Publié dans Otome Game

Un été de mystères avec 7’scarlet.

Mon dernier article était consacré au sound novel Higurashi. Aujourd’hui, on revient du côté des otome games mais sans trop de dépaysement non plus puisque 7’scarlet n’est pas sans rappeler la mystérieuse série de meurtres et disparitions d’Hinamizawa ! Vendu aux côtés des jeux Psychedelica lors de la campagne Summer of Mystery d’Aksys Games en 2018, il nous propose lui aussi un contenu davantage axé sur le storytelling que sur la romance, même si… en comparaison aux deux autres jeux entre lesquels il est pris en sandwich, elle y trouve déjà beaucoup plus facilement sa place.

On se rend à Okunezato dans la peau d’Ichiko, sur les traces de son frère disparu il y a un an. Village reclus en forme de croissant de Lune, il abrite de nombreux mystères qui rassemblent les amateur-ices de paranormal. Un été, un site dédié propose une rencontre entre membres sur place et Ichiko se joint à eux sur l’invitation de son ami d’enfance, Hino.

Le club a autant de membres que de prétendants pour Ichiko et, à chaque fois qu’elle se rapprochera de l’un d’eux, elle obtiendra une nouvelle pièce du puzzle qui l’aidera à comprendre ce que cache vraiment Okunezato.

Mais avant même de s’attarder sur l’histoire, ce qu’on remarque tout de suite sont les graphismes ! Ce n’est pas non plus le style que je préfère, et il n’est, a priori, pas particulièrement original, mais c’est soigné et, surtout!, les backgrounds sont particulièrement travaillés. Ils sont beaux et souvent agrémentés de petits détails, voire même carrément des séquences entières!, animé-es.

今の季節にピッタリ! ミステリー&乙女ゲーム『7'scarlet』を ...
Okunezato s’inspire de la ville de Karuizawa !
Animation qui reste assez simple mais c’est rare d’en croiser dans ce genre de jeux.

Je suis assez neutre quant au rendu… j’adore les backgrounds mais je n’adhère pas forcément aux autres éléments du style ; le chara design ne me plaît pas outre mesure, certains visages me semblent un peu déformés sur les CGs (surtout les nez! Hino prend cher), mais si on met mes goûts de côté, j’apprécie la petite pointe d’originalité. Peut-être parce que cet otome game développé par Otomate (comme la quasi totalité des localisations d’Aksys) est une collaboration avec Toybox Inc. (qui a fait appel à Kurahana Chinatsu pour les illustrations ; elle a précédemment travaillé sur Togainu no Chi et Lamento pour Nitro+CHiRAL mais aussi sur Uta no☆Prince-sama♪) mais en tout cas… on sent une petite différence avec leurs autres titres, autant au niveau du visuel que de l’écriture.

Et l’écriture, parlons-en ! Dans l’ensemble… le jeu est divertissant et bien rythmé, avec une héroïne pas des plus désagréables. On ne s’ennuie jamais bien longtemps : il y a une révélation à chaque chapitre, un plot twist en cache toujours un autre, l’intrigue est relativement bien construite avec plusieurs sous-intrigues qui relient les personnages entre eux. Le jeu est assez court, les routes très rapides à lire, mais aucune question ne reste sans réponse et la plupart des dénouements sont satisfaisants. Mais ! Il faut dire que la qualité de l’écriture est quand même discutable. Le style n’est pas terrible, il y a beaucoup de facilités dans le scénarios, les « TIPS » répètent parfois mot pour mot ce que le texte vient de nous indiquer (mais d’autres fois ils sont très drôles, il faut leur laisser!), en général ce n’est jamais très subtil (il y a trop de « révélations » qu’on voit venir à des kilomètres à cause du manque de subtilité des « indices » qu’on met sur notre chemin…), le méchant n’a pas vraiment de motivation si ce n’est qu’il est… méchant… Bref !, plein de défauts qui s’accumulent et qui font que l’impression qui ressort de l’écriture est qu’elle est simple, facile, pour ne pas dire médiocre à certains moments.

Après, l’expérience n’est pas déplaisante pour autant ; ça reste un univers sympathique avec des personnages attachants et une ambiance prenante et qui reste légère malgré le contexte assez sombre de meurtres en série. En ce qui me concerne, le bilan est donc positif et j’ai pris du plaisir à y jouer. Le rythme y est pour beaucoup ; si le jeu traînait en longueur et gardait trop longtemps pour lui des révélations prévisibles dès les premiers chapitres, la lecture serait sans doute plus pénible.

Mais venons-en au vif du sujet quand il s’agit d’otome games… la romance ! Le jeu n’étant déjà pas bien long, les routes le sont encore moins ! Et la romance est parfois expédiée un peu rapidement mais… on a quand même quelque chose à se mettre sous la dent avec des scènes clichés comme on aime, douces comme du miel, qui mettent en scène d’assez bons personnages. Vrai reproche que j’ai à faire à la romance, c’est que, à l’instar de Psychedelica of the Black Butterfly, *spoilers*tous les personnages connaissent l’héroïne depuis l’enfance et en sont tombés amoureux après une interaction ou deux… Trop facile, pas réaliste. Il y a des scénarios où ça fait moins forcé que dans d’autres et les personnages ont quand même l’occasion de se rapprocher dans le présent, de traverser des épreuves et de tisser de vrais liens, ce qui justifie qu’ils puissent retomber amoureux et rend les romances déjà un peu plus naturelles que dans Black Butterfly.*fin des spoilers* Je vous propose de voir tout ça plus en détails !

Hino, on en a déjà parlé, c’est l’ami d’enfance qui entraîne Ichiko à Okunezato dans l’espoir qu’elle en apprenne plus sur la disparition de son frère. Trope classique pour une route classique, idéale pour se mettre dans l’ambiance ; elle plante le décor, permet de se familiariser avec l’univers, et propose une romance sans trop de surprise avec Celui qui est aux côtés de l’héroïne depuis toujours.

Le personnage en lui-même ne m’est pas désagréable. Il est fondamentalement bon, peut-être un peu trop protecteur, mais il a de l’humour et un goût pour les choses mignonnes (pour le petit côté moe obligatoire). Ceci dit, on lui doit les quelques moments sexistes du jeu…

Et il a style douteux ! Les autres personnages ne sont pas aussi mal habillé-es…

Aucune excuse pour ce yukata.

Mais bon, le tout dans le tout, il est gentil, autant dans sa route que dans celles des autres.

Isora est le cuisiner du restaurant rattaché à l’hôtel où les membres du club séjournent. Il est un peu plus jeune que le reste des personnages (seul lycéen dans une bande d’étudiants en fac) et a ce côté faussement innocent, très charmeur et aux petits soins pour l’héroïne. Sa route met un peu de piment dans le jeu parce qu’il a un côté yandere qui fait prendre une tournure glauque à l’histoire ; typiquement le genre de scénario qui a tout pour me plaire mais malheureusement les scénaristes se dégonflent un peu sur la fin. *spoilers*Ils jouent la carte du gros malentendu où Isora n’est finalement pas si méchant que ça ! sauf qu’il a quand même séquestré l’héroïne… mais ça, ça passe un peu à la trappe à partir du moment où on apprend qu’il y a plus mal intentionné que lui.*fin des spoilers*

Une route avec du potentiel mais un peu décevante en ce qui me concerne !

On débloque ensuite la route de Toa et alors là ! plus tôt je vous parlais du manque de subtilité du jeu et dans cette route c’est le pompon !!!

*spoilers*Très tôt dans le jeu, on apprend qu’un chanteur très connu a un concert de prévu plus tard dans la semaine à Okunezato. Le chanteur en question a pour nom de scène A-TO. … A-TO. Et ce personnage qui se cache derrière son épaisse montures et ses longues mèches de cheveux s’appelle… Toa. Bref.*fin des spoilers*

Mais c’est pas grave, c’est plus rigolo qu’autre chose. Le personnage, je l’aime beaucoup ; sa timidité le rend attendrissant et permet à Ichiko de s’affirmer un peu plus que dans ses autres relations et de prendre les devants. Relation très mignonne pour un personnage tout aussi mignon. Mec socially awkward, qui aime les chats et *spoilers*qui est une rockstar la nuit*fin des spoilers, que pourrait-on bien demander de plus ?

Le problème, c’est qu’il est victime d’un scénario qui l’a surexploité. Plus ambitieux encore qu’Hannah Montana, Tao mène une triple vie et à mesure que les révélations tombent, elles sont de plus en plus dures à avaler. *spoilers*Qu’il soit une superstar, passe encore!, surtout qu’on s’en doutait. Mais dans une de ses fins, on apprend qu’il est mort depuis le début du jeu et que c’est une sorte de zombie. Ca commence à faire beaucoup là, non ?*spoilers* Après, si on aime Tao (et c’est mon cas), c’est un mal pour un bien parce que c’est une bonne excuse pour avoir plus de fins que les autres personnages ! Mais même si ça fait plaisir de passer plus de temps avec lui, on en vient à regretter que ça ne se soit pas terminé plus tôt.

Vient ensuite Sosuke, étudiant en médecine qui voit le monde qui l’entoure de manière très scientifique, logique, factuel, bref!, il est un peu lourd et il avait bien besoin d’Ichiko pour le décoincer.

Et si je pointe Hino du doigt, il n’y a pas de raison qu’il y échappe :

Mais plus on avance dans sa route, plus Sosuke s’ouvre à l’héroïne et… même si ce n’est pas mon personnage préféré, on s’attache. J’étais sceptique quant à leur relation mais ils se rapprochent finalement de manière assez naturelle et leur romance est crédible. On peut les voir être de plus en plus à l’aise l’un avec l’autre à force de passer du temps ensemble et Sosuke devient moins froid sans pour autant complètement changer de personnalité.

Enfin, le gros point fort de sa route, c’est qu’elle fait considérablement avancer l’intrigue !

On en arrive à mon personnage préféré !!! Yuzuki est le tyrannique patron de l’hôtel, hautain désagréable avec tout le monde, insultant, méchant, méprisant… tous les adjectifs négatifs auxquels vous pouvez penser. Ce qu’on voit de lui dans les autres routes n’est vraiment pas glorieux donc j’étais loin de m’imaginer que j’allais être aussi niaise devant cette route mais… comme on aurait pu s’en douter… derrière cette apparence froide… se cache un petit cœur sensible…

Yuzuki n’est pas celui qu’on croit et j’ai beaucoup aimé le personnage que j’ai découvert ! Et pour ce qui est de la romance… tout ce que j’aime… il n’a pas beaucoup d’expérience avec les filles, et ça se voit!, il est facilement dans tous ses états une fois qu’il commence à développer des sentiments pour Ichiko et, à ms yeux, on ne fait pas plus moe

Une très bonne surprise, la meilleure que j’ai eue avec ce jeu ! Ca aurait pu s’arrêter là… mais après toutes ces aventures… une ultime route se débloque…

Impossible d’en parler sans spoiler donc je vais juste y consacrer un paragraphe à surligner pour vous dire un peu de quoi il en retourne si vous ne comptez pas jouer au jeu mais que vous êtes quand même curieux-ses.

*spoilers*Sans surprise, la dernière route est celle du frère d’Ichiko ! Il fallait bien qu’il entre en scène à un moment ou à un autre ! Je savais que cette route ne contenait pas de choix et je m’étais donc dit que ça ne devait pas être une « vraie route » aux mêmes titres que les autres, plutôt une sorte d’épilogue ou quelque chose dans ce goût-là ; après tout, c’est quand même son frère ! … Mais il faut être naïf-ve pour penser ça. Bien sûr qu’il y a une romance. Bien sûr qu’ils ne sont pas vraiment lié-es par le sang et bien sûr qu’il sort la réplique typique de ce genre de scénario, à savoir « j’ai arrêté de te voir comme une sœur ». Et en plus, lui aussi c’est un zombie ! J’aime ni l’inceste, ni les zombies, donc c’était pas trop ma tasse de thé mais au moins la boucle était bouclée, on a eu les dernières réponses qu’on pouvait encore attendre du jeu même si, encore une fois, on n’a pas échappé à quelques grosses facilités scénaristiques…*fin des spoilers*

Au final, malgré ses défauts, je trouve qu’on peut difficilement nier que 7’scarlet est un jeu plein de potentiel et j’en garderai un bon souvenir !

7'scarlet: Amazon.fr: Jeux vidéo
Si vous voulez jouer à 7’scarlet, c’est possible sur PS Vita (44,99€) et sur PC via Steam (29,99€) !

Aucun autre otome game dans mon backlog pour l’instant (même si ça peut vite changer!!), donc la prochaine fois qu’on se verra, ça sera pour un autre genre d’article ! En attendant… n’hésitez pas à me parler de 7’scarlet dans les commentaires !

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