de les obtenir pour beaucoup moins cher. Beaucoup moins cher. Vraiment… rien du tout.

Et sinon, vous pouvez toujours vous en remettre à internet ! Je vous redonne les sites que j’avais déjà partagé dans mon premier article, parce que je les utilise toujours… ce sont des valeurs sûres !

De temps en temps, quand une structure grammaticale me pose problème, je vais faire un tour sur internet pour le voir expliqué différemment, et… tout s’éclaire…

L’apprentissage par la lecture

Cette année, un certain nombre de cours de traduction obligeant, j’ai commencé à beaucoup, beaucoup, lire en japonais. Je ne recommanderais pas forcément de traduire le même type de textes que ceux que j’ai été amenée à travailler tout au long de l’année, et encore moins de le faire au même rythme que celui qui m’a été imposé, mais je ne peux que vous conseiller de vous prêter à l’exercice, au moins de temps en temps, puisque c’est le meilleur moyen de travailler votre compréhension écrite, et que ça vous permet de voir plein d’expressions et de formes grammaticales en contexte (et ça rentre toujours mieux de cette façon !).

Mais… que lire ?! Ce que vous voulez ! Vraiment, faites-vous plaisir. C’est plus facile de se motiver quand on lit quelque chose qui nous intéresse : un livre qui a l’air bien sympa mais qui n’a pas l’air d’intéresser les maisons d’édition françaises, ou un manga qu’on adore et qu’on a envie de redécouvrir à travers sa version originale,… Je ne sais pas vous, mais moi, avant même d’envisager d’apprendre sérieusement le japonais, j’avais déjà amassé un certain nombre de livres que je m’étais convaincue que j’allais pouvoir lire « un jour »… et le jour est arrivé ! et quelle satisfaction ça a été (et continue d’être!!).

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Kyoto Animation

Le 18 juillet, un incendie criminel a causé le décès de trente-quatre personnes, et en a blessé trente-cinq autres. La cible de cette attaque était le Studio 1 de la compagnie Kyoto Animation, situé dans l’arrondissement de Fushimi. Je n’étais pas sûre de vouloir écrire à ce sujet, parce que je n’étais pas sûre d’avoir quelque chose de pertinent à dire, pas sûre de trouver les mots justes pour exprimer ce que je ressentais à propos de la situation, mais je ne me voyais pas non plus reprendre ce blog comme si de rien n’était, sans jamais évoquer ce qu’il s’était passé. Pour moi, comme pour tant d’autres, KyoAni a, et a toujours eu, une place importante. Dans nos vies, dans nos cœurs. On ne connaissait pas les victimes personnellement, et leurs noms, quand on les apprendra, ne nous seront peut-être même pas familiers, mais on connaissait leur passion, on admirait leur travail, et on a appris de leurs valeurs. Iels nous ont apporté joie, rêves, espoir, et aujourd’hui, on compatit, non pas seulement car on est attaché-es au studio et à ses employé-es, mais aussi simplement parce que des vies ont été perdues et mises en danger dans un acte cruel, violent et injuste, qui affecte les familles et les proches des victimes, mais aussi l’industrie, et le pays.

Et cette tragédie est toujours en cours. Les victimes qui ont survécu sont toujours hospitalisées, certaines grièvement blessées, des employé-es sont toujours porté-es disparu-es, des familles souffrent, et l’avenir est incertain. C’est dur, et ça le sera encore pendant un moment. Nous ne sommes pas à l’abris d’autres mauvaises nouvelles. Mais le courage et la force dont fait preuve Kyoto Animation et son président en ce moment sont admirables, et le moins qu’on puisse faire est de continuer à les soutenir, maintenant plus que jamais. Le soutien dont font preuve aussi bien les différents acteurs de l’industrie à travers le monde, que les administrations des lieux qui ont inspiré des productions du studio, et bien sûr la communauté d’amateur-ices de japanimation, font chaud au cœur dans ces moments difficiles, et on peut tous et toutes y contribuer.

◊ Pour faire un geste afin d’aider financièrement Kyoto Animation, vous pouvez effectuer des achats sur leur boutique de téléchargements d’images (Free!, Hibike! Euphonium), fichiers audio de discussions entre créateurs (Free!, Tsurune) et « mascottes » pour votre ordinateur (Free!). https://kyoani.shop-pro.jp/ Une image ne coûte que 216 yen, soit 1,78 euro, et Kyoto Animation touche directement l’argent puisque les droits ne sont pas partagés. De plus, les produits étant au format digital, les employé-es n’ont pas besoin de s’embêter à envoyer des colis. (Vous pouvez vous référer à ces tweets si vous avez des difficultés à vous servir du site.)

◊ De nombreux établissements ont également mis en place des boîtes de dons à l’intention du studio. Vous pouvez en trouver dans tous les magasins Animate à travers le Japon (ainsi qu’à celui de Bangkok), à l’Université Kyoto Seika (où ont été formé-es de nombreux-ses membres de Kyoto Animation) et au Musée international du manga de Kyoto (qui est le fruit d’une collaboration entre l’université et la municipalité de Kyoto), dans différentes mairies et bureaux de la préfecture de Tottori (dont le village d’Iwami a servi d’inspiration au village d’Iwatobi de Free!), dans la ville d’Ogaki (qui a servi de modèle à celle de Koe no Katachi), ainsi qu’à l’office du tourisme d’Uji (ville où non seulement se déroule Hibike! Euphonium mais aussi où Kyoto Animation a son siège).

◊ Sentai Filmworks, qui distribue certaines séries de Kyoto Animation à l’étranger, a également lancé une cagnotte.

◊ Si vous en avez l’occasion, vous pouvez aller voir le film Free! Road to the World, actuellement en salles au Japon, le studio touchant évidemment une partie des recettes.

◊ Enfin, Crunchyroll accepte en ce moment les mots et photos destinés à Kyoto Animation.

◊ (24/07) Kyoto Animation a ouvert un compte pour accepter les donations. Vous pouvez directement leur verser vos dons.  L’argent sera partagée entre les frais d’hospitalisation des victimes, les familles des défunts, et les coûts de la reconstruction du studio. 

Gardons les familles et les blessé-es dans nos pensées, on ne peut que leur offrir nos condoléances, et souhaiter un bon rétablissement aux victimes.

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Si par hasard vous ne connaissiez pas Kyoto Animation, ne vous souvenez pas seulement du studio comme celui victime d’un terrible attentat domestique, et découvrez leur travail. C’est un modèle à suivre dans l’industrie, un studio auto-suffisant avec une identité propre, d’excellentes conditions de travail, et qui embauche majoritairement des femmes ; c’est l’un des seuls, si ce n’est le seul, à pouvoir s’en vanter. Son succès et sa bonne réputation sont amplement mérité-es, et si vous voulez apprendre à le connaître, je vous conseille la lecture d’un article que j’adore (en anglais) :  The Evolution of Kyoto Animation: a unique anime studio and its consistent vision. Certains de leurs anime sont disponibles gratuitement sur Crunchyroll (Miss Kobayashi’s Dragon Maid, Free!, Hibike! Euphonium, Tsurune, Myriad Colors Phantom World) et une de leurs récentes productions, Violet Evergarden, est sur Netflix. Vous comprendrez pourquoi Kyoto Animation est si apprécié.

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Faites entrer l’accusé : You, Killing Stalking, American Crime Story

Je dois avoir l’air d’une autoproclamée « fan de tueurs en série » qui « trouve leur psychologie fascinante » mais je vois jure que si ces trois séries qui ont capté mon attention dernièrement ont pour commun de mettre en scène un stalker doublé d’un serial killer, c’est un total hasard !!!

You, par exemple. Je veux vous parler de cette série depuis décembre !!! on peut carrément dire depuis l’année dernière ! et j’imagine bien que vous en avez déjà entendu parler entre temps… Je doute même de l’utilité de faire les présentations, mais bon… au cas où…

« You », produite par Greg Berlanti et Sera Gamble, adaptée du roman de Caroline Kepnes, diffusée sur Lifetime et plus tard sur Netflix, est une série qui tourne autour de Joe (incarné par nulle autre que Penn Badgley), libraire du coin et accessoirement, stalker, et sa relation avec Beck (Elizabeth Lail), écrivaine en devenir et, du coup, stalkée.

J’ai commencé en grande partie pour Shay Mitchell (qui joue le rôle de Peach Sallinger) mais aussi parce que c’est tout à fait mon genre de série. Pas le genre de teen drama dont j’ai l’habitude mais quand même un truc bien trashy qui, malgré tout, sait nous tenir en haleine.

Et au moins, You assume. Ca n’a rien d’une histoire d’amour, et tout d’un thriller. On n’est pas dans un cas comme celui de Fifty Shades of Grey où on nous romantise l’idée d’une relation « dangereuse », où Joe pourrait passer pour un anti-héros qui, certes, a quelques problèmes mais n’en reste pas moins désirable. Clairement, dès les premières minutes du premier épisode, on nous fait comprendre que le type est dangereux.

Et ce n’est pas non plus le genre de tueur charismatique auquel on pourrait s’attacher malgré ses crimes, loin de là ! Étonnamment, derrière les grands airs qu’il se donne, il n’est pas plus intelligent que n’importe quel autre mec blanc au coin de votre rue qui se croit plus malin qu’il ne l’est parce qu’il a lu un livre et qui croit savoir ce dont une femme a besoin mieux qu’elle. Tous ne vont pas aussi loin que Joe bien sûr, mais tendances meurtrières à part, il n’a rien de bien spécial, on connait tous-tes un mec dans dans son genre. C’est sûrement ce qui fait le plus peur : Joe pourrait finalement être n’importe qui, il a juste un accès internet et la chance d’avoir une « proie » qui vit au rez-de-chaussée et qui n’a pas de rideaux pour couvrir ses grandes baies vitrées. En plus, il est lourd, adore s’entendre parler, c’est un porc qui se masturbe dans la rue, bref, même celles et ceux qui auraient pu le trouver mignon au début vont voir leur fantasme s’effondrer.

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Mais parlons plutôt de Peach. Comme je vous le disais, ce personnage est ce qui m’a d’abord attirée chez You, mais quel potentiel gâché… Je m’étais peut-être un peu fait des films en regardant les bandes annonces mais je pensais vraiment que la série allait davantage se concentrer sur la dynamique Joe VS Peach qui, n’est pas tout à fait stable non plus, mais qui comprend dès le début que Joe n’est pas net. Au final, *spoilers*elle n’a pas été une menace si importante pour lui ; elle a bien essayé d’éloigner Beck mais elle n’a jamais été proche de lui dire la vérité à propos de lui, et aussitôt son homosexualité a été confirmée qu’elle a été tuée sans jamais avoir eu la chance de s’accepter, et de vivre une relation heureuse et saine avec une femme… ça fait toujours plaisir !!!*fin des spoilers*

Malgré ça, je me suis quand même bien amusée, et je ne crache pas sur les miettes de pain qu’on m’a donné (voir Shay Mitchell en sugar mommy, un rêve qui se réalise). C’est divertissant, on n’a pas le temps de s’ennuyer, et on a quand même souvent des sueurs froides : le suspens, la tension, le dégoût, l’air de rien, tout ça est maîtrisé ! Les personnages sont, certes, quasiment tous détestables, mais c’est fait exprès, c’est le but, et ce n’est pas pour autant que la série justifie les actions de Joe envers eux.

Avec 10 épisodes, c’est une série qui se dévore ; mon seul regret, c’est qu’elle… continue. Les toutes dernières secondes ont tout gâché ! Elles étaient en trop, la boucle était bouclé, il n’y avait plus rien à raconter, mais il a fallu qu’on s’arrête sur un cliffhanger et la promesse d’une saison 2 qui, à mon humble avis, n’aura pas les éléments nécessaires pour être aussi bonne que la première, mais bon… je ne vais pas dire que je ne serai pas au rendez-vous… j’ai juste peur d’être déçue !

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Tout ça, ça me fait penser à une autre série. Plus précisément, un webcomic. Où là encore, on est face à un tueur en série, et une relation malsaine, super malsaine, mais que des gens arrivent malgré tout à percevoir comme romantique. Vous savez déjà de quoi on parle puisque vous avez vu l’image : Killing Stalking.

J’en ai fait l’éloge quand la série débutait encore, et… je ne sais plus si j’en avais reparlé entre temps, j’ai la sensation que oui mais je n’arrive pas à remettre la main sur l’article, mais… bref, là où je veux en venir, c’est que, entre temps, j’ai complètement décroché parce que la deuxième partie était NULLE. C’était relativement chiant, et une fois qu’on approchait de la fin et qu’on avait enfin l’impression d’avancer dans l’histoire, on est bêtement revenu au point de départ, et en prime, la toute dernière scène était crade, vraiment crade. Je n’aimais plus la direction que ça prenait, et les nombreuses pauses de l’autrice m’ont laissé penser qu’elle était non seulement fatiguée mais aussi sûrement en manque d’inspiration, et ça se sentait.

Je pensais que c’était fini entre cette série en moi, j’en avais trop vu, mais… j’ai appris, par hasard, que le chapitre final était sorti en mars et, j’avoue, ça m’a quand même rendue un peu curieuse. J’ai donc lu toute la troisième partie d’une traite et…

Disons que c’était intéressant. Plus qu’intéressant, c’était surtout satisfaisant, satisfaisant de voir cette histoire se conclure. Le dernier chapitre m’a laissé une drôle de sensation, mais j’imagine que c’était l’effet recherché. Même si, à mes yeux, les deux dernières parties étaient clairement moins bonnes que la première, on ne peut pas nier que c’est quand même travailler ; Koogi, l’autrice, a laissé traîner tant de petits détails qui montrent que depuis le début, rien n’était laissé au hasard, et qui donnent envie de relire complètement l’oeuvre une fois qu’on l’a terminée pour voir tout ce qu’on avait manqué comme indice à la première lecture (et j’adoreeee ça).

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Je vais parler de la fin plus en détails dans le paragraphe qui suit, surlignez pour les spoilers ! *début spoilers*J’ai remarqué que beaucoup de gens n’étaient pas satisfaits de la fin, et espéraient encore un chapitre supplémentaire, un épilogue, quelque chose de plus pour vraiment clôturer l’histoire, mais… plus je pense à cette fin, plus je l’apprécie. Sangwoo a eu la fin qu’il redoutait je pense : il est mort seul, détesté du monde entier, sans que personne ne sache jamais la vérité sur les véritables circonstances de la mort de ses parents, et surtout, il est mort de la manière dont sa mère avait essayé de le tuer, étouffé par un coussin (d’ailleurs, je ne l’avais jamais remarqué avant qu’une autre fan le souligne sur un forum, mais tout au long de l’histoire, Sangwoo ne dort jamais avec un coussin à cause de ce traumatisme). S’il a eu le temps de comprendre ce qui lui arrivait, il n’aura en tout cas sûrement pas pu le voir et a sûrement dû s’imaginer que c’était sa mère qui revenait pour le tuer. Et tout ça, on ne l’a même pas vu, on l’apprend de la bouche d’une mamie un peu sénile qui l’a tué sur un coup de tête parce qu’il faisait trop de bruit ; c’est une mort à priori un peu bête, on se demande si ce n’est pas une blague, mais quand on y pense, c’est un bon choix que de ne pas lui avoir donné une mort théâtrale. Que Sangwoo, qui se croyait tout puissant et s’était donné un droit de vie ou de mort sur les autres, connaissent une fin si ironique et pathétique est finalement ce qui a le plus d’impact.*fin des spoilers*

Au final, je ne sais même pas si je peux dire que j’en recommande la lecture ! Je ne peux pas dire que cette histoire ne m’a pas marquée, ni même qu’elle ne m’a pas plu… au contraire.

Cela dit… même si Killing Stalking appartient de toute évidence à un genre qui n’est pas au goût de tout le monde, j’hésiterais même à le recommander aux amateur-ices de thrillers tant certains passages sont… moralement discutables. Je suis surtout mitigée par rapport aux scènes de sexe.

La relation entre les deux protagonistes n’est jamais romantisée au sein de l’oeuvre, et je trouve même que Koogi dépeint bien ce type de dynamique abusive où l’un fait régner la terreur et l’autre développe des mécanismes de défense pour rationaliser et accepter la situation dans laquelle il est piégé. Il n’y a pas une once d’amour dans cette relation, et ça transparaît aussi dans leurs relations sexuelles, où pour Sangwoo il s’agit uniquement de dominer, contrôler, humilier ; dans son cas, il n’y a même pas d’attirance physique, et il insiste là-dessus à mainte reprise (Koogi a d’ailleurs dit qu’il était hétéro, et cette information divise mais en tout cas, pour moi, c’est évident que c’est le cas). Quant aux sentiments de Bum, il est clair depuis le premier chapitre qu’ils ne sont pas sains, et de par son passé et ses traumatismes, son rapport au sexe ne peut pas l’être non plus ; c’est normal pour lui « d’offrir » son corps pour calmer Sangwoo dans ses excès de colère.

Et malgré tout ça… quand je me penche sur la façon dont ces scènes sont dessinées… je ne peux pas m’empêcher d’avoir l’impression que, bien que violentes, elles ont pour vocation d’être érotiques, excitantes. L’histoire est parfois (souvent ?) teintée d’un fanservice qui n’a vraiment pas lieu d’être, Bum est sexualisé à outrance dans des moments censés traiter de sujets sérieux,… c’est normal pour une oeuvre comme Killing Stalking d’être dérangeante, mais dans ces cas-là, ce n’est… pas pour les bonnes raisons.

Ceci étant dit, même si certains aspects m’ont dérangée, je ne peux pas nier que j’étais à fond. C’est intense comme lecture et il faut vraiment savoir dans quoi on se lance avant de commencer, mais… je suis contente de m’être décidée à reprendre malgré ma déception vis à vis de la deuxième partie.

Versace

On termine sur mon gros coup de cœur : The Assassination of Gianni Versace. Et ça, c’est en fait le sous-titre de la série, qui s’appelle en vérité American Crime Story, et si le nom vous dit quelque chose, c’est parce que c’est un genre de spin-off d’American Horror Story, mais qui se base sur des faits réels. La première saison était centrée sur le procès d’O.J. Simpson (et je ne l’ai pas regardée parce que ça ne m’intéressait pas vraiment), et la deuxième traite du meurtre du créateur de mode Versace, et plus largement, du tueur en série Andrew Cunanan (que j’ai regardée seulement parce que je trouvais la miniature sur Netflix jolie).

Car oui, en 1997, Gianni Versace s’est fait tiré dessus sur les marches de sa villa, et ce que la plupart des gens ignorent, c’est qu’il était la cinquième victime d’un tueur en série.

Ce que j’ai beaucoup aimé, c’est que American Crime Story nous prend par surprise. Autant dans le titre que dans la promo qui a été faite autour, cette série nous est vendue comme une série traitant de Versace. Et ce n’est pas faux ! Le première épisode s’ouvre sur sa mort, et plusieurs épisodes lui sont consacrés. Mais la série va plus loin que ça, en faisant le portrait d’Andrew Cunanan et en montrant ses autres victimes, celles qu’on oublie car elles ne sont pas célèbres, et qu’on a ignoré à l’époque parce qu’elles étaient gays.

The Assassination of Gianni Versace ne se contente pas de retracer les événements qui ont précédés le meurtre du créateur. Elle dénonce ! Pourquoi les autorités ont laissé ces meurtres se produire alors qu’ils avaient le coupable sous leurs yeux ? Parce que c’était un homme gay, qui tuait d’autres hommes gays, et à cette époque, encore plus qu’aujourd’hui, ce n’était pas quelque chose dont la police se souciait. La série dénonce l’homophobie qui teinte non seulement cette série de meurtres mais aussi la société de la fin des années 90 en général.

Elle humanise aussi les victimes, déjà en en parlant, mais surtout en nous montrant qui elles étaient au-delà de leur fin tragique. La chronologie de la série permet d’apprendre à connaître Jeff Trail, Lee Miglin, et, en essayant d’imaginer le cours des événements, tente de rendre justice à David Madson, souvent soupçonné d’être un complice alors qu’il était plus certainement un otage.

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Le seul détail qui me chiffonne, et ça, je l’ai appris avoir terminé la série, c’est que les familles des victimes n’ont jamais été contactées avant ou pendant la production, et des détails de la vie de Gianni Versace et Antonio d’Amico ont été complètement inventés lorsque ce n’était pas du tout nécessaire (*spoilers*par exemple, la réaction très théâtrale d’Antonio quant il découvre le mort de Gianni dans le premier épisode, ou encore sa tentative de suicide dans le dernier épisode. Des scènes très dramatiques et gratuites, qui sont loin de la réalité, d’après Antonio d’Amico lui-même*fin des spoilers*).

C’est regrettable mais je ne pense pas qu’il faille complètement jeter la série pour autant, je suis quand même contente qu’elle existe parce qu’elle met en lumière des problèmes sociaux importants qu’on a mis sous le tapis au moment des faits.

C’est drôle parce que… la série est donc de Ryan Murphy… et j’aime ses séries une fois sur deux, on a une love-hate relationship lui et moi, mais là… pour moi, c’était un sans faute, j’ai tout adoré. La réalisation est top, les couleurs sont superbes, c’est si plaisant à regarder, et le choix des musiques est excellent (est-ce que j’écoute Vienna d’Ultravox à fond depuis que j’ai regardé cette série ? OUI !!!). Tout ça bien sûr porté par le fantastique cast… Darren Criss !!! Au début, j’avais du mal à ne pas voir « le mec de Glee » mais il est tellement bon dans ce rôle que j’ai vite été convaincue par sa performance. Je ne connaissais pas Edgar Ramírez mais quelle révélation !!! Et je n’aurais pas pensé à Penélope Cruz pour ce rôle et pourtant… ça fonctionne très bien ! Quant à Ricky Martin, ah… je suis juste sincèrement heureuse qu’après des années dans le placard il puisse jouer ce genre de rôle (et il le fait bien).

Si je dois vraiment recommander une des trois œuvres que je viens de présenter, c’est celle-ci. Ca m’a tellement plu et j’ai tant envie d’en parler que ça m’arrangerait vraiment que tout le monde regarde…