Publié dans Chronique

Mon avis sur plein de trucs

Assez parlé de moi. La dernière fois, je vous ai parlé en long et en large de de ma vie, de ce qu’il s’y passait depuis septembre dernier, mais j’ai totalement omis de mentionner tous les films, séries, livres ou encore chansons qui ont pu rythmer ces mois-là. Aujourd’hui, je ne vais pas en faire une liste exhaustive, mais je vais revenir sur ce qui m’a le plus marquée et dont j’ai envie de prendre le temps de parler.

Ça, j’ai vraiment aimé, vous pouvez y aller les yeux fermés

Ici, on ne garde pas le meilleur pour la fin. Je commence direct avec ce que j’ai aimé, comme ça, si jamais vous décidez d’arrêter de lire en cours de route, vous aurez au moins vu le top du top avant de fermer l’onglet.

On remonte dans le temps, plus précisément au mois d’octobre. The Haunting of Bly Manor vient de sortir. Non, je n’ai pas vu the Haunting of Hill House, la première saison. Oui, je regarde quand même, parce que c’est une anthologie et parce que cette saison-là est gay.

Tout simplement, on suit une fille au pair, Dani, partie à la campagne pour s’occuper de deux jeunes orphelins dans un vaste manoir au milieu de nulle part. Vous vous doutez bien que, très vite, les gamins vont avoir un comportement inquiétant, des gens censés être morts se baladent dans le jardin et Dani a toujours un spectre par-dessus l’épaule.

Alors oui, ça fait un peu peur. « Pas assez », selon certain-e-s, et « pas autant » que son prédecesseur à en croire les critiques. Mais ce que j’apprécie, c’est justement que c’est plus qu’une histoire d’horreur ; la série appartient indéniablement au genre, elle en reprend les codes et l’eshétique, mais c’est aussi l’histoire d’un drame, c’est aussi une histoire d’amour, et plus le manoir et ses secrets se dévoilent, plus la peur laisse place à la tristesse.

Il se trouve que son réalisateur, Mike Flanagan, est aussi derrière un de mes films préférés, Jessie. C’est d’ailleurs, avec cette série, tout ce que j’ai vu de lui, mais, à chaque fois, j’en suis ressortie émotionnellement chamboulée !! Parce que oui !, l’horreur, ce n’est pas toujours que des frissons !, c’est aussi pour ~explorer les émotions humaines à travers nos plus grandes peurs~, et même si je pense que le genre ne devrait évidemment pas se résumer à ça, j’apprécie les histoires qui glacent le sang mais où, derrière les phénomènes surnaturels, les monstres et les esprits, le plus terrifiant reste toujours les traumatismes endurés et infligés par l’homme. Et Flanagan fait exactement ça, avec des personnages féminins remarquablement bien écrits.

Avec Bly Manor, vous n’aurez donc pas besoin de trop vous couvrir les yeux mais soyez sûr-e-s d’avoir des mouchoirs à proximité. Au début, c’est mystérieux, prenant. Satisfaisant une fois que les pièces du puzzle s’assemblent. Déchirant quand certaines révélations tombent. Poignant et touchant lorsque les personnages tombent amoureux.

Gros coup de coeur en ce qui me concerne, et j’ai tout particulièrement aimé Dani, son développement, sa reconstruction, et sa romance avec Jamie qui est l’une des plus belles que j’ai pu voir sur le petit écran !!!

A un moment donné… mais allez savoir quand parce qu’en ces temps de pandémie on perd un peu tous la notion du temps… j’ai aussi lu Underground de Murakami Haruki. Figurez-vous que j’ai réussi à valider ma licence d’études japonaises sans jamais toucher à un Murakami et, pour être honnête avec vous, je n’ai jamais cherché à y remédier. C’est sans aucun doute l’auteur japonais le plus connu en France, voire même dans le monde d’ailleurs, mais comme il est aussi connu pour s’illustrer dans le réalisme magique, le fantastique, et autres genres que je ne lis pas, aucune de ses oeuvres ne m’a jamais attirée. Jusqu’à… Undergroud.

C’est une exception car ce n’est pas vraiment un roman : c’est une série d’entretiens, et pas des moindres. Pour cet ouvrage, Murakami a interviewé des victimes et des témoins de l’attentat au gaz sarin qui a eu lieu dans le métro de Tokyo en 1995, un des plus graves attentats que le Japon ait connu dans l’après-guerre. Si vous me connaissez, vous savez que j’ai une préférence pour la non-fiction, les autobiographies, les récits de vie, les témoignages… je me suis dit que s’il y avait un Murakami pour moi, c’était celui-ci.

Et je ne m’étais pas trompée ! Livre très, très intéressant, avec bien sûr certains témoignages particulièrement durs à lire mais qui, à travers des témoignages individuels, permet d’avoir une meilleure compréhension de ce qui s’est passé le jour du drame mais aussi de son impact sur le long terme, et qui est révélateur de beaucoup de choses, que ça soit sur la place du travail dans la vie des japonais-e-s, l’inefficacité des secours en temps de crise, l’indécence des médias sensationnalistes, etc. Très respectueux et humanisant, chacune de ses interviews commence par un portrait de la personne interrogée, histoire de ne pas la réduire à l’incident, de poser un contexte et permettre aux lecteur-ices de mettre un « visage », d’associer une vie et un parcours, au témoignage.

L’édition française comprend également une autre série de témoignages (à l’origine publiés dans un magazine et plus tard rassemblés dans un recueil à part) mais cette fois-ci d’anciens et actuels membres de la secte Aum (qui a perpétué l’attentat). Intéressant aussi, nécessaire pour comprendre les mécanismes de la secte et le raisonnement de ses adeptes.

Au milieu de tout ça, on a un essai de l’auteur que j’ai trouvé un peu perché par moment et dont la lecture était, pour moi, plus pénible qu’autre chose. C’est la seule ombre au tableau, qui me conforte dans ma décision d’ignorer le reste de l’oeuvre de Murakami, mais qui heureusement n’occupe pas beaucoup de place dans le livre.

Je conseille, c’est un petit pavé de presque 600 pages mais qui, de par sa structure, se lit très vite.

J’étais pas convaincue mais je me suis attachée

Tout est dans le titre.

Et quoi de mieux pour illustrer cette idée que le dernier comeback de LOONA !? Paint The Town, PTT pour les intimes, marque le retour de LOONA au grand complet et sert de single à leur nouveau mini-album, [&]. Inspirations bollywoodiennes, concept girl crush, un refrain à base de « ra ta ta ta ta ta ta »… pas convaincant, très banal, dans la lignée du tout aussi décevant So What. Et ce que beaucoup de fans (« d’Orbits », devrait-on dire!) déplorent d’ailleurs depuis ce single-là, c’est que LOONA a un peu perdu son identité musicale.

Et en effet, c’est à cette même période qu’il y a commencé à avoir des changements au niveau de la structure de Blockberry Creative et l’équipe créative autour du groupe n’est plus du tout la même qu’à ses débuts. Ca, ça se ressent. On se retrouve maintenant avec So What, Why Not?, PPT, des singles qui ont l’air recyclés, qui auraient pu être interprétés par n’importe quel autre girl group. Je ne peux pas m’empêcher de me dire que si j’avais découvert LOONA avec ça, je ne serais pas restée.

Mais voilà, le fait est que, fort heureusement, je suis LOONA depuis bien plus longtemps que ça, ce qui fait que, même si j’ai enchaîné quelques déceptions ces derniers comebacks, c’est plus fort que moi, je déborde d’émotions dès les premières secondes du clip. Même quand je ne suis pas au rendez-vous pour la musique, je le serai toujours pour elles !! Et, après ma déception initiale, j’ai appris à aimer Paint The Town, qui donne quand même de quoi se nourrir aux fans !

Déjà, ma favorite, Chuu, crève l’écran comme à son habitude, elle a que des super scènes que je ne me lasse pas de regarder malgré le bruit de fond désagréable qu’est PTT.

HaSeul est de retour, et rien que pour ça, ce comeback est spécial. Honnêtement, je n’y croyais plus, et j’ai souvent eu peur que son départ soit définitif et que ça finisse par signer la fin de LOONA. Pourtant, la voilà, en pleine forme, après deux ans d’absence, et je suis très émue de les revoir au complet.

Et enfin, même si on a l’impression que LOONA s’efface un peu, leur empreinte est quand même présente dans les paroles et visuels qui font référence aux symboles du LOONAverse : la Lune, les animaux, le set d’Eclipse (!!),…

On n’a donc pas tout perdu ! Et personnellement, j’ai bon espoir quant au retour du groupe tel qu’on l’a connu parce que Star, qui se rapproche quand même plus de ce qu’on connait et ce qu’on aime, date à peine du précédent comeback, et que toutes les autres pistes de [&] sont très bonnes et ressemblent déjà un peu plus à du LOONA. C’est pas tout à fait ça non plus, mais je pense qu’une chanson plus groovy comme WOW aurait fait un meilleur single.

Quoi qu’il en soit, LOONA est toujours là, leur potentiel aussi, et j’ai bon espoir pour la suite. En attendant, pas fan de Paint The Town, mais j’ai réussi à y trouver mon compte malgré tout.

Autre déception : SOUR, l’album très anticipé de celle qui s’est imposée comme la nouvelle sensation pop : Olivia Rodrigo. Début 2021, impossible d’échapper à drivers licence, presque élevé à tort ou à raison au rang de chef d’oeuvre avec son bridge « incroyable » et cette capacité à vous donner « l’impression que vous êtes en train de traverser une rupture alors que pas du tout » !!! Malgré son succès retentissant, Olivia Rodrigo et sa musique ne sont pas pour tout le monde. Peut-être à cause d’une overdose et overhype de drivers licence, peut-être parce que son univers est trop jeune et immature pour celles et ceux qui ont quitté les bancs du lycée depuis plusieurs années.

Personnellement, j’aimais bien drivers licence, j’ai eu un gros coup de coeur pour deja vu, et je n’ai pas détesté good 4 u. J’étais curieuse de voir le produit final ! le premier album de cette étoile montante ! SOUR !

Et finalement… pas grand chose à se mettre sous la dent. Trop de ballades un peu lassantes, une tracklist désordonnée, pas beaucoup d’originalité au niveau des thèmes… Je l’ai écouté une fois et j’ai mis du temps avant de lui redonner une deuxième chance.

Pourtant, je ne voyais pas le côté très adolescent de l’album comme un défaut : après tout, elle avait 16/17 ans quand elle a commencé à écrire, et je trouve que même quand on n’est plus dans cette mentalité là, on peut quand même s’identifier à ses paroles parce qu’on a pu, à un moment donné de nos vies, traverser les mêmes choses. J’adore justement les titres brutal et jealousy, jealousy pour cette raison-là : ils capturent à la perfection la crise d’ado, la « teenage angst », la rage d’être mal dans sa peau, l’impression de rater sa vie alors qu’elle ne fait que commencer, l’envie d’être quelqu’un d’autre,… Après, évidemment, c’est pas des chansons qui me parleraient autant que si j’étais le public visé, mais je pense qu’à tout âge, on peut très bien comprendre les sentiments qu’elle exprime.

Mais j’avoue qu’au bout de la énième ballade sur une rupture insipide, j’ai commencé à décrocher.

Pas exactement ce que je recherchais et je ne crois pas que SOUR ait vraiment été à la hauteur des attentes puisque mon sentiment a l’air d’être partagé, mais ce ne sont que ses débuts et elle a de toute évidence beaucoup de talent et de potentiel. Ca sera intéressant de voir ce qu’elle écrit dans quelques années. En attendant, SOUR n’est peut-être pas ma tasse de thé mais après une deuxième écoute relativement espacée de la première, j’ai pu trouver mon bonheur dans des chansons comme celles citées précédemment mais aussi… une ballade ! hé oui ! à savoir happier, dont les paroles me touchent un peu plus personnelles que celles des autres chansons sur l’album.

La promo autour m’a aussi aidée à apprécier l’album davantage, et je pense notamment à SOUR Prom, une mise en scène très élaborée et toujours plus dans ce thème « teen movie » pour un évènement live qui m’a permis de redécouvrir certaines chansons qui ne m’avait pas spécialement marquée avant comme traitor ou enough for u.

C’est problématique™ mais j’en redemande

Là, on est sur des trucs que je suis même pas sûre de vouloir recommander tant le contenu peut parfois être discutable mais… je dois bien avouer que je prends mon pied devant.

J’ai déjà parlé de Ainori sur le blog mais si vous n’étiez pas là en 2019, je vous remets un peu dans le contexte : c’est le remake signé Netflix d’une télé-réalité japonaise qui date de 1999 et qui, à l’époque, était filmée en continu, c’est-à-dire sans être découpée en saisons et donc sans vraiment connaître de coupures, et ce, jusqu’en 2009 (avec un petit reboot de 2010 à 2011). Là, ça a donc été repris par Netflix en 2018 avec deux saisons en Asie et, la dernière fois que je vous en parlais, j’attendais avec impatience la troisième saison prévue pour automne 2019 qui devait cette fois nous emmener jusqu’en Afrique ! Et cette saison, elle est sortie… au Japon. Et je sais pas pourquoi mais il a fallu attendre 2021 pour qu’elle soit dispo sur notre Netflix français, et elle a un peu débarqué sans prévenir après plus d’un an où chercher African Journey sur la plateforme affichait le mensonge éhonté qui était l’annonce de « automne 2019 » !!! Bref, un beau jour, j’ai vérifié si c’était pas par hasard sorti comme je le faisais plus ou moins régulièrement depuis tout ce temps, et cette fois, c’était la bonne, c’était là. Mais vous savez toujours pas de quoi ça parle.

Ainori, c’est sept iconnu-es qui voyagent ensemble à bord d’un bus rose, le bus de l’amour!, et qui, en plus de découvrir de nouvelles cultures, sont aussi à la recherche de l’amour. Le but, c’est de se rapprocher de l’un-e des candidat-es et de lui faire une déclaration d’amour accompagnée de billets d’avion en direction du Japon. Si les sentiments sont réciproques, le couple repart ensemble, ils vivent heureux et ils ont beaucoup d’enfants. Si rateau il y a, le voyage s’arrête là pour la personne qui a fait sa déclaration et elle repart seule.

Et moi, j’adore, parce que c’est super kitsch et niais, ça fait voyager!!!, et une fois qu’on commence, on ne peut plus s’arrêter… On veut savoir qui va finir avec qui, quel sera le prochain pays qu’iels vont visiter, quel drama va bien pouvoir venir perturber le tournage… On voit beaucoup les dessous de l’émission, le staff fait partie intégrante de l’aventure et j’aime beaucoup cet aspect. J’aime aussi qu’à côté de ça, il y ait des commentateur-ices qui regardent et réagissent à l’épisode en direct ; ça a l’air d’être un truc qui se fait au Japon vu que je sais que Terrace House fait pareil, mais en tout cas, ça donne l’impression de regarder l’épisode avec des ami-es et c’est pas désagréable.

Le problème, c’est que c’est pas toujours super politiquement correct ou très honnête. Un participant de cette saison est gros et s’en prend plein la gueule, il a été tourné en cet archétype du puceau qui sait pas parler aux femmes et qui est ridicule parce que gros… Des moments super sexistes et qui ont l’air de choquer personne (un mec a dit à une des participantes qu’elle devrait se raser les bras parce qu’une femme devrait pas avoir de poils et non seulement elle s’empresse de raser mais en plus les commentateur-ices ont trouvé ça trop mignon ???)… Des grandes exclamations de surprises quand les participant-es se rendent compte qu’il y a aussi des grandes villes modernes en Afrique… Et des sujets sérieux parfois traités un peu à la légère mais, bon, de ce côté-là, Ainori a quand même une véritable volonté d’éduquer et on sent que l’effort est là.

Mais, clairement, y’a des comportements inadmissibles !! J’ai appris à éteindre mon cerveau parce que c’est très divertissant, on voit des paysages superbes, et ça reste une belle aventure humaine (parmi les activités de cette saison, il y a l’ascension du Kilimandjaro, et c’était fort en émotions !!). Je recommande malgré tout… mais préparez-vous à soupirer plus d’une fois.

Fut une époque, Glee était un phénomène auquel il était dur d’échapper… et pourtant ! Je n’ai pas volontairement évité cette série, je savais bien qu’elle avait tout pour me plaire (notamment le nom de Ryan Murphy collé dessus), mais pendant toutes ces années, les étoiles ne se sont jamais alignées… jusqu’à cette année ! …où j’en étais vraissemblablement à un stade de mes études où toutes les excuses étaient bonnes pour procrastiner. Je me suis donc enfin lancer dans cette aventure de six saisons, pour le meilleur comme pour le pire.

Pour vous mettre dans le bain, le plot de la première saison de Glee, outre les infos que vous pouvez lire dans n’importe quel synopsis et qui vous apprendront qu’un prof d’espagnol (qui parle pas espagnol) reprend le glee club du lycée où vont coexister les élèves populaires et les losers, c’est que la capitaine des cheerleaders et présidente du club d’abstinence trompe son mec (qui est évidemment le quarterback de l’équipe de football), tombe enceinte, et passe toute une saison à lui faire croire que le bébé est de lui alors qu’iels se sont jamais retrouvé-es nu-es dans la même pièce. En parallèle, la femme du prof fait semblant d’être enceinte, elle porte un faux ventre, elle soudoie son gynéco pour faire une fausse échographie, et le pendant tout ce temps, le mec ne se doute de rien. Et tout ça, en chanson !

Moi j’adore ce genre de conneries : les intrigues bien tirées par les cheveux, les teen dramas, les comédies musicales,… Devant un truc comme Glee, je me régale. Mais… au fil des saisons, déjà, ça se dégrade. La première est, sans ironie aucune, excellente. En contraste avec les autres, elle est beaucoup plus satirique et tout est tellement volontairement absurde qu’on ne peut pas s’ennuyer. Les autres saisons sont divertissantes aussi mais la série se prend beaucoup plus au sérieux et devient un peu ce dont elle se moquait au début, quand c’est perché, c’est pas toujours forcément fait avec cette intention-là, et, à partir de la saison 4, ça se casse la gueule. J’ai quand même regardé avec plaisir, même si beaucoup de décisions scénaristiques dans l’ultime saison m’ont frustrée, et j’aurais continué dans tous les cas rien que pour voir quelle conclusion les personnages que je suis depuis la première saison allaient connaître, mais… ça n’arrive pas à la cheville de la première saison.

Mais le vrai souci de Glee, c’est que y’a plein de trucs qui « passeraient plus aujourd’hui », dont certaines qui ont très certainement dû déjà faire polémique à l’époque de leur diffusion. La série prône la différence, la tolérance,… mais a souvent une façon très maladroite de traiter des sujets sérieux : un épisode censé sensibiliser aux fusillades dans les lycées a pour titre « Shooting Star », le personnage handicapé se lève de son fauteuil roulant pour des numéros de danse imaginaires, une mean girl un peu trop mean pousse une des membres du glee club à se faire vomir et s’en tire sans aucune conséquence, plusieurs épisodes qui montrent des scènes qui s’apparentent à des agressions sexuelles mais ne les condamnent pas (et, en plus!, fait… ça…), perpétue des stéréotypes au lieu de les dénoncer, et… et la liste est longue. On peut dire que ça a mal veilli. Sans compter sur toutes les embrouilles qui ont eu lieu en coulisses et qui ternissent encore un peu plus l’image de Glee.

Je pense, cependant, qu’il est aussi important de prendre en compte le fait qu’à l’époque, c’était aussi, malgré plusieurs faux pas, une série révolutionnaire sur bien des aspects. Par exemple, c’était la première fois que beaucoup d’ados gays pouvaient s’identifier aux personnages d’une série, le cast présente une diversité qui n’impressionnerait personne aujourd’hui mais qu’on ne retrouvait pas ailleurs en 2009, et ça a indéniablement impacté positivement beaucoup de jeunes. Aujourd’hui, en revanche… on en demande plus, et c’est bien légitime.

Je voulais aimer, j’étais pleine de bonne volonté, mais j’ai pas réussi

C’est pas pour être méchante, je suis juste profondément déçue.

Tout ce que je savais de Promising Young Woman remontait à cette bande-annonce postée en décembre 2019, en prévision du festival Sundance où le film allait être projeté en avant-première. On y voyait une jeune femme piéger les mecs voulant profiter d’elle alors qu’elle prétend être ivre au point de ne plus pouvoir tenir debout. On comprend aussi qu’il y a une histoire de vengeance : un viol est resté impuni, et les responsables se défendent à coups de « on était des gamins », « c’est le type d’accusation qui peut ruiner une vie » etc, etc. Tout ça sur fond de Toxic joué au violon et réalisé par Emerald Fennel, dont le nom est associé à Killing Eve. Autant vous dire que je n’envisageais même pas ne pas aimer ce film. Il était « prometteur »…!!!

Hé bah je suis tombée de haut ! Vendu comme un thriller féministe, on se rend vite compte que la courte partie au début du film où l’héroïne terrorise des prédateurs sexuels est plus de la poudre aux yeux qu’autre chose. Déjà, spoiler, elle ne les tue pas (j’imagine que je ne peux m’en prendre qu’à moi-même pour m’être convaincue du contraire). Soit. Mais elle ne les met pas hors d’état de nuire non plus, elle ne leur apprend rien : elle leur met un petit coup de pression en espérant qu’ils ne recommencent plus (mais ça serait trop beau) (plus tard dans le film, on découvre qu’un des mecs à qui elle a fait ça lui a taillé une réputation de « folle », preuve qu’ils ne se remettent pas en question). Finalement, elle se fait plus de mal à elle-même qu’elle ne leur en fait à eux : on se rend vite compte qu’elle essaie d’extérioser un profond mal-être né d’un deuil qu’elle n’arrive pas à faire.

Et ça, ce n’est vraiment pas ce que je reproche au film ! Le trailer est trompeur, mais ce n’est pas forcément un mal. Un peu déçue de m’être retrouvée devant une comédie romantique pendant une partie assez conséquente du film, mais je comprends l’approche de la réalistrice. C’est surtout la fin qui divise. Mais pour vous en parler, je vais devoir divulgâcher un peu.

Vous savez comment ça se passe ici : le prochain paragraphe sera en blanc, et libre à vous de le surligner ou non.

[début des spoilers]Après avoir largué son mec parce que all men are trash, la protagoniste, qui d’ailleurs s’appelle Cassie, est bien décidée à, une bonne fois pour toute, punir celui qui a violé et poussé au suicide sa meilleure amie. Malgré tous ses efforts, il se défend et la tue. Elle meurt asphyxiée dans une scène très longue et très marquante, assez bien faite. Alors qu’on pense arriver à la fin du film, plot twist, elle avait tout calculé au cas où son plan tournerait mal et avait fait en sorte que son bourreau soit arrêté. Voilà ! justice est faite ! Et j’imagine que cette conclusion est censée nous laisser mitigé-e-s : oui, on a passé des menottes à ce mec, mais le prix a payé était la vie de Cassie. Et le postulat de base du film, c’est que la justice laisse totalement tomber les femmes quand il s’agit de violences sexuelles (et ça peut aussi s’étendre aux féminicides), donc est-ce qu’on est vraiment censé-e-s croire que ce type va finir sa vie en prison ? Qu’il va aller en prison tout court ? Et peu importe l’issue, le fait est qu’elle est morte, et lui, il est vivant. Y’a pas de justice, et peut-être que c’était ça le message ?, et dans ce cas, c’est très réaliste et honnête, mais pas forcément ce que moi, à titre personnel, je recherchais, et je ne suis pas tout à fait convaincue par l’exécution.[fin des spoilers]

J’ai lu une ou deux interviews de la réalisatrice, et j’imagine qu’un film comme Promising Young Woman a le mérite d’exister : il montre une réalité cruelle, où la violence et la vengeance ne sont pas de vraies options pour les femmes qui ont connu pareilles injustices. Mais il ne montre aucune alternative ! Le film est déprimant et fataliste : il n’y a aucun espoir pour ces femmes, il n’y a aucun espoir pour nous. La réalistrice le dit elle-même : il n’y a pas de fin heureuse dans un scénario pareil. Une morale un peu alarmante.

Et en dépit de tout ça, j’ai l’impression que le film se veut quand même « empowering » par moment : il y a des scènes « cool » où Cassie fixe les hommes qui la sifflent jusqu’à ce qu’ils baissent les yeux, elle pète les rétros d’un mec qui l’insultait, et la fin est quand même présenté comme « bad ass », mais bon, c’est dur à avaler quand on voit le résultat. Je sais toujours pas si on doit trouver satisfaisant le son des sirènes de police…

Et petits détails qui, moi, m’ont chiffonnée : super male gaze-y (encore une fois, peut-être fait exprès, mais je vois pas le but ?), et Cassie fait pas tant la misère aux mecs finalement, par contre elle fait vivre des trucs super traumatisants aux personnages féminins (je dis pas que les femmes ne peuvent pas être complices dans ce genre d’affaire, bien au contraire, mais pourquoi ne pas se défouler sur les mecs aussi ! eux ils ont juste le droit à une petite tape sur les doigts quand ils sont sur le point de violer une femme en état d’ébriété).

Pas un film pour moi, et je pense que ce film et les oeuvres cathartiques où les femmes sont violentes (au hasard… Killing Eve ?!?!?!) peuvent coexister, mais en ce qui me concerne, je vais m’en tenir à Jennifer’s Body. Je me permets aussi de vous re-recommander Jessie, déjà cité plus haut, où, sans entrer dans les détails, l’héroïne vit avec des traumatismes similaires mais arrive à se reconstruire (et pourtant c’est un film d’horreur ! et je le trouve beacoup plus positif que Promising Young Woman sans pour autant être naïf). Quand j’étais dans la salle de cinéma, tout ce que je me disais, c’était que je préférerais être en train de regarder ces films-là.

Là, je partais moins enthousiaste, je le reconnais. Après la déception monumentale qu’a été Love + Fear, je n’étais pas sûre d’encore faire confiance à Marina pour écrire un bon album !!! Je me considérais pourtant comme fan fut une époque, j’adore ses trois premiers albums, mais Love + Fear était vide, pas inspiré, niais… Et j’avais bien peur que ce nouvel album, Ancient Dreams in a Modern Land, soit pareil, parce que je n’étais pas spécialement emballée par son premier single, Man’s World

Ceci étant dit, j’étais ouverte d’esprit après avoir entendu les suivants ! Purge The Poison… c’était pas encore tout à fait ça… on est encore sur une chanson qui se veut engagée, mais on dirait surtout que Marina a découvert le féminisme hier, et qu’elle a essayé de caser le plus de généralités possible sans aucune originalité ou réflexion dans un même couplet. Mais l’esthétique du clip était sympa, presque un hommage aux vidéos de The Family Jewels, et la musique est entraînante, ce qui, au final, est tout ce que je lui demande. On a ensuite eu Ancient Dreams in a Modern Land et Venus Fly Trap, deux sons excellents et qui se rapprochent déjà un peu plus de ce que j’aime chez Marina en terme de paroles. J’étais presque impatiente pour l’album.

Mais, malheureusement, on avait déjà vu tout ce qu’il y avait à voir avant sa sortie. Quand même un peu plus appréciable que Love + Fear, je pourrais lui faire les mêmes reproches : vide et pas inspiré, avec une tentative d’être politique mais sans réelles convictions (ou en tout cas, on dirait, vu la profondeur des paroles).

On voit bien qu’elle essaie de renouer avec ses origines, surtout The Family Jewels, mais j’ai aussi l’impression (peut-être fausse!!) qu’elle le fait plus pour ses fans que pour elle. Ca ne me paraît pas authentique, même s’il y a bien quelques chansons très personnelles sur l’album (j’aime bien Flowers, d’ailleurs).

Je me rends compte que je n’ai pas grand chose à dire sur cet album comparé à tout ce que j’ai pu citer d’autre dans cet article, mais c’est juste que… y’a rien à se mettre sous la dent. Si les singles pseudo-engagés étaient votre came, l’album n’a rien de plus à proposer à part le tout aussi plat New America (où, bien que pas Américaine, certes, Marina ne semble pas se sentir concernée par le privilège blanc) mais, sinon, c’est que des chansons sur sa récente rupture. Ce qui sera peut-être au goût de certain-e-s !

Pas grand chose de mémorable et on est loin des projets qu’elle sortait à ses débuts, mais bon, j’imagine que le plus important, c’est qu’elle soit satisfaite de son travail, c’est juste que… ça sera sans moi !


Et sur ces bonnes paroles, on va se quitter (pour l’instant !!!). Très curieuse de connaître votre avis sur… tout ça. Je vous attends dans les commentaires et on se retrouve très vite pour peut-être parler d’anime, peut-être parler de visual novels, je ne sais pas encore, mais ce qui est sûr, c’est que je compte écrire un maximum cet été !

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