Après Café Enchanté, j’avais envie d’enchaîner sur un jeu assez court et pas trop prise de tête… J’ai donc naturellement pensé à un jeu de cul !!! MangaGamer a localisé « Ohime-sama datte XXX Shitai!! -Horny Magical Princess-« en 2020 et, malgré mon avis mitigé sur Bocchi Musume (Fashioning Little Miss Lonesome) du même studio, je me suis laissée tenter par le scénario quelque peu cocasse.
Kalmia8 est un développeur qui n’a pas beaucoup de titres à son actif et celui-ci est le dernier en date. Leur spécialité, vous l’aurez compris, c’est les otome games pour adultes. Mais, comme j’en avais déjà un peu parlé dans ma première review, je suis à la limite d’être dubitative quant à leur vraie cible parce que, que ça soit Bocchi Musume ou Horny Magical Princess, on dirait vraiment des eroges déguisés en jeux pour meufs… On y reviendra plus tard !
On incarne Marie, la princesse de Kamel’toh. Pour les moins bilingues d’entre nous, je me permets d’expliquer le « jeu de mots » : un camel toe, c’est quand un pantalon, un sous-vêtement ou un maillot de bain trop moulant rend visible les démarcations de la vulve. Pourquoi ce nom ? Je ne suis pas sûre puisque, en VO, c’est juste « mahou no kuni ». Mais j’admets que c’est plus funky à l’oreille que « le royaume magique ». Parce que oui ! Marie vient d’un monde où la magie fait partie intégrante du quotidien et où on baise pour se dire bonjour. Mais c’est pas tout de faire l’amour, il faut aussi songer, un beau jour, à se poser et à fonder une famille. C’est donc dans cette optique que Marie, renommée Marika pour l’occasion, se rend au Japon, accompagnée de sa fidèle domestique, Sana.
Boom badaboum, erreur dans les calculs, le sort de téléportation ne fonctionne pas tout à fait comme prévu, et notre héroïne vient s’écraser sur deux beaux gosses. Mais au Japon, les mœurs sont très différents !!! Ils sont donc fort surpris lorsqu’elle les embrasse à pleine bouche pour simplement faire connaissance. D’un côté, on a Kaoru, le gars sérieux, et de l’autre, Ryuusei, le mec populaire. Marika va se joindre à leur coloc et les initier un peu aux plaisirs charnels. LEQUEL VA-T-ELLE CHOISIR ?!?!
On est donc face à une héroïne sexuellement libérée, beaucoup plus entreprenante que celle de Bocchi Musume, et avec ce synopsis, on a la promesse de scènes de sexe à gogo sans doute un peu déjantées.
Hé bien pas du tout !
Alors, je ne m’attendais pas à un chef d’œuvre mais je m’attendais au moins à une histoire un tant soit peu rigolote. Bah laissez-moi vous dire qu’on s’ennuie cruellement. Il n’y a que deux routes mais le jeu m’a paru long…. long….. ! L’histoire n’est pas du tout intéressante. Il ne se passe rien de concret, l’héroïne est finalement assez en retrait (et 0 character development), les deux routes ont des thèmes similaires (à savoir les daddy issues) alors que la plupart des jeux ont quand même autour de 5 routes et c’est pas pour autant que tous les personnages ont exactement les mêmes problématiques…
Et ma grande surprise, c’est que, pour ce qui est du sexe, on s’ennuie tout autant. Déjà, il n’y en a pas autant qu’on le penserait !! Il y en a un peu au début… rien de foufou, c’est assez rapide, assez expéditif… et après, plus rien du tout ! En tout, on a très exactement 3 scènes de cul par route, des routes qui sont quand même relativement longues, donc ça fait bien peu et ça se ressent vraiment.
Et comme dans Bocchi Musume, j’ai trouvé que, pour un jeu destiné aux girlies, ces scènes n’étaient pas vraiment axées sur le plaisir féminin. Comme par hasard, Marika n’aime que la péné et tout le reste, elle s’en passe très bien. Elle ne veut pas de cunni non plus, bref, la femme parfaite qui prend son pied uniquement à travers le plaisir de l’homme. Super chouette. Le sexe est vanille à fond, les personnages masculins sont très peu dénudés, pas de fanservice (j’étais très mitigée quant à Bocchi Musume mais au moins on y voyait quelques fantasmes féminins, les mecs en lingerie par exemple).
Au moins, c’est une héroïne avec une certaine expérience, ce n’est pas le cliché de la vierge complètement soumise à qui on doit apprendre comment on fait les bébés, elle sait ce qu’il se passe, elle aime ce qu’il se passe et elle appuie souvent sur le consentement. Elle est hypersexuelle et ne comprend pas toujours les mœurs japonaises mais elle dit à plusieurs reprises qu’elle n’a pas envie de faire l’amour si la personne en face n’en a pas autant envie qu’elle et elle dit aussi souvent que même si elle aime le sexe, elle n’a pas envie de le faire avec n’importe qui et de se forcer.
Il y a donc quelques messages positifs mais ce n’est ni subversif, ni féministe comme jeu, ne vous méprenez pas.
Malgré toutes les belles paroles sur le consentement, il y a quand même même un passage où le viol sert à « punir » des « méchants »… ce qui est complètement à côté de la plaque. Autre perle de l’héroïne qui n’est vraiment pas rancunière : « je lui en veux encore d’avoir essayé de me violer mais au moins ça prouve qu’il me trouve jolie ». Bref.
Et évidemment, tous les prétextes sont bons pour infantiliser l’héroïne : elle vient d’une autre planète beaucoup plus avancée que la nôtre où elle a tout appris sur la Terre mais il y a quand même des situations à des mecs pathétiques lui expliquent des choses toutes simples comme si elle avait 5 ans (je n’ai aucune tolérance pour ce genre de scène, ça m’horripile au plus haut point).
Ce qui est, à la limite, un peu subversif et marrant c’est que, contrairement aux clichés, c’est la fille qui ne pense qu’au sexe, qui fait des allusions graveleuses dès que l’occasion se présente, et que c’est les mecs qui sont prudes, gênés, les joues toutes rouges. Mais ça ne sauve, hélas, pas le jeu !
Je vais rapidement vous parler des deux routes avec quelques spoilers que je ne prendrai pas la peine de cacher parce que ce n’est finalement pas si croustillant que ça. Je vais même carrément vous raconter la fin comme ça vous saurez ce que vous ratez si vous n’achetez pas le jeu (rien).
Kaoru, comme je vous le disais, c’est un mec très porté sur les traditions, il fait du kendo, il taille des bonsai, il cuisine japonais, il s’habille comme s’il était en école de commerce, il n’aime pas trop les soirées étudiantes, il est très rigide… Et Marika va essayer d’un peu le décoincer et lui faire découvrir les plaisirs de l’acte charnel.
Il n’est pas moche en plus ce jeune homme. Malheureusement, il est inintéressant au possible. Dans cette route, très concrètement, il ne se passe rien. C’est un enchaînement de tranches de vie où on se rend compte que ce type est très vieux jeu, il a vision archaïque des rôles des hommes et des femmes, il choisi le moment où Marika revient sur la tentative de viol qu’elle a vécu pour faire sa déclaration d’amour… Pour moi, il n’y avait pas grand chose de romantique (et encore moins d’érotique) à se mettre sous la dent.
Plus on approche de la fin, plus l’histoire se concentre sur son père avec qui il n’a plus trop de contact et qu’il défie au kendo pour décider de qui s’occupera du dojo du grand-père. Un truc comme ça. Ce n’est pas du tout intéressant, ça n’a rien à voir avec Marika, y’a des scènes très longues où il s’entraîne au kendo… la route n’a aucune raison de traîner en longueur comme ça, y’a plein de passages qui auraient pu être écourtés ou qui pourraient même ne pas exister du tout.
Et la cerise sur le gâteau, la conclusion de son arc, c’est qu’il veut devenir… flic. Vous savez très bien ce que j’en pense donc je vais me taire.
A l’opposé, Ryuusei est dans l’air du temps, il aime la mode, il aime sortir, il cuisine italien… Sa personnalité est quand même un peu plus intéressante : il a bon cercle d’amis, il est populaire mais il a encore très peu confiance en lui, il se cherche, il a eu plusieurs relations très courtes parce qu’il n’est jamais à la hauteur des attentes des filles avec qui il sort… C’est un personnage un peu attendrissant, l’air de rien.
Cependant, le jeu est mal écrit, horriblement rythmé, donc même si je ne déteste pas ce personnage, j’ai aussi vécu la lecture de sa route comme une punition. On s’ennuie… on s’ennuie… L’histoire est sensiblement la même : succession de tranches de vie, le kendo est ici remplacé par la magie, Ryuusei ayant une appétence pour ce domaine qu’il découvre grâce à Marika, lui qui avant ça avait l’impression de n’exceller nulle part. Il a aussi très peu de contact avec son père. Alors qu’il revient dans sa vie, il essaie de comprendre pourquoi il était si peu présent dans son enfance… Blablabla, franchement, ça pourrait être intéressant… on a du sexe, on a de la magie… et pourtant, il ne se passe rien de divertissant et les dialogues sont insipides.
Au moins, il a un peu plus d’alchimie avec Marika que Kaoru. Ils sont beaucoup plus compatibles au niveau de leur personnalité, ils développent une vraie connexion, une complicité et il y a des moments où je les ai trouvés franchement très mignons. Il a même une scène de sexe pas trop mal.
J’étais quand même bien contente que ça se finisse.
Une fois ces deux routes terminées, le pire est passé. Il y a encore quelques autres fins alternatives mais grâce à la super fonction « skip to next choice », qu’on devrait avoir dans TOUS les visual novels à choix, elles sont très rapides à débloquer et enchaîner.
Nous avons une bad ending où, alors que Marika se fait sauver de justesse après avoir été droguée par un pervers, Sana estime que la Terre est un environnement trop dangereux pour la princesse et la force à rentrer au bercail.
Une fin pour les lesbiennes, évidemment. Avec un personnage aussi omniprésent et proche de Marika que Sana, ça aurait été un gâchis pas possible de ne pas faire une fin où elles se font des bisous. Leur scène de sexe est relativement normale, heureusement, parce que Marika commence à nous raconter que c’est Sana qui a « pris sa virginité » et, comme vous et moi nous le savons si bien, il n’y a pas de « première fois » sans pénétration, n’est-ce pas ? Donc, grâce à la magie, Sana s’est octroyée un viril engin pour déflorer la princesse. Quelle sympathique petite anecdote ! Par chance, le jeu nous épargne, pas de dinguerie pareille dans cette scène. La fin où elles annoncent à Kaoru et Ryuusei que, finalement, elles vont se marier ensemble est assez rigolote.
Bien entendu, il y a aussi une fin « plan à trois » que… j’en suis la première surprise… j’ai bien aimé ! La scène de sexe fonctionnait plutôt bien et j’avoue que j’ai apprécié le moment où Kaoru et Ryuusei ne savent pas trop par où commencer, envisageant la double pénétration parce que c’est ce qu’ils ont vu dans des pornos et se rendent finalement compte d’eux-mêmes que ce n’est pas réaliste, ce n’est pas un acte anodin et ça serait sûrement très peu agréable pour Marika. La scène est assez cool. Totalement irréaliste que ça soit une première pour Marika compte tenu de tout ce qu’on a entendu au sujet de ses expériences passées et de sa connaissance détaillée des orgies mais bref.
Après ça, ça part un peu dans tous les sens : pour renforcer leurs liens, Marika demande à ce que Kaoru et Ryuusei se lancent dans une carrière d’idols, ils montent carrément une agence et, grâce à leur succès sur scène, ils décrochent un rôle dans une série dont le plot est… celui de Bocchi Musume ! J’ai bien aimé ce petit clin d’œil. C’est une fin absurde mais n’est-ce pas un peu la tradition dans les otoges ?
Et enfin, on débloque deux scènes de sexe supplémentaires un peu plus kinky (une zoophile et une pédophile, voilà, pick your poison) et des interviews avec les différents personnages. Moi j’aime beaucoup ce genre de contenu bonus mais là, je l’ai lu juste pour m’en débarrasser… Très contente de laisser ce jeu derrière moi !
Je ne vois pas trop dans quelles circonstances le recommander. Si vous voulez tester un jeu de ce genre, autant jouer à Bocchi Musume !