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Thème de la semaine : stylée à Disney. Les meilleurs outfits de Minnie et compagnie.

Encore un article que personne n’a demandé. Je ne vais pas beaucoup écrire, juste vous compiler mes costumes préférés portés par les personnages des parcs Disney, principalement Minnie mais aussi le reste de la bande de Mickey (c’est juste que Minnie est généralement la mieux fringuée). Les parcs Disney apportent beaucoup de soin aux tenues des mascottes, il y en a pour chaque occasion, chaque saison, chaque fête, chaque parade et spectacle… la liste n’est donc en rien exhaustive, j’ai mis les premières tenues auxquelles j’ai pensé et à un moment, il était 2h du matin, donc j’ai arrêté.

On commence avec la tenue la plus iconique qui m’a inspiré cet article : Minnie Fashionista en tailleur Stella McCartney. C’est une collaboration qui a eu lieu à l’occasion des 30 ans du parc parisien, une grosse campagne toujours en cours à l’heure où j’écris ces lignes.

Minnie a fait une apparition au défilé hiver 2022 de Stella McCartney et était présente en meet and greet au Studio Theater (à Walt Disney Studios) dès la semaine du 8 mars et tout au long du mois pour « célébrer les droits des femmes ». La tenue est sensationnelle mais elle a fait couler beaucoup d’encre, elle a mis les « anti-wokistes » et les daronnes conservatrices dans tous leurs états parce que Minnie a troqué sa robe pour un pantalon, un vêtement d’homme, de bonhomme !!! Bref, une véritable star.

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5 émissions de télé-réalités japonaises qui ne sont pas Terrace House

Voilà encore une autre de mes nombreuses passions très obscures que nous n’avons pas encore exploré ensemble, vous et moi. La télé-réalité japonaise. J’adore ça. Et quand on évoque le sujet, il y a un nom bien précis qui ressort souvent, la référence en la matière : Terrace House. Hé bien figurez-vous que c’est la seule émission à laquelle je n’ai pas du tout accroché ! Et j’ai essayé… j’ai regardé un peu de Aloha State, j’ai vu quelques épisodes de Opening New Doors et, sur le papier, ça a tout pour me plaire… Et pourtant, ça ne prend pas. Heureusement, sur Netflix, il y a d’autres choses à manger !

Voici pour vous, les gens comme moi qui aime voir des couples se former dans des télé-réalités japonaises aux concepts farfelus, mais aussi pour vous, les gens qui aiment Terrace House et qui cherchent à combler un vide depuis la fin de l’émission.

Ainori Love Wagon

Sans surprise, la première télé-réalité dont j’ai envie de vous parler, c’est Ainori !!! J’en ai déjà parlé sur ce blog par le passé mais, au cas où vous auriez raté cet article, voici le topo :

Ainori, c’est un peu le Pékin Express du love. Les participant·es embarquent à bord d’un bus pour un voyage à travers l’Asie (ou, dans la troisième saison, l’Afrique) où leur but ne sera pas seulement de découvrir les us et coutumes locales mais aussi de trouver l’amour… entre eux !!! Iels sont toujours au nombre de 7 et, lorsque l’un·e d’eux commence à éprouver des sentiments pour quelqu’un, une déclaration d’amour en bonne et due forme a lieu, billets d’avion à la main. Dans le meilleure des cas, la personne en face ressent la même chose et le couple repart ensemble au Japon. Mais… s’il s’avère que ces sentiments ne sont pas réciproques, la personne qui s’est déclarée rentre seule et, peu de temps après, le bus de l’amour récupérera une nouvelle recrue pour la remplacer.

Je suis très, très fan. C’est très kitsch !!! Beaucoup d’humour, l’écran toujours très chargé avec des sous-titres et des onomatopées colorés… Ces émissions ont toujours un panel de commentateur·ices issus du milieu de la télé japonaise qui interviennent généralement au début, au milieu et à la fin de l’épisode mais, là, on peut voir et entendre leurs réactions tout du long et c’est comme regarder la série avec des ami·es !! J’aime évidemment tout particulièrement l’aspect « tourisme », on découvre plein de pays, de superbes paysages, les participant·es vivent des moments très forts et de belles amitiés voient le jour… Le concept oblige à se déclarer assez rapidement pour faire avancer l’émission, ce qui peut paraître un peu inauthentique, mais on se prend au jeu et on voit bien, en fouinant sur Instagram, que certains couples durent ! C’est ma recommandation number one, c’est fun, c’est très croustillant mais parfois aussi extrêmement touchant.


Love is Blind: Japan

Vous connaissez peut-être déjà Love is Blind, j’avais beaucoup d’amis qui regardaient la version US et la version brésilienne… ça a fait un peu de bruit sur Netflix. Ici, le concept est le même : les participant·es sont en mode speed dating pendant la première partie de l’émission, iels discutent dans des capsules où iels apprennent à se connaître sans se voir. L’amour est-il vraiment aveugle ?! C’est ce qu’on va voir ! Des couples vont se former mais on passe tout de suite à la vitesse supérieure : pour se voir en vrai, il faut se fiancer !!! Lorsque les couples se rencontrent pour la première fois, c’est pour la demande en mariage. Mais avant la cérémonie, iels auront quand même plusieurs occasions de mettre leurs sentiments à l’épreuve et vérifier qu’iels sont vraiment fait pour passer le reste de leur vie ensemble. Les couples fiancés vont partir en voyage, vivre l’un chez l’autre, rencontrer les parents… Quels couples tiendront une fois lâchés dans la nature ?!?!

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Duffy et ses amis : qui vole la vedette à Mickey dans son propre parc ?!

En ce moment, je suis jalouse. Pourquoi ? Parce que certaines personnes ont la chance de profiter des Duffy and Friends Play Days à Hong Kong Disneyland pendant que moi, je suis là, dans mon lit, en train de vous écrire cet article. Spectacles, merch exclusif, pique-nique et afternoon tea time thématisés, rencontres avec les personnages, chambres d’hôtels décorées, compte Instagram dédié… Hong Kong Disneyland a mis le paquet pour cet événement printanier s’étalant sur presque trois mois. Duffy a même remplacé l’emblématique Mickey Mouse sur la fresque florale à l’entrée du parc ! Bye bye la souris américaine capitaliste !!

Mais d’où sortent ces personnages ? Inconnus au bataillon en France, on peut avoir du mal à mesurer l’ampleur de leur popularité au Japon et en Chine.

Aujourd’hui, je vous propose un article qui explore un autre de mes centres d’intérêt très niche : les parcs d’attraction, plus précisément les parcs Disney, et encore plus spécifiquement les mascottes des parcs Disney asiatiques. Si vous avez ne serait-ce qu’un vague intérêt pour le sujet ou l’envie irrépressible de plonger dans un nouveau rabbit hole, continuez votre lecture et faites connaissance avec Duffy (and friends !).

Si vous avez déjà eu la chance de visiter le parc Tokyo DisneySea, ouvert en 2001 et première destination Disney a avoir ouvert ses portes sur le continent asiatique, vous n’avez pas pu échapper à Duffy. Il est tellement présent sur la destination que j’ai longtemps pensé qu’il était né là-bas. Pas du tout ! Ou en tout cas… pas vraiment.

« The Disney Bear » est un concept imaginé à Walt Disney World, en Floride ! A l’origine, c’est un petit ours en peluche, décliné en trois coloris (brun, gris et blanc) et customisable au fil des saisons avec des costumes thématiques. Un produit très basique mais avec néanmoins la « patte » Disney (hihi) sur ses coussinets. On est en 2002 quand il arrive dans les boutiques de la destination américaine (sans faire beaucoup de bruit). Deux ans plus tard, l’Oriental Land Company y voit un potentiel et fait de Duffy… une STAR !

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Shôjosei à tout va : et joseimuke dans tout ça ?

Ici, comme vous le savez, on aime tout ce qui s’adresse aux filles. Les anime destinés à un public féminin, les otome games, les jeux où on peut se rincer l’œil, tous ces médias clairement destinés à plaire aux jeunes femmes.

Parmi eux, les shôjo et les josei. Ce sont des manga qui sont publiés dans des magazines qui ont pour cible les jeunes filles et les jeunes femmes, respectivement. Pour la bonne mesure, on rappelle que ces termes sont des catégories éditoriales et n’indiquent en rien le genre de l’œuvre. Ca donne juste une information sur le public visé.

Ces manga, dans la majorité des cas, sont également écrits par des femmes. Et comme tout ce qui est fait par des femmes pour des femmes et qui plaît aux femmes, c’est très souvent dénigré, ignoré, boudé, stigmatisé… Je ne pense pas avoir besoin de vous faire un dessin.

Mais les consommatrices sont nombreuses et ne s’en cachent pas ! Au cours de l’année dernière, plusieurs comptes dédiés ont fait leur apparition sur Twitter : @shoujocrave, @ShoujoseiWorld et, dans la sphère francophone, @JoseiActu ou encore @shojosphere. Les exemples ne manquent pas ! Et ça fait plaisir.

Pour englober shôjo et josei, il n’est pas rare de croiser le terme « shôjosei ». Simple et efficace.

Je crois bien que c’est une petite invention occidentale : je n’ai jamais vu de japonais-es l’utiliser. Peut-être me trompe-je mais en tout cas il est clairement plus répandu dans nos espaces à nous. Mais je pense qu’il a du sens. Je comprends son utilisation, son utilité, j’estime qu’il rempli plutôt bien sa fonction. Certain-es craindront sûrement que ça créé une plus grande confusion quant à la nature de ces manga, qu’on finisse par penser à tort que les deux se confondent, ce que j’entends tout à fait. Je trouve personnellement ça assez inoffensif.

Quand je vois le terme shôjosei utilisé, c’est souvent par des habitué-es des deux, et c’est juste une façon de dire « voilà, ils ont beaucoup en commun, la tranche d’âge ciblée n’est pas la même, il n’empêche que c’est pour les meufs ». Pour moi, ça se tient !

Là où c’est un peu plus problématique, c’est quand on colle cette étiquette à des œuvres qui n’appartiennent à aucune de ces deux catégories. IDOLiSH7, Diabolik Lovers, Umibe no Etranger… quelques fois déjà, j’ai vu ce genre de titres cités aux côtés de shôjosei. Pourtant, ils n’en sont pas, les termes shôjo et josei n’ont d’ailleurs aucun sens quand il ne s’agit pas de manga ou d’adaptation d’un manga. Mais alors c’est quoi exactement ? Quelle étiquette leur coller ? Boys Love, harems inversés… ce ne sont que des œuvres encore une fois très clairement destinées à un public féminin. Je comprends donc qu’il soit tentant de faire le raccourci… ça serait tellement plus simple !

Sauf que bon. Moi je veux bien fusionner deux termes ensemble quand c’est cohérent. Mais si on range tout et n’importe quoi dans cette catégorie, ça n’a pas de sens non plus !

Si on prend l’exemple de Umibe no Etranger, c’est un BL. Pas la même cat’ éditoriale, pas la même cible.

Diabolik Lovers, c’est un otome game. Pas le même support, déjà.

IDOLiSH7, c’est un jeu avec un cast masculin, également pour un public féminin. Mais pas de romance. C’est différent d’un otome game et encore plus différent d’un shôjo ou d’un josei.

Mais alors qu’est-ce qu’on peut dire !!! Certes, il y a des différences majeures, mais la finalité, c’est quand même que, tout ça, c’est pour les femmes ! Et d’ailleurs, souvent, si on aime l’un, on est susceptible d’aimer l’autre !! Quel nouveau terme on va bien pouvoir inventer pour englober tout ça ?

Et le but de cet article, c’était de vous dire que ce terme existe déjà. Joseimuke. Josei, femme. Muke, « dirigé vers », « en direction de ». C’est tout ce qui s’adresse au public féminin, y compris les shôjo et les josei. Et pour le coup, ce terme-là est utilisé au Japon depuis un moment, il a déjà fait ses preuves. Je le vois aussi dans les cercles francophones et anglophones, je pense qu’il y a beaucoup de personnes à qui je n’apprends pas du tout ce terme, mais il semblerait que « shôjosei » ait pris le dessus au point d’éclipser totalement « joseimuke » alors que les deux pourraient co-exister.

Voilà ! C’est tout pour moi.

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Un indispensable : Wii U Panorama View – Pousse-pousse à Kyoto

Gameuses… gamers… vous n’êtes sans doute pas sans savoir que le 27 mars 2023 marquera la fermeture du Nintendo eShop sur les consoles Wii U et 3DS. L’heure tourne et il est temps de faire vos derniers achats.

Je ne pense pas avoir besoin de vous vanter les mérites de la 3DS mais la Wii U, elle, été un échec commercial comme Nintendo n’en avait encore jamais connu. Elle a écoulé finalement très peu d’unités, surtout comparé aux autres consoles du géant, et je ne crois pas qu’il y ait une année où l’entreprise a atteint ses objectifs en termes de ventes. La production a été arrêtée en 2017 et, à partir de là, Nintendo a tout misé sur la Switch, qui a été un succès sans précédent.

Il y a des choses comme ça qu’on ne s’explique pas. Je trouve que la Wii U est une sympathique console injustement boudée. Elle était ambitieuse, elle avait un beau catalogue avec plein d’exclusivités (des titres qu’on retrouve quasiment tous sur la Switch aujourd’hui), le Online était gratuit, on pouvait regarder Netflix dessus, elle était rétrocompatible avec la Wii, la Console Virtuelle permettait d’acquérir des jeux de 7 consoles différentes !!!

Et, à côté de ça, j’ai vraiment du mal avec la Switch. Elle n’a aucune personnalité. Trop épurée, trop silencieuse, presque austère… l’interface n’a pas le charme de toutes les consoles Nintendo précédentes. Tout est payant. Le Online est payant. Tu veux jouer à Animal Crossing avec des gens, ce qu’on pouvait faire gratuitement dans tous les autres opus, bah là, non !, il faut donner ses sous. Tu veux jouer à des jeux rétros, ils t’appartiennent aussi longtemps que tu paies un abonnement. Les Joy-Cons sont tous petits, il y a plein de jeux pour lesquels ils ne sont vraiment pas pratiques, sans parler du problème de Joy-Con drift qui n’est toujours pas résolu. J’ai enchaîné beaucoup de frustrations avec cette console. Parfois le problème vient de moi, parfois le problème vient vraiment d’elle.

Bref. Ce n’est pas un concours. Si ça l’était, la Wii U aurait gagné. Mais ce n’est pas un concours. Aujourd’hui, je voulais vous parler d’une exclusivité Wii U sur laquelle vous pourriez vouloir mettre la main avant qu’il ne soit trop tard.

La Wii U était innovante parce que c’était une console de salon mais, en plus de l’écran de la télé, elle disposait aussi d’un écran tactile sur sa manette. C’est son GamePad, sa mablette, sa manette-tablette. Appelez ça comme vous voulez. Le fait est que c’était original, unique, pratique, débordant de potentiel.

Pour mettre ça en avant, quelques mois après la sortie de la console, Nintendo a mis en vente une série de « Panorama View » sur sa boutique virtuelle. Vous pouvez faire plusieurs voyages : un petit tour en bus à Londres, une soirée folle au carnaval de Rio ou… voler avec des oies sauvages en Italie. Mais nous, ici, on est des weebs. On veut aller au Japon. Après une attente interminable, absurde, incompréhensible, les frontières sont enfin ouvertes. Mais l’inflation est passée par là… les prix du kérosène, on peut le dire, flambent ! Et pour ne rien arranger, les avions ont besoin de plus de carburant qu’avant car ils ne peuvent désormais plus passer au-dessus de certaines zones (pas besoin de vous faire un dessin je pense), ce qui rallonge quelque peu le trajet. Qu’est-ce qu’il nous reste donc comme solution ?

Wii U Panorama View – Pousse-pousse à Kyoto, bien sûr. Ce n’est pas un jeu, c’est une expérience. Un voyage à Kyoto depuis le confort de votre salon. Vous êtes confortablement assis·e dans un pousse-pousse, aux côtés d’une ravissante maiko. L’immersion est totale. Vous pouvez suivre cette visite guidée depuis votre télé mais le GamePad vous offre une véritable vue panoramique qui permet de regarder tout autour de vous et de découvrir les ruelles de Gion sous tous les angles.

Ma foi, c’est fort plaisant et plutôt bien fait. Après, je suis bon public, je suis toujours ravie de voir des images du Japon, de revoir des coins dans lesquels je suis passée, la simple vue d’un distributeur de boissons me met en joie, le guide, bien que très enthousiaste, est quasi inaudible tellement la musique est forte mais ça me fait plaisir quand même d’entendre ses intonations. Ce qui est un peu dommage, c’est que ça dure 7 minutes à tout casser. J’aurais pu tourner le GamePad dans tous les sens pendant deux heures, pendant neuf heures même !, j’ai regardé Tokyo Reverse (Tokyo Reverse qui, je le découvre en écrivant ces lignes, est disponible en intégralité sur Vimeo). L’autre petit bémol, c’est que cette visite guidée n’est pas sous-titrée. Mais bon. Le but premier, c’est de montrer ce qu’on peut faire avec le GamePad et pas ce qu’on peut faire à Kyoto. Soit.

C’est aussi une façon de vivre sans culpabilité aucune une expérience à laquelle je n’aurais pour rien au monde pris part dans la vraie vie. J’ai cru comprendre que des athlètes tiraient ces pousse-pousses de bon coeur mais ça a quand même tout l’air d’un travail qui n’a pas lieu d’être. Curieuse quant à la rémunération. Quoi qu’il en soit…

Ce moment bref mais unique coûte 1,99€ sur le eShop. C’est maintenant (ou à un autre moment, mais avant le 27 mars 2023) ou jamais.

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Si je vous dis que c’est bien, c’est que c’est vrai

J’essaie d’écrire un Slice of Life depuis des mois, en vain, donc je m’autorise aujourd’hui à écrire un article court, sans pression, où je vous parle des derniers films que j’ai aimé. Il y a des films que je regarde et que j’apprécie mais je les oublie assez rapidement. Ceux-là… j’y pense encore, souvent. Je ne vais pas longuement argumenter sur le pourquoi du comment, vous allez devoir me faire confiance.

Très fan du dernier Jordan Peele, le réalisateur derrière les films d’horreur Get Out et Us. J’ai mis du temps à aller le voir et, entre temps, je n’en avais entendu que du bien donc je ne me faisais pas de soucis sur la qualité du moment que j’allais passer en achetant mes tickets de cinéma hors de prix. Ceci dit, j’avais été sceptique pendant un moment car, après avoir adoré Get Out, j’avais été fortement déçue par Us. Mais dans Nope, j’ai retrouvé tout ce que j’avais aimé dans Get Out… et bien plus !! Peut-être mon film préféré du réal’ maintenant…

L’ambiance pesante, les thèmes, les subtilités, la cinématographie… C’est le genre de film qui vous travaille, j’y repense encore souvent alors que je l’ai vu il y a plusieurs semaines mais certains passages incroyablement bien mises en scène sont restés gravés dans ma mémoire et j’ai pris beaucoup de plaisir, les jours qui ont suivi, à lire les analyses et à me rendre compte de petits détails que j’avais loupés. Je trouve ce film superbe et, encore une fois, Peele s’approprie le genre et propose quelque chose d’unique.

J’avais quelques préjugés avant de lancer Do Revenge, je l’avoue ! Je m’attendais à quelque chose dans la veine de Kissing Booth, Sierra Burgess ou n’importe quel autre film pour ado signé Netflix juste bon à être hate watch entre potes. Hé bien pas du tout, rien à voir, je le dis haut et fort, ce film est fantastique et va devenir un classique au même titre que Mean Girls, Clueless, 10 Things I Hate About You et autres teen movies des années 2000 auxquels il fait référence tout en étant bien inscrit dans notre époque.

Le film est clairement daté mais c’est à son avantage car il a tout pour devenir iconique de notre génération, avec son esthétique et ses musiques, mais aussi son cast (et, fort heureusement, aucune référence à des memes devenus ringard dans la seconde). Et, à ma grande surprise, les dialogues sont drôles, malins, certaines scènes ont le potentiel de devenir « cultes », l’intrigue est bien pensée et pas si prévisible, les personnages sont complexes… C’est tout ce que j’aime ; je l’ai vu deux fois en une semaine et je compte bien le proposer à chaque soirée où on cherche un film léger mais quali à regarder.

Laissez-moi vous dire que les gens exagèrent ! Ce film n’est pas si mauvais. Et on se moque (à juste titre) de l’éloquence d’Harry Styles mais… je dois admettre que… maintenant, je vois ce qu’il voulait dire par « a movie that feels like a movie »… C’est un très beau film, cinématographie au top (et je ne vois pas grand monde le souligner ?) et il sait nous tenir en haleine. C’est un bon divertissement, on ne s’ennuie pas, l’atmosphère est bien dérangeante, et Florence Pugh est excellente (ça, tout le monde le dit, et heureusement !). C’est un bon moment au cinéma et j’imagine que c’est ça qu’il voulait dire. C’est juste que, une fois qu’on sort de la salle, on se rend compte qu’il y a beaucoup de questions sans réponse, trop de choses qui n’ont pas été assez développées, voire même pas explorées du tout alors que ça aurait donné un peu plus de substance à l’histoire et… et donc on oubie assez rapidement le film, surtout que, finalement, il n’invente rien.

Beaucoup de potentiel gâché et, au moment du générique, on reste sur notre faim, oui, certes, mais je trouverais ça exagéré de dire que c’est un navet… Et le cirque médiatique autour nous a régalé·es, on doit bien l’admettre ! Dans 10 ans, on repensera à #spitgate et on rigolera encore.


Donc ça, c’est un peu ma sainte trinité en ce moment, ce sont les films qui m’ont le plus marquée dernièrement… mais, cette année, il y en a eu d’autres ! C’est juste que je n’écris plus jamais d’articles donc je n’ai pas eu l’occasion d’en parler… J’en profite donc pour caser deux films qui sont aux antipodes l’un de l’autre mais qui ont fait partie de ma personnalité pendant quelques mois cette année.

Ce film a littéralement changé la trajectoire de ma vie.

Je ne comprends pas pourquoi les amateurs du genre n’osent pas reconnaître que ce film est bon parce que même moi, dont la culture Batman se limite à Telltale et Batman Ninja, arrive à voir que c’est une très bonne adaptation !! En sortant de la salle la première fois, je ne criais pas au chef d’oeuvre non plus, je me disais surtout que c’était long d’être 3 heures au ciné. Mais à force d’en discuter et de voir les réactions qui se voulaient modérées à tout prix pour une raison qui m’échappe, j’ai commencé à défendre ce film comme ma mère. Et finalement, je l’ai revu (ça fait 6 heures de The Batman dans un laps de temps assez court quand même) et je l’ai apprécié à sa juste valeur.

Pour quelqu’un qui a justement joué et aimé la série Telltale, je trouve qu’on est un peu dans le même esprit, avec quasiment les mêmes personnages, la même approche quant à la famille Wayne et le même Batman détective, le tout dans une ambiance film noir qui était, je trouve, assez maîtrisée. Il y a évidemment des trucs de blockbuster que je n’aime pas (la romance hétéro forcée par exemple), mais dans l’ensemble, on ne peut pas dire qu’on ne s’amuse pas. Il est très bien le Battinson emo !


Et voilà les films dont j’avais tout simplement envie de vous parler ! En avez-vous d’autres à me conseiller ?

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Je lis encore des manga !

Vous vous dites sûrement « tiens, tiens, Léa… tu es bien active pour quelqu’un qui n’a quasiment rien posté en deux ans »… Hé bien la raison est très simple : j’ai un mémoire à écrire, et c’est bien plus intéressant pour moi de procrastriner et d’écrire ici plutôt que de rédiger ledit mémoire !!! Et parmi mes autres façons de constamment repousser le moment de travailler, il y a aussi… la lecture ! Mais pas la lecture d’ouvrages en rapport avec mon mémoire, non… quel intérêt ? A la place, je lis des manga !

C’est quelque chose que j’ai repris récemment. Ca faisait bien quelques années que je ne lisais plus régulièrement : pas le temps, pas l’argent. J’avais un peu décroché, je n’étais plus au courant des nouvelles sorties, je n’arrivais pas à compléter mes séries. Puis c’est revenu tout seul ! Je suis dans une période où j’achète, j’achète, j’en termine un, j’en rachète deux autres derrière. Je pense que je suis dans une période où j’en ai bien besoin.

Par contre, je ne consomme plus comme avant : principalement des one-shots, que des séries courtes. Je me remets doucement dans le bain, on verra plus tard pour les séries qui font plus de 30 tomes !

Bref, je parle, je parle, mais qu’est-ce que je lis ? Je vous présente mes dernières découvertes.

My Broken Mariko de Waka Hirako, disponible aux éditions Ki-oon.

C’est une lecture courte… mais qui restera longtemps avec moi.

Tomoyo est chamboulée lorsqu’elle apprend le décès de son amie Mariko. Après une vie d’abus et de violences, elle s’est finalement donnée la mort. Après tout ce que son père lui a fait subir, Tomoya est folle de rage à l’idée qu’il ose seulement lui rendre hommage. Ni une ni deux, elle se rend chez lui, s’empare des cendres de son amie… et fuit.

C’est un récit bouleversant, qui déborde d’émotions. Qui déborde de douleur et de rage. Le trait est brut, plein d’énergie, à l’image de Tomoyo qui fonce, qui va droit de l’avant, pour essayer de comprendre l’incompréhensible, accepter l’inacceptable, trouver le moyen d’offrir à Mariko un dernier adieu. Les thèmes sont durs mais traités avec beaucoup de justesse et de sensibilité, et l’autrice dépeint avec brio la relation qui en découle entre les deux jeunes femmes : un mélange ambigu d’amité, de jalousie, de dépendance affective, de sentiment maternel et d’amour. Tout va très vite, aussi vite que les émotions contradictoires de Tomoyo se bousculent dans sa tête, et tout est très fort.

Ki-oon nous propose une très belle édition avec une jolie jaquette gaufrée, fidèle à l’originale, une interview de l’autrice et Yiska, son one-shot western en bonus.

J’ai particulièrement apprécié l’interview où elle explique sa volonté de dessiner une héroïne impulsive, clope au bec, qui ne soucie pas de son apparence, qui hurle, avec la morve qui lui dégouline encore du nez.

« Ce que je recherche, ce sont des héroïnes moins genrées, plus nuancées, qui ne sont pas dépeintes de manière conventionnelle, même si elles sont bien dotées d’un corps féminin. »

Moi aussi Waka Hirako, moi aussi !

Je suis née dans un village communautaire de Kaya Takada, disponible aux éditions Rue de L’échiquier.

Je triche… ce n’est pas du tout une lecture récente ! Mais je veux en parler depuis tellement longtemps sans jamais vraiment avoir eu l’occasion que je me permets de le caser ici.

Si vous me connaissez un peu, vous savez que j’aime beaucoup tout ce qui est inspiré de faits réels, et plus particulièrement, les autobiographies, les témoignages… J’ai donc trouvé mon compte dans ce manga où l’autrice raconte les 19 ans qu’elle a passé au sein d’un village communautaire, une sorte de société alternative auto-gérée et où les biens matériels sont partagés.

C’est un concept qui me fascine, un mode de vie auquel je pourrais totalement aspiré de prime abord, et un sujet que j’avais rapidement survolé en cours lorsqu’on avait étudié l’oeuvre de Saneatsu Mushanokôji, un romancier de l’ère Shôwa appartenant au mouvement Shirakabaha qui a notamment fondé un village communautaire, Atarashiki-mura. Les villages communautaires font partie des idées qui ont l’air fort chouettes sur le papier mais qui sont la porte ouverte à moultes dérives une fois mises en oeuvre.

Kaya Takada le montre très bien dans son récit où les enfants sont maltraités et exploités. Quand je n’étais pas révoltée, j’étais presque émue aux larmes lorsque l’autrice relatait certaines anecdotes : battue, affamée, parfois même torturée. Les adultes ne vivent pas forcément mieux. Alors que cette société se veut égalitaire, les personnes en charge des ressources abusent de leur pouvoir et vivent confortablement pendant que certains foyers peinent à s’habiller en hiver.

C’est une réalité très dure qui est comptée dans ce manga, mais l’autrice se remémore ces souvenirs avec légèreté. Le ton, qui est celui de l’enfant insouciante qu’elle était à l’époque, contraste avec les horreurs dépeintes. Dans son récit, on sent une fillette curieuse, bornée, innocente et intelligente, qui était vouée à choisir une vie en dehors de cette communauté.

Je n’entends jamais parler de ce manga mais je ne peux que vous le recommander. Même si elle souffre parfois de quelques longueurs et répétitions, c’est une histoire qui vaut la peine d’être lue !

blanc, tomes 1 et 2, de Asumiko Nakamura, disponibles aux éditions Hana.

J’adore Doukyuusei, j’adore Asumiko Nakamura, c’est un manga que j’ai lu il y a des années et, encore aujourd’hui, il suffit que je le feuillette pour qu’il me mette dans tous mes états. Presque dix ans plus tard, blanc, c’est la suite de l’histoire de Rihito et Hikaru, maintenant adultes, leur promesse de se marier toujours en suspend.

Evidemment, j’adore aussi ! Rien que les couvertures qui se complètent sont magnifiques… et reflètent bien toute la douceur de l’histoire. Histoire qui n’en est pas moins chargée d’émotions ! Certaines des thématiques me touchent tout particulièrement, surtout la relation à distance à une période si charnière pour les deux héros ; blanc s’attarde sur le passage à l’âge adulte, les questionnements qui l’accompagnent et sur comment les gens changent et s’éloignent malgré eux. D’autres thèmes lourds sont abordés : le deuil, l’homophobie… Au début, naïve que j’étais, je m’attendais à quelque chose de beaucoup plus feel-good ! Heureusement, l’autrice sait récompenser ses personnages en leur offrant une conclusion aussi belle qu’émouvante. C’est un manga qui m’a fait beaucoup de bien, et ça aurait été une belle façon de dire au revoir à ses personnages… mais !…

Il semblerait qu’Asumiko Nakamura n’en ait pas encore fini avec eux puisqu’elle publie actuellement les chapitres d’une nouvelle série : Futarigurashi. J’espère qu’on l’aura aussi en France dans quelques années !

Boire pour fuir ma solitude de Kabi Nagata, disponible aux éditions Pika.

Ici, on aime beaucoup Kabi Nagata. J’ai parlé de ses trois précédents titres, tous publiés en France depuis : Solitude d’un autre genre (My Lesbian Experience with Loneliness) et Journal de ma Solitude (My Solo Exchange Diary), tomes 1 et 2.

Ce nouveau manga est consacré à ses problèmes de santé liés à son alcoolisme, un problème qu’elle a déjà évoqué par le passé mais qui prend la place centrale de cet ouvrage puisque sa consommation a entraîné une pancréatite. Maux de ventre insupportables, séjour à l’hôpital, une alimentation particulièrement restrictive, et une interdiction formelle de retoucher à la boisson… l’autrice est confrontée aux conséquences de ses actions de manière brutale et est contrainte de changer son mode de vie.

Kabi Nagata est la reiiiine de l’introspection et elle n’hésite pas à dévoiler des détails très sombres qui ne la mettent pas en valeur. En ressort un récit authentique, honnête, complètement transparent. C’est la grande force de son écriture, poignante tant elle est crue et dure.

Ceci étant dit, je dois avouer que c’est, jusqu’à présent, son manga qui m’a le moins parlé. Peut-être parce que je peux moins m’identifier à ces problèmes-là, ou peut-être parce que tout le jargon médical et le passage à l’hôpital m’intéressaient moins… mais je n’ai pas été chamboulée par cette lecture comme ça a pu être le cas avec My Lesbian Experience et My Solo Exchange Diary.

Par contre, j’ai trouvé très intéressant qu’elle parle de sa démarche artistique et de comment elle comptait arrêter les autobiographies au profit de la fiction pour ne plus faire de mal à sa famille qui souffrait de voir tous ces détails exposés. Je serais curieuse de voir une histoire originale de sa plume, mais elle brille tellement dans l’autobiographie que je suis aussi très contente qu’elle ait continué dans cette voie. My Wandering Warrior Existence, qui parle de son parcours pour trouver l’amour, est sorti en mars dernier chez Seven Seas en anglais ; j’ai très hâte de le lire.


Et ce n’est pas tout ! Mais je garde la suite pour un prochain article… En tout cas, ça me fait très plaisir de relire beaucoup de manga. En contraste, je ne regarde plus aucun anime… mais ça aussi, ça reviendra.

J’espère vous avoir fait découvrir des titres sympathiques et, en retour, je suis à l’écoute : si jamais vous avez des titres similaires, one shots ou séries en quelques tomes, je suis preneuse de vos recommandations !

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MANKO MONOLOGUE #2 — Boy’s love : fétichisme ou féminisme ?

J’entends d’ici vos cris de surprise… moi non plus, je ne pensais pas qu’il y aurait vraiment une suite à cette série, mais force est de constater que ce débat ne s’éteint jamais et ça m’a toujours démangé d’écrire sur le sujet. Vous l’aurez compris au titre, nous allons parler de boy’s love, un terme qui englobe toutes les histoires de relations amoureuses et/ou sexuelles entre personnages masculins… un genre extrêmement populaire et connu pour être écrit par des femmes, pour des femmes.

On pourrait être tenté de parler de féminisme, car il s’agit de femmes qui ont créé leur propre espace. C’est une façon, autant pour les autrices que pour les lectrices, d’explorer leur sexualité, leur rapport au corps, à l’abris du male gaze. Sur internet, on va trouver beaucoup de gens qui défendent cette idée et nombre d’articles et études l’appuient.

Mais on a également un autre camp, qui prend tout autant de place dans la discussion, qui considère que cette libération se fait au détriment des hommes gays, fétichisés par ces oeuvres qui mettent en scène des schémas relationnels parfois toxiques, véhiculant des idées homophobes, et souvent éloignés de leur réalité.

Pendant des années et des années, quand j’étais encore au collège/lycée, j’étais plutôt de cet avis-là. Si on ne creuse pas trop, c’est facile de réduire tout ce débat au fait que le boy’s love fait de l’ombre aux concernés qui, dans une société encore homophobe et très hétéronormée, ont encore du mal à faire publier leur propre histoire, tandis que des femmes a priori hétéros les traitent comme des fantasmes et se font de l’argent là-dessus. J’ai même un article qui part de ce principe. J’y pose la question suivante : est-ce que le BL et, par extension, toutes ces oeuvres destinés au public féminin qui se servent d’un sous-texte homoérotique pour vendre, peuvent être considérés comme de la représentation LGBT+ ? ou est-ce simplement de l’exploitation ?

Je ne l’ai jamais supprimé parce que, de toute évidence, il attire encore du monde et je pense qu’il pose quand même quelques questions intéressantes, mais mon avis a quand même beaucoup évolué depuis. Déjà, je me prends beaucoup moins la tête… mais je me considère aussi un peu plus renseignée sur la question et je vais profiter de cet article pour partager le fruit de mes réflexions avec vous.

Un peu d’histoire

J’ai eu l’occasion de le mentionner quelques fois mais, durant ma licence, j’ai rédigé un mémoire de taille bien modeste sur la revue Takarazuka et le travestissement chez les femmes japonaises. Si le sujet vous intéresse, j’ai un article qui précède mon travail de recherche qui traite aussi du sujet.

J’y analyse notamment pourquoi la revue, exclusivement féminine, a eu autant de succès auprès des jeunes femmes mais aussi comment elle a inspiré le shôjo manga, en particulier l’oeuvre de Tezuka. En 1953, il sort Princesse Saphir, considéré comme un des premiers manga du genre et dont les éléments visuels s’inspirent de la revue Takarazuka. Son héroïne a deux coeurs : celui d’une femme, et celui d’un homme. Elle est basée sur les actrices « otokoyaku », qui incarnent les rôles masculins.

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En vrac : Visual Prison, Yakuza, Hannibal, etc.

Celles et ceux qui sont là depuis vraiment très longtemps, vous vous souvenez des articles où parlais de plein d’oeuvres sans rapport les unes avec les autres et que j’appelais ça un « vrac » ? C’est l’ancêtre de mes articles Slice of Life, et comme aujourd’hui, je ne suis pas vraiment là pour vous raconter ma vie mais que je ne suis pas non plus très inspirée pour un titre, j’ai pensé qu’il était approprié pour le vrac de faire un petit come-back.

Contrainte par le temps d’espacer un peu plus mes articles, j’ai dû mettre un terme à ma longue tradition d’écrire systématiquement sur tout ce que je regardais, lisais, écoutais,… C’est une bonne comme une mauvaise chose. D’un côté, je ne vous cache pas que ça m’a enlevé une certaine pression : j’en arrivais parfois à repousser le moment où je terminais une série ou un jeu parce que je savais que j’allais « devoir » écrire dessus. Maintenant, je me prends moins la tête, je m’autorise à faire des trucs sans prendre des notes. Mais… d’un autre côté, ça m’embête de ne plus avoir une trace de ce qui m’a marquée, de partager de moins en moins de choses avec vous…

Je vais essayer de m’y remettre doucement, sans trop me prendre la tête.

https://youtu.be/e0VRtRYoEuo

Evidemment, je regarde Visual Prison… Comment aurais-je pu passer à côté de cette daube presque radioactive tant elle dégouline de kitsch et d’edginess ? C’est d’ailleurs le seul anime que je suis cette saison mais je pense qu’il se suffit à lui-même.

Pensée par le créateur d’UtaPri, l’histoire met en scène des vampires appartenant à des groupes de musique et s’affrontant lors du fameux « Visual Prison », un évènement où chacun présente sa plus belle chanson à la « Lune écarlate » dans l’espoir de gagner et d’amasser plus de pouvoir grâce à des petits cristaux rouges qui font office de récompense. Bref ! Comme vous pouvez vous en douter, c’est éclaté, ça n’a pas de sens, mais ça vous parlera si vous avez eu une période visual kei il y a 10 ans. Perso, j’adore cette esthétique et j’adore que l’anime ne fasse pas les choses à moitié : on tape dans tous les clichés au niveau des thèmes (la différence, le deuil), on mentionne Satan, on frôle la frontière avec l’inceste, et, évidemment, on a le droit à des scènes homoérotiques où on suce le sang de ses potes.

Y’a rien de plus divertissant et, en plus, la musique est franchement bonne (j’estime que l’opening est d’ores et déjà iconique ne serait-ce que pour sa transition vers le « aaaaaaaAAAAA »). Si vous tentez, ne vous arrêtez surtout pas au premier épisode qui, il faut bien l’admettre, est vraiment bordélique et pas du tout convaincant. Heureusement, l’histoire ne tarde pas trop à devenir croustillante ! A l’épisode 3, j’étais déjà à fond.

Je ne sais plus si j’ai déjà eu l’occasion de le mentionner mais, suite à des conseils avisés, je me suis lancée dans Yakuza avec Kiwami, le remake du tout premier jeu de la série, sorti près de 10 ans plus tôt.

On est sur un jeu d’action-aventure avec de la BAGARRE, un peu loin des visual novels dont je vous parle d’habitude donc je ne suis même pas sûre qu’un article vous intéresse mais, en ce qui me concerne… un coup de coeur !! Entre temps, j’ai joué à Yakuza 0 et je joue en ce moment même à Kiwami 2.

C’est très story-based, des personnages excellents, un bon équilibre entre des histoires sérieuses et des quêtes secondaires perchées… et, surtout, qu’est-ce que ça me donne envie de retourner au Japon !!! Les quartiers de Kabukichô et Dôtonbori sont reproduits avec un très grand soin et j’ai hâte de jouer aux autres opus pour continuer ce voyage.

Je ne sais pas encore si j’y consacrerai un article parce qu’on est un peu en dehors de ma zone de confort donc j’ai peur de ne pas réussir à bien en parler mais, en tout cas, je recommande chaudement.

Un peu après tout le monde, je me suis aussi mise à Hannibal ! Série en trois saisons qui s’est terminée en 2015, déjà ! Si vous ne l’avez pas vue, vous connaissez au moins sûrement de nom ; en revanche, ce que, personnellement, j’ignorais, c’est que c’est un prélude et une adaptation de Dragon rouge, le premier livre de la tétralogie Hannibal Lecter.

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Mon avis sur plein de trucs

Assez parlé de moi. La dernière fois, je vous ai parlé en long et en large de de ma vie, de ce qu’il s’y passait depuis septembre dernier, mais j’ai totalement omis de mentionner tous les films, séries, livres ou encore chansons qui ont pu rythmer ces mois-là. Aujourd’hui, je ne vais pas en faire une liste exhaustive, mais je vais revenir sur ce qui m’a le plus marquée et dont j’ai envie de prendre le temps de parler.

Ça, j’ai vraiment aimé, vous pouvez y aller les yeux fermés

Ici, on ne garde pas le meilleur pour la fin. Je commence direct avec ce que j’ai aimé, comme ça, si jamais vous décidez d’arrêter de lire en cours de route, vous aurez au moins vu le top du top avant de fermer l’onglet.

On remonte dans le temps, plus précisément au mois d’octobre. The Haunting of Bly Manor vient de sortir. Non, je n’ai pas vu the Haunting of Hill House, la première saison. Oui, je regarde quand même, parce que c’est une anthologie et parce que cette saison-là est gay.

Tout simplement, on suit une fille au pair, Dani, partie à la campagne pour s’occuper de deux jeunes orphelins dans un vaste manoir au milieu de nulle part. Vous vous doutez bien que, très vite, les gamins vont avoir un comportement inquiétant, des gens censés être morts se baladent dans le jardin et Dani a toujours un spectre par-dessus l’épaule.

Alors oui, ça fait un peu peur. « Pas assez », selon certain-e-s, et « pas autant » que son prédecesseur à en croire les critiques. Mais ce que j’apprécie, c’est justement que c’est plus qu’une histoire d’horreur ; la série appartient indéniablement au genre, elle en reprend les codes et l’eshétique, mais c’est aussi l’histoire d’un drame, c’est aussi une histoire d’amour, et plus le manoir et ses secrets se dévoilent, plus la peur laisse place à la tristesse.

Il se trouve que son réalisateur, Mike Flanagan, est aussi derrière un de mes films préférés, Jessie. C’est d’ailleurs, avec cette série, tout ce que j’ai vu de lui, mais, à chaque fois, j’en suis ressortie émotionnellement chamboulée !! Parce que oui !, l’horreur, ce n’est pas toujours que des frissons !, c’est aussi pour ~explorer les émotions humaines à travers nos plus grandes peurs~, et même si je pense que le genre ne devrait évidemment pas se résumer à ça, j’apprécie les histoires qui glacent le sang mais où, derrière les phénomènes surnaturels, les monstres et les esprits, le plus terrifiant reste toujours les traumatismes endurés et infligés par l’homme. Et Flanagan fait exactement ça, avec des personnages féminins remarquablement bien écrits.

Avec Bly Manor, vous n’aurez donc pas besoin de trop vous couvrir les yeux mais soyez sûr-e-s d’avoir des mouchoirs à proximité. Au début, c’est mystérieux, prenant. Satisfaisant une fois que les pièces du puzzle s’assemblent. Déchirant quand certaines révélations tombent. Poignant et touchant lorsque les personnages tombent amoureux.

Gros coup de coeur en ce qui me concerne, et j’ai tout particulièrement aimé Dani, son développement, sa reconstruction, et sa romance avec Jamie qui est l’une des plus belles que j’ai pu voir sur le petit écran !!!

A un moment donné… mais allez savoir quand parce qu’en ces temps de pandémie on perd un peu tous la notion du temps… j’ai aussi lu Underground de Murakami Haruki. Figurez-vous que j’ai réussi à valider ma licence d’études japonaises sans jamais toucher à un Murakami et, pour être honnête avec vous, je n’ai jamais cherché à y remédier. C’est sans aucun doute l’auteur japonais le plus connu en France, voire même dans le monde d’ailleurs, mais comme il est aussi connu pour s’illustrer dans le réalisme magique, le fantastique, et autres genres que je ne lis pas, aucune de ses oeuvres ne m’a jamais attirée. Jusqu’à… Undergroud.

C’est une exception car ce n’est pas vraiment un roman : c’est une série d’entretiens, et pas des moindres. Pour cet ouvrage, Murakami a interviewé des victimes et des témoins de l’attentat au gaz sarin qui a eu lieu dans le métro de Tokyo en 1995, un des plus graves attentats que le Japon ait connu dans l’après-guerre. Si vous me connaissez, vous savez que j’ai une préférence pour la non-fiction, les autobiographies, les récits de vie, les témoignages… je me suis dit que s’il y avait un Murakami pour moi, c’était celui-ci.

Et je ne m’étais pas trompée ! Livre très, très intéressant, avec bien sûr certains témoignages particulièrement durs à lire mais qui, à travers des témoignages individuels, permet d’avoir une meilleure compréhension de ce qui s’est passé le jour du drame mais aussi de son impact sur le long terme, et qui est révélateur de beaucoup de choses, que ça soit sur la place du travail dans la vie des japonais-e-s, l’inefficacité des secours en temps de crise, l’indécence des médias sensationnalistes, etc. Très respectueux et humanisant, chacune de ses interviews commence par un portrait de la personne interrogée, histoire de ne pas la réduire à l’incident, de poser un contexte et permettre aux lecteur-ices de mettre un « visage », d’associer une vie et un parcours, au témoignage.

L’édition française comprend également une autre série de témoignages (à l’origine publiés dans un magazine et plus tard rassemblés dans un recueil à part) mais cette fois-ci d’anciens et actuels membres de la secte Aum (qui a perpétué l’attentat). Intéressant aussi, nécessaire pour comprendre les mécanismes de la secte et le raisonnement de ses adeptes.

Au milieu de tout ça, on a un essai de l’auteur que j’ai trouvé un peu perché par moment et dont la lecture était, pour moi, plus pénible qu’autre chose. C’est la seule ombre au tableau, qui me conforte dans ma décision d’ignorer le reste de l’oeuvre de Murakami, mais qui heureusement n’occupe pas beaucoup de place dans le livre.

Je conseille, c’est un petit pavé de presque 600 pages mais qui, de par sa structure, se lit très vite.

J’étais pas convaincue mais je me suis attachée

Tout est dans le titre.

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