Publié dans Chronique

Je lis encore des manga !

Vous vous dites sûrement « tiens, tiens, Léa… tu es bien active pour quelqu’un qui n’a quasiment rien posté en deux ans »… Hé bien la raison est très simple : j’ai un mémoire à écrire, et c’est bien plus intéressant pour moi de procrastriner et d’écrire ici plutôt que de rédiger ledit mémoire !!! Et parmi mes autres façons de constamment repousser le moment de travailler, il y a aussi… la lecture ! Mais pas la lecture d’ouvrages en rapport avec mon mémoire, non… quel intérêt ? A la place, je lis des manga !

C’est quelque chose que j’ai repris récemment. Ca faisait bien quelques années que je ne lisais plus régulièrement : pas le temps, pas l’argent. J’avais un peu décroché, je n’étais plus au courant des nouvelles sorties, je n’arrivais pas à compléter mes séries. Puis c’est revenu tout seul ! Je suis dans une période où j’achète, j’achète, j’en termine un, j’en rachète deux autres derrière. Je pense que je suis dans une période où j’en ai bien besoin.

Par contre, je ne consomme plus comme avant : principalement des one-shots, que des séries courtes. Je me remets doucement dans le bain, on verra plus tard pour les séries qui font plus de 30 tomes !

Bref, je parle, je parle, mais qu’est-ce que je lis ? Je vous présente mes dernières découvertes.

My Broken Mariko de Waka Hirako, disponible aux éditions Ki-oon.

C’est une lecture courte… mais qui restera longtemps avec moi.

Tomoyo est chamboulée lorsqu’elle apprend le décès de son amie Mariko. Après une vie d’abus et de violences, elle s’est finalement donnée la mort. Après tout ce que son père lui a fait subir, Tomoya est folle de rage à l’idée qu’il ose seulement lui rendre hommage. Ni une ni deux, elle se rend chez lui, s’empare des cendres de son amie… et fuit.

C’est un récit bouleversant, qui déborde d’émotions. Qui déborde de douleur et de rage. Le trait est brut, plein d’énergie, à l’image de Tomoyo qui fonce, qui va droit de l’avant, pour essayer de comprendre l’incompréhensible, accepter l’inacceptable, trouver le moyen d’offrir à Mariko un dernier adieu. Les thèmes sont durs mais traités avec beaucoup de justesse et de sensibilité, et l’autrice dépeint avec brio la relation qui en découle entre les deux jeunes femmes : un mélange ambigu d’amité, de jalousie, de dépendance affective, de sentiment maternel et d’amour. Tout va très vite, aussi vite que les émotions contradictoires de Tomoyo se bousculent dans sa tête, et tout est très fort.

Ki-oon nous propose une très belle édition avec une jolie jaquette gaufrée, fidèle à l’originale, une interview de l’autrice et Yiska, son one-shot western en bonus.

J’ai particulièrement apprécié l’interview où elle explique sa volonté de dessiner une héroïne impulsive, clope au bec, qui ne soucie pas de son apparence, qui hurle, avec la morve qui lui dégouline encore du nez.

« Ce que je recherche, ce sont des héroïnes moins genrées, plus nuancées, qui ne sont pas dépeintes de manière conventionnelle, même si elles sont bien dotées d’un corps féminin. »

Moi aussi Waka Hirako, moi aussi !

Je suis née dans un village communautaire de Kaya Takada, disponible aux éditions Rue de L’échiquier.

Je triche… ce n’est pas du tout une lecture récente ! Mais je veux en parler depuis tellement longtemps sans jamais vraiment avoir eu l’occasion que je me permets de le caser ici.

Si vous me connaissez un peu, vous savez que j’aime beaucoup tout ce qui est inspiré de faits réels, et plus particulièrement, les autobiographies, les témoignages… J’ai donc trouvé mon compte dans ce manga où l’autrice raconte les 19 ans qu’elle a passé au sein d’un village communautaire, une sorte de société alternative auto-gérée et où les biens matériels sont partagés.

C’est un concept qui me fascine, un mode de vie auquel je pourrais totalement aspiré de prime abord, et un sujet que j’avais rapidement survolé en cours lorsqu’on avait étudié l’oeuvre de Saneatsu Mushanokôji, un romancier de l’ère Shôwa appartenant au mouvement Shirakabaha qui a notamment fondé un village communautaire, Atarashiki-mura. Les villages communautaires font partie des idées qui ont l’air fort chouettes sur le papier mais qui sont la porte ouverte à moultes dérives une fois mises en oeuvre.

Kaya Takada le montre très bien dans son récit où les enfants sont maltraités et exploités. Quand je n’étais pas révoltée, j’étais presque émue aux larmes lorsque l’autrice relatait certaines anecdotes : battue, affamée, parfois même torturée. Les adultes ne vivent pas forcément mieux. Alors que cette société se veut égalitaire, les personnes en charge des ressources abusent de leur pouvoir et vivent confortablement pendant que certains foyers peinent à s’habiller en hiver.

C’est une réalité très dure qui est comptée dans ce manga, mais l’autrice se remémore ces souvenirs avec légèreté. Le ton, qui est celui de l’enfant insouciante qu’elle était à l’époque, contraste avec les horreurs dépeintes. Dans son récit, on sent une fillette curieuse, bornée, innocente et intelligente, qui était vouée à choisir une vie en dehors de cette communauté.

Je n’entends jamais parler de ce manga mais je ne peux que vous le recommander. Même si elle souffre parfois de quelques longueurs et répétitions, c’est une histoire qui vaut la peine d’être lue !

blanc, tomes 1 et 2, de Asumiko Nakamura, disponibles aux éditions Hana.

J’adore Doukyuusei, j’adore Asumiko Nakamura, c’est un manga que j’ai lu il y a des années et, encore aujourd’hui, il suffit que je le feuillette pour qu’il me mette dans tous mes états. Presque dix ans plus tard, blanc, c’est la suite de l’histoire de Rihito et Hikaru, maintenant adultes, leur promesse de se marier toujours en suspend.

Evidemment, j’adore aussi ! Rien que les couvertures qui se complètent sont magnifiques… et reflètent bien toute la douceur de l’histoire. Histoire qui n’en est pas moins chargée d’émotions ! Certaines des thématiques me touchent tout particulièrement, surtout la relation à distance à une période si charnière pour les deux héros ; blanc s’attarde sur le passage à l’âge adulte, les questionnements qui l’accompagnent et sur comment les gens changent et s’éloignent malgré eux. D’autres thèmes lourds sont abordés : le deuil, l’homophobie… Au début, naïve que j’étais, je m’attendais à quelque chose de beaucoup plus feel-good ! Heureusement, l’autrice sait récompenser ses personnages en leur offrant une conclusion aussi belle qu’émouvante. C’est un manga qui m’a fait beaucoup de bien, et ça aurait été une belle façon de dire au revoir à ses personnages… mais !…

Il semblerait qu’Asumiko Nakamura n’en ait pas encore fini avec eux puisqu’elle publie actuellement les chapitres d’une nouvelle série : Futarigurashi. J’espère qu’on l’aura aussi en France dans quelques années !

Boire pour fuir ma solitude de Kabi Nagata, disponible aux éditions Pika.

Ici, on aime beaucoup Kabi Nagata. J’ai parlé de ses trois précédents titres, tous publiés en France depuis : Solitude d’un autre genre (My Lesbian Experience with Loneliness) et Journal de ma Solitude (My Solo Exchange Diary), tomes 1 et 2.

Ce nouveau manga est consacré à ses problèmes de santé liés à son alcoolisme, un problème qu’elle a déjà évoqué par le passé mais qui prend la place centrale de cet ouvrage puisque sa consommation a entraîné une pancréatite. Maux de ventre insupportables, séjour à l’hôpital, une alimentation particulièrement restrictive, et une interdiction formelle de retoucher à la boisson… l’autrice est confrontée aux conséquences de ses actions de manière brutale et est contrainte de changer son mode de vie.

Kabi Nagata est la reiiiine de l’introspection et elle n’hésite pas à dévoiler des détails très sombres qui ne la mettent pas en valeur. En ressort un récit authentique, honnête, complètement transparent. C’est la grande force de son écriture, poignante tant elle est crue et dure.

Ceci étant dit, je dois avouer que c’est, jusqu’à présent, son manga qui m’a le moins parlé. Peut-être parce que je peux moins m’identifier à ces problèmes-là, ou peut-être parce que tout le jargon médical et le passage à l’hôpital m’intéressaient moins… mais je n’ai pas été chamboulée par cette lecture comme ça a pu être le cas avec My Lesbian Experience et My Solo Exchange Diary.

Par contre, j’ai trouvé très intéressant qu’elle parle de sa démarche artistique et de comment elle comptait arrêter les autobiographies au profit de la fiction pour ne plus faire de mal à sa famille qui souffrait de voir tous ces détails exposés. Je serais curieuse de voir une histoire originale de sa plume, mais elle brille tellement dans l’autobiographie que je suis aussi très contente qu’elle ait continué dans cette voie. My Wandering Warrior Existence, qui parle de son parcours pour trouver l’amour, est sorti en mars dernier chez Seven Seas en anglais ; j’ai très hâte de le lire.


Et ce n’est pas tout ! Mais je garde la suite pour un prochain article… En tout cas, ça me fait très plaisir de relire beaucoup de manga. En contraste, je ne regarde plus aucun anime… mais ça aussi, ça reviendra.

J’espère vous avoir fait découvrir des titres sympathiques et, en retour, je suis à l’écoute : si jamais vous avez des titres similaires, one shots ou séries en quelques tomes, je suis preneuse de vos recommandations !

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En vrac : Visual Prison, Yakuza, Hannibal, etc.

Celles et ceux qui sont là depuis vraiment très longtemps, vous vous souvenez des articles où parlais de plein d’oeuvres sans rapport les unes avec les autres et que j’appelais ça un « vrac » ? C’est l’ancêtre de mes articles Slice of Life, et comme aujourd’hui, je ne suis pas vraiment là pour vous raconter ma vie mais que je ne suis pas non plus très inspirée pour un titre, j’ai pensé qu’il était approprié pour le vrac de faire un petit come-back.

Contrainte par le temps d’espacer un peu plus mes articles, j’ai dû mettre un terme à ma longue tradition d’écrire systématiquement sur tout ce que je regardais, lisais, écoutais,… C’est une bonne comme une mauvaise chose. D’un côté, je ne vous cache pas que ça m’a enlevé une certaine pression : j’en arrivais parfois à repousser le moment où je terminais une série ou un jeu parce que je savais que j’allais « devoir » écrire dessus. Maintenant, je me prends moins la tête, je m’autorise à faire des trucs sans prendre des notes. Mais… d’un autre côté, ça m’embête de ne plus avoir une trace de ce qui m’a marquée, de partager de moins en moins de choses avec vous…

Je vais essayer de m’y remettre doucement, sans trop me prendre la tête.

https://youtu.be/e0VRtRYoEuo

Evidemment, je regarde Visual Prison… Comment aurais-je pu passer à côté de cette daube presque radioactive tant elle dégouline de kitsch et d’edginess ? C’est d’ailleurs le seul anime que je suis cette saison mais je pense qu’il se suffit à lui-même.

Pensée par le créateur d’UtaPri, l’histoire met en scène des vampires appartenant à des groupes de musique et s’affrontant lors du fameux « Visual Prison », un évènement où chacun présente sa plus belle chanson à la « Lune écarlate » dans l’espoir de gagner et d’amasser plus de pouvoir grâce à des petits cristaux rouges qui font office de récompense. Bref ! Comme vous pouvez vous en douter, c’est éclaté, ça n’a pas de sens, mais ça vous parlera si vous avez eu une période visual kei il y a 10 ans. Perso, j’adore cette esthétique et j’adore que l’anime ne fasse pas les choses à moitié : on tape dans tous les clichés au niveau des thèmes (la différence, le deuil), on mentionne Satan, on frôle la frontière avec l’inceste, et, évidemment, on a le droit à des scènes homoérotiques où on suce le sang de ses potes.

Y’a rien de plus divertissant et, en plus, la musique est franchement bonne (j’estime que l’opening est d’ores et déjà iconique ne serait-ce que pour sa transition vers le « aaaaaaaAAAAA »). Si vous tentez, ne vous arrêtez surtout pas au premier épisode qui, il faut bien l’admettre, est vraiment bordélique et pas du tout convaincant. Heureusement, l’histoire ne tarde pas trop à devenir croustillante ! A l’épisode 3, j’étais déjà à fond.

Je ne sais plus si j’ai déjà eu l’occasion de le mentionner mais, suite à des conseils avisés, je me suis lancée dans Yakuza avec Kiwami, le remake du tout premier jeu de la série, sorti près de 10 ans plus tôt.

On est sur un jeu d’action-aventure avec de la BAGARRE, un peu loin des visual novels dont je vous parle d’habitude donc je ne suis même pas sûre qu’un article vous intéresse mais, en ce qui me concerne… un coup de coeur !! Entre temps, j’ai joué à Yakuza 0 et je joue en ce moment même à Kiwami 2.

C’est très story-based, des personnages excellents, un bon équilibre entre des histoires sérieuses et des quêtes secondaires perchées… et, surtout, qu’est-ce que ça me donne envie de retourner au Japon !!! Les quartiers de Kabukichô et Dôtonbori sont reproduits avec un très grand soin et j’ai hâte de jouer aux autres opus pour continuer ce voyage.

Je ne sais pas encore si j’y consacrerai un article parce qu’on est un peu en dehors de ma zone de confort donc j’ai peur de ne pas réussir à bien en parler mais, en tout cas, je recommande chaudement.

Un peu après tout le monde, je me suis aussi mise à Hannibal ! Série en trois saisons qui s’est terminée en 2015, déjà ! Si vous ne l’avez pas vue, vous connaissez au moins sûrement de nom ; en revanche, ce que, personnellement, j’ignorais, c’est que c’est un prélude et une adaptation de Dragon rouge, le premier livre de la tétralogie Hannibal Lecter.

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Girls girls girls : Age of Youth, My Solo Exchange Diary, God is a woman

Aujourd’hui, on se retrouve encore une fois pour un article où je vous partage mes coups de cœur les plus récents, à commencer par… Age of Youth. Série coréenne de 12 épisodes, écrite par Park Yeon-seon et réalisée par Lee Tae-gon et Kim Sang-ho en 2016.

On y suit le quotidien de cinq colocataires, la coquette Ye-eun, la séductrice Yi-na, la travailleuse Jin-myung, et l’excentrique Ji-won, quatre fortes personnalités qui écrasent un peu la nouvelle arrivante, la timide Eun-jae. Mais alors que les tensions se dissipent et que les filles se rapprochent, des fantômes du passé resurgissent.

Encore un drama que je tente après avoir entendu Rose (du blog Manga Suki) en parler ; je m’attendais à quelque chose de frais et drôle, ce que j’ai eu !, mais très vite, les thèmes de la mort et des secrets se font omniprésents, et même si l’ambiance reste légère, quelque chose de lourd pèse sur « Belle Epoque ». Tout commence quand Ji-won dit voir un fantôme devant le meuble à chaussures, loin de s’attendre à ce que presque toutes ses colocs se sentent concernées…

Vous l’aurez compris, ces filles ont des vécus peu communs, mais il n’empêche qu’on peut facilement retrouver un peu de nous dans chacune d’elles.

On peut se reconnaître dans Eun-jae et sa timidité maladive, son sentiment de ne jamais être à l’aise nulle part, de ne pas jamais être sa place, et son envie de s’affirmer mais d’avoir peur de se ridiculiser. Dans Ye-eun et sa relation toxique, ses déceptions, son humiliation, sa séparation difficile. Dans Yi-na et sa difficulté à se projeter, et à savoir ce qu’elle veut faire de son avenir alors qu’elle a passé des années sans tenir à la vie. Dans Ji-myung et ses soucis aussi bien familiaux que financiers, son impression de ne pouvoir être vulnérable devant personne, sa vision de la vie qu’elle ne voit que comme une série d’épreuves sans fin. Et dans Ji-won qui, malgré sa solitude et son besoin d’affection, refuse de s’excuser d’être ce qu’elle est et préfère attendre de trouver une personne qui l’acceptera plutôt que de changer sa personnalité pour plaire (et… elle est aussi horny h24, beaucoup s’identifieront…).

Leur amitié à toutes les cinq fait vraiment la force d’Age of Youth. Il y a un peu de romance, deux couples se forment, mais j’ai trouvé ça assez secondaire, et je dirais même que la série insiste sur l’importance de se faire passer, soi-même et son bien-être, avant n’importe quelle relation amoureuse. (Ceci étant dit… y’a une sacrée alchimie entre Yi-na et Ye-eun, je me suis régalée, les autres couples font pâle figure à côté).

Même si j’ai du mal à les voir, Age of Youth n’est pas sans défaut ; l’écriture peut décevoir de tant à autre, la résolution de certains arcs peut être décevante,… il y a toujours des éléments qui auraient pu être améliorés, mais le tout dans le tout, j’ai une série que j’ai pris énormément de plaisir à regarder. J’avais mes appréhensions devant le premier épisode (on fait tant de crasses à Eun-jae que j’avais du mal à m’imaginer voir les bons côtés de ces personnages) et pourtant on s’attache à ce charismatique et haut en couleurs groupe d’amies.

Je me réjouissais de les retrouver pour une seconde saison mais il s’avère qu’elle est très différente de la première, certains personnages laissent leur place à d’autres, et pire encore, l’actrice de Eun-jae a été remplacée… j’ai l’impression que ce n’est plus la même série, j’ai ouïe dire que même le ton avait un peu changé, l’humour plus tout à fait le même, et j’ai trop peur de me gâcher la série pour lui donner une chance.

Il y a quelques temps, je vous parlais de My Lesbian Experience with Loneliness, manga autobiographique qui m’avait beaucoup marquée. Le mois dernier, sa suite, My Solo Exchange Diary, est sortie en anglais chez Seven Seas, avec son deuxième volume prévu pour février 2019.

On y retrouve cette même honnêteté que dans son précédent manga; Nagata Kabi parle de sa dépression et sa sexualité sans tabou, cette fois-ci sous forme de journal, où l’on suit ses progrès, mais aussi ses échecs, alors qu’elle essaie de prendre son indépendance, de déménager, et d’entretenir une relation avec une femme.

C’est toujours aussi dur à lire parce que ce n’est pas qu’une simple histoire, c’est la vraie vie, c’est la vie de quelqu’un, et l’autrice sait retransmettre le poids de ses problèmes, ce sentiment étouffant, suffoquant, que, pour certain-e-s d’entre nous, on ne connait que trop bien. Sa situation est particulière, mais ses sentiments et ses problèmes, universels. Elle évoque le fait de se sentir seul-e même lorsqu’on est entouré-e, parce que finalement, ce qui compte, ce n’est pas d’être accompagné-e mais d’être compris-e. Elle parle du fait de ne pas réussir à mesurer ses accomplissements, de ne jamais en être satisait-e, d’être bloqué-e par la peur de décevoir les autres, d’avoir l’impression que le bonheur est à porté de main mais de ne pas se sentir capable de le saisir.

C’est dur parce que ce n’est pas romancé, sa réalité n’est pas édulcorée, et même si ce tome se termine sur une note d’espoir, on sait que le chemin est encore long.

Malgré tout, ça fait du bien de voir une autrice mettre sur papier ce genre de sentiments avec autant de justesse et d’authenticité. Son premier titre arrive à la fin de l’année en France, mais sous le nom de « Solitude d’un autre genre », un changement qui me chiffonne un peu puisqu’il est un peu trompeur quant au contenu du manga et omet le mot « lesbienne » (décision fort douteuse, pour ne pas utiliser un autre mot), sans parler des altérations faites à la couverture. Ceci étant dit, si vous attendiez une édition française pour pouvoir le lire, elle sortira chez Pika, collection Pika Graphics, en octobre prochain et coûtera 18€.

Touchée par No Tears Left To Cry, et surprise par The Light Is Coming avec Nicki Minaj, je me suis penchée sur la tracklist du prochain album d’Ariana Grande, « Sweetener », et un titre a attiré mon attention : « God Is A Woman ». Le 13 juillet, la chanson et son clip sont sortis, et ne m’ont pas déçue !

C’est un sensuel mélange de pop et de hip hop, pas forcément un coup de cœur dès la première écoute mais après l’avoir entendu quelques fois on se prend à chanter le dernier refrain à gorge déployée. Plus que la musique elle-même, c’est le titre qui a fait parler de lui : considéré par beaucoup comme blasphématoire, il a fait polémique avant même que le clip ne sorte. La ligne de défense que j’ai vu revenir quasi systématiquement, c’était que les paroles n’impliquaient non pas que Dieu était une femme, mais que Ariana était une déesse au lit… et c’est vrai que dans l’absolu, c’est ça, c’est les paroles.

Mais l’imagerie du clip suggère effectivement un Dieu de sexe féminin : elle recréé, entre autres, La Création d’Adam, et brise le plafond de verre après un monologue de Madonna où celle-ci incarne Dieu en reprenant et adaptant un passage de Pulp Fiction. Les intentions sont claires, et elles sont bonnes !, donc j’estime qu’il n’est pas nécessaire ou utile de les effacer pour défendre la chanteuse et son travail face à des gens qui ne veulent de toute façon rien entendre. Le concept n’est pas nouveau, et je suis contente de voir un début de vague « d’hymnes féministes » célébrant le corps des femmes et les replaçant au « centre de l’univers », à l’Origine du monde. Plus tôt cette année, Janelle Monáe dédiait sa chanson PYNK à la vulve, et chantait « I just wanna find a God, and I hope She loves me too » dans Crazy, Classic, Life (deux titres qui prônent d’ailleurs eux aussi une sexualité libérée) sur son album Dirty Computer.

A mes yeux, le clip n’est pas révolutionnaire, mais j’adooore la direction artistique (les vulves, les réinterprétations d’oeuvre d’arts, la scène où elle doigte un cyclone,.. c’est quand même pas mal tout ça), et ce genre de message fait toujours plaisir à voir ; je trouve qu’il obéit encore à certaines normes mais c’est déjà un début, c’est positif, c’est par une artiste influente donc ça permet d’ouvrir des débats, de commencer des conversations,… alors c’est quand même un OUI pour ma part.

The Creation of God, par Harmonia Rosales.

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Mes premières lectures en japonais ! Kareshi et Kanojo Series.

J’ai acheté Gohan + Kareshi dans le même état esprit que j’ai acheté beaucoup d’autres livres : « pour quand je saurai lire le japonais »… Un futur qui me paraissait lointain… incertain… pas des plus réalistes… et pourtant ! Plus d’un an après avoir acheté ledit livre, avec quelques mois d’apprentissage de la langue japonaise maintenant derrière moi, je l’ai, sur un coup de tête, dépoussiéré et feuilleté, et je me suis aperçue que même si ma lecture n’était pas fluide, j’étais capable de lire et comprendre pas mal de trucs ! J’ai donc entrepris de le lire en entier, d’essayer d’en comprendre un maximum, et d’en profiter pour enrichir mon vocabulaire. Une lecture laborieuse mais qui en valait la peine ! je suis fière d’en être venue à bout !

KAKRESHI TO GOHAN

Edité par Fusion Product et sorti en octobre 2016, Gohan + Kareshi fait partie d’une série d’anthologies mettant en scène des « petits amis » autour d’un thème, comme par exemple ici le thème du « repas ». Quant à la petite amie… c’est vous !

C’est un concept dont je fais sans cesse l’éloge depuis la sortie de Makura no Danshi. Pour celles et ceux qui n’en ont aucun souvenir, c’était un anime avec des épisodes de tout juste 4 minutes, et où chaque semaine, on s’endormait aux côtés d’un nouveau personnage, personnage qui s’adressait directement à la caméra pour donner la sensation qu’il parlait en fait aux spectatrices.

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On n’est pas loin de Dora l’Exploratrice finalement.

Ici, c’est la même chose, au format papier. C’est bien plus maîtrisé, et moins gênant (!!!), que les anime qui s’y sont essayés comme, justement, Makura no Danshi, Room Mate, ou encore Sleeping with Hinako pour le public masculin.

L’anthologie rassemble une vingtaine d’artistes ayant chacun-e dessiné un chapitre de trois pages : court et efficace. Chaque chapitre propose donc un personnage et à un plat différent ; à la fin, on a le droit à une recette et à un profil du personnage. Aussi, le livre est découpé en plusieurs catégories (légumes, desserts, boissons, régime, etc.) pour un peu diversifier les scénarios.

C’est un format bien pratique si, comme moi, vous débutez dans le japonais : c’est un manga donc pas trop de texte, d’autant plus qu’il n’y a même pas vraiment de dialogue puisque c’est à chaque fois qu’un seul personnage qui parle, et comme les chapitres tiennent en quelques pages, même les chapitres les plus « complexes » ne sont pas indigestes, et on peut se fixer des objectifs simples de tant et tant de chapitres par jour. Et ce qui aide aussi beaucoup à la compréhension, c’est qu’on reste toujours plus au moins autour d’un même sujet, et on finit vraiment pas parfaire son champ lexical de la nourriture et la cuisine.

Concernant le contenu, si les mecs mignons et la nourriture alléchante sont votre truc, vous y trouverez votre compte. Les personnages se suivent et ne se ressemblent pas, il y a plein de profils différents, des jeunes hommes androgynes aux quarantenaires baraqués, et à l’exception de 4 ou 5 personnages adolescents, ils sont tous majeurs donc pas de malaise.

Et si l’idée vous plait mais que vous voulez voir autre chose que de la nourriture, rassurez-vous, il y en a pour tous les goûts, pour le meilleur comme pour le pire… Dans la même série on a aussi Majordome + Kareshi, Thé + Kareshi, Hentai + Kareshi, Professeur + Kareshi,… la liste est longue et ne fait que de s’allonger avec deux ou trois nouvelles additions tous les mois.

Convaincue par le concept, je n’étais pas contre l’idée de lire un autre volume de la série, et en parcourant les différents titres à la recherche d’un thème intéressant… je suis tombée sur… quelque chose… tout droit sorti de mes rêves… Yuri + Kanojo. Une copine !!! On peut avoir une copine !!! Dans l’univers très hétérocentré des médias japonais pour femmes, c’était pour le moins inespéré. J’ai dégainé ma carte bleue, j’étais prête, j’avais l’impression d’avoir attendu ça toute ma vie. Mais faut croire que j’étais pas la seule parce que le bouquin était en rupture de stock partout ! Je m’obstinais, j’ai cherché partout, j’ai même participé à une enchère, et c’est seulement après avoir perdue cette dernière que je me suis résignée, et que je me suis rabattue sur le tome 2 qui sortait en février.

YURI TO KANOJO

Et c’était finalement un mal pour un bien parce que le tome 2 est deux fois plus épais que son prédécesseur ! (Ce qui veut aussi dire que j’ai mis deux fois plus de temps à le lire, d’autant plus que c’était à une époque où je n’avais pas le temps que j’aurais voulu lui consacrer, mais je ne m’en plaignais pas puisque j’aurais voulu que ça ne s’arrête jamais).

Si ce livre-ci ne s’articule pas autour d’un thème (autre que le « yuri »), il est divisé par « tranches d’âge ». On a donc des histoires qui se passent au collège, au lycée, à l’université, au travail, etc. Ca veut aussi dire qu’il faut attendre très exactement la page 101 pour enfin voir des adultes !!! Mais je dois dire que j’ai bien aimé le partie « lycée », parce que la dernière partie du livre est consacrée aux mêmes personnages mais devenues adultes ! Très sympa. Deux chapitres m’ont néanmoins refroidies, à savoir celui où on a une relation ambiguë avec notre petite-sœur, et celui où on a une prof à la limite du harcèlement sexuel.

Tout le reste est très plaisant à lire, j’ai passé un super moment. De nouveau une grande diversité au niveau des personnages et des scénarios. Il y a certaines filles avec qui on sort déjà, d’autres avec qui on est amies depuis toujours tandis que certaines sont de nouvelles rencontres,… on est mises dans plein de situations différentes. Et j’ai aimé que la nature de la relation soit claire (pas d’ambiguïté, de « gal pals » et d’amitié très forte), et qu’on ne soit pas sans cesse accablé par le fameux « but we’re both girls !!! » (ou du moins je n’en ai pas le souvenir, ce qui signifie que même si c’est arrivé, ça avait au moins le mérite de ne pas être récurrent).

Même si les chapitres sont courts, on a l’impression de mieux connaître les personnages que dans Gohan + Kareshi grâce aux profils détaillés, qui consistent non seulement en une description mais aussi d’un petit mot « écrit de leur main ».

Je suis curieuse de savoir auprès de quel public ça a tant marché (ce deuxième tome étant aussi en rupture de stock, et un troisième étant sur le point de sortir !), et j’aimerais aussi mieux connaitre les auteurs ou autrices derrière ces histoires mais ce genre d’artiste poste toujours très peu d’informations à leur sujet donc impossible de savoir ne serait-ce que leur sexe (vu le contenu sur lequel ils/elles travaillent d’habitude, y’a fort à parier que ce sont pour la majeure partie des femmes mais allez savoir).


Que vous aimiez les bishounen, les bishoujo, ou les deux, il y a quelque chose pour vous dans cette série ! C’est un concept que j’aimerais beaucoup voir plus répandu ! Quand c’est mal fait, c’est cocasse, et quand c’est bien fait comme ici, c’est vraiment sympa : dans tous les cas, ça fonctionne, et j’en veux plus. En tout cas, cette série là fait très bien son job, et pour ma part, j’ai déjà pré-commandé le nouveau Yuri+Kanojo, et je n’exclus pas la possibilité d’acheter un autre ~+Kareshi si un thème m’intéresse assez !

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Je relis mes manga préférés du collège.

Vous avez lu le titre, vous savez déjà tout ce qu’il y a à savoir ! Mais un peu de contexte: presque deux ans plus tôt, j’écrivais « REWATCH: Kaichou wa Maid-sama! », un article où, comme son nom l’indique, je donne mon avis sur un anime, mais des années après l’avoir regardé pour la première fois !

Et depuis, j’ai toujours voulu faire la même chose mais avec un manga. En l’occurrence, l’Académie Alice. Cependant, n’ayant jamais trouvé la motivation d’enchaîner les 31 tomes en prenant des notes, je me suis dit que j’allais plutôt reprendre le concept avec les tomes 1 de mes séries préférées quand j’étais au collège.

Je vais relire l’Académie Alice, Lovely Complex, Junjo Romantica, Black Butler, et Life, et voir si, en imaginant que j’aie acheté et lu ces manga pour la première fois aujourd’hui, j’aurais acheté la suite.

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J’ai suffisamment raconté cette histoire pour que vous sachiez que mon premier manga, c’était Détective Conan, en primaire. Mais je n’étais pas allée chercher pour loin. En cinquième, j’ai acheté l’Académie Alice d’occas’, et là, ma passion pour les manga s’est enfin éveillée.

Pendant longtemps, c’était mon manga préféré. Après relecture, j’ai beau essayer de rester objective, je suis emplie de nostalgie, et j’adore.

Tout commence quand Hotaru s’en va, du jour au lendemain, pour la fameuse Académie Alice, qui rassemblent l’élite du pays, ceux dotés d’un « don inné ». Ne supportant pas son départ, sa meilleure amie Mikan quitte sa petite cambrousse pour aller la rejoindre, direction Tokyo. Mais pour intégrer cette prestigieuse école, elle doit faire ses preuves.

Première chose qui me frappe: je déteste Natsume. Je crois que la plupart des mecs des shoujo de ma jeunesse me font cet effet quand je les redécouvre. C’est des sales cons ! Et pourtant, j’étais folle amoureuse de Natsume, dont je rajoutais toujours le nom de famille derrière mon pseudo, aussi ridicule se fût-ce… Bien sûr, on apprend à l’aimer en même temps qu’on apprend à le connaître, mais dans ce premier tome, il est exécrable, et la scène censée être « rigolote » où il enlève la culotte de l’héroïne est à gerber.

Les autres personnages m’apparaissent toujours aussi attachants par contre. Derrière ses airs de rebelle, Luca a un grand cœur. On cerne très vite Hotaru qui est froide mais dont l’affection pour son amie ne connait pas de limite. Et aujourd’hui, je me rends vraiment compte à quel point Mikan est cruche, impulsive et naïve, mais son optimisme est toujours aussi attendrissant. A l’époque, c’était mon modèle; j’aspirais à être aussi positive, tout prendre avec le sourire et faire de mon mieux dans chaque situation. Autant dire que ça ne m’a pas exactement réussi, mais je pense que son personnage a quand même eu un petit impact sur moi. Elle a besoin de mûrir mais c’est une bonne fille.

L’univers aussi est toujours aussi intéressant. Quand on pense « shoujo », on pense souvent « histoire d’amour », mais ce n’est pas la priorité ici, il y a toute cette académie autour, avec son système complexe, ses règles strictes, ses personnalités atypiques,… Il faut plusieurs tomes pour en découvrir toutes les particularités, et faire connaissance avec les nombreux personnages. Le premier tome pose déjà les bases, on se familiarise avec le concept « d’alice », mais on sent bien que ce n’est que la surface et que l’univers est très travaillé, et très vaste.

Est-ce qu’aujourd’hui, j’achèterais la suite ? J’aurais tort de ne pas le faire en tout cas. Le ton est plutôt enfantin, mais l’humour est efficace, et surtout, malgré les apparences, le manga cache une facette plus sérieuse, et sombre. Le premier tome peut paraître un peu niais mais il y a déjà quelques détails pesants (les élèves, pourtant si jeunes, sont coupés du reste du monde et n’ont qu’à un contact extrêmement limité avec leur famille, par exemple) (le comportement de fugueur Natsume laisse aussi entendre que tout n’est pas si rose à l’académie).

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Lovely Complex, également un des tout premiers manga que j’ai lu, à l’époque où Akata était encore relié à Delcourt. Encore un shoujo, donc ! L’histoire est assez classique: tandis que Risa est très grande pour une fille de son âge, Ootani, lui, est tout petit. Pas facile pour trouver l’amour!

Après relecture, toujours le même coup de cœur pour ce manga plein d’humour et de fraîcheur. Ce duo m’avait manqué ! Pas de suspens, dès le début, tout le monde (que ça soit le lecteur, ou leur lycée tout entier) sait qu’ils vont finir ensemble, mais on se plait à voir leur relation dynamique évoluer de la haine à l’amour, des chamailleries à l’affection.

Au début très hostiles, ils se rapprochent en voulant s’entraider dans leur vie amoureuse. Bien que réticents à l’admettre, ils se rendent vite compte qu’ils sont faits l’un pour l’autre: non seulement ils ont les mêmes goûts et s’entendent très bien, ils partagent le même complexe et, par extension, les mêmes souffrances, et se comprennent l’un l’autre.

Le thème des complexes physiques est intéressant d’ailleurs, j’aime bien les problématiques dans lesquelles tout le monde peut un peu se retrouver. Là, leur taille est un mal-être au quotidien, mais ils font de leur mieux pour accepter les faits, ne pas se laisser bloquer par ça et mettre leurs meilleures qualités en avant, et éventuellement, s’accepter tel quel.

Le dessin n’est pas encore tout à fait maîtrisé mais il s’affirme et s’améliore au fil des tomes. Cela dit, les illustrations sont déjà très chouettes dès le premier tome; et l’auteure est sans aucun doute amatrice de mode parce que les personnages ont toujours des tenues très stylées !!

Agréable et drôle… Est-ce qu’aujourd’hui, j’achèterais la suite ? Oui. J’adorais ce genre de lectures à l’époque, et j’aime toujours autant aujourd’hui.

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Jusque là, le bilan est plutôt positif. Mais on va passer à… Junjo Romantica. … A l’époque où il est arrivé chez nous, soit il y a 6 ans, on n’avait quand même nettement moins de choix niveau BL. Beaucoup ne juraient que par celui-ci, et c’était moi-même mon premier « yaoi ».

Après relecture, je me demande bien comment j’ai pu autant aimer ce manga. Mais je m’attendais à ce qu’aujourd’hui, ça passe beaucoup moins bien avec moi.

L’histoire commence déjà sur de mauvaises bases. Misaki est aux résultats médiocres mais qui visent une assez bonne fac. Son frère lui recommande donc un ami de longue date pour des cours particuliers. Mais le courant ne passe pas très bien avec Usami, dit « Usagi »: friqué et arrogant, c’est aussi un auteur de BL qui met en scène un personnage largement inspiré du frère de Misaki dans ses récits érotique. En effet, il en est amoureux depuis toujours, et ça, Misaki a du mal à le digérer, comme en témoignent ses insultes homophobes.

18 et 28 ans, une différence d’âge qui peut mettre mal à l’aise, d’autant plus que leur première interaction est… un viol. Ca donne le ton dès les premières pages… Misaki a beau se débattre et lui crier de le lâcher, Usagi a plus de force et en profite donc pour le toucher, le dégrader, le provoquer, et l’humilier. Et il ne s’arrêtera pas là, le harcèlement sexuel est un peu le running gag tout le long du tome !

Mais il a du charisme et de l’argent. Donc ça passe. Je crois que je l’avais déjà comparé à Christian Grey, jadis, dans un autre article. Hé bien, ça tient toujours. Ils ont les mêmes qualités: possessif, très vague notion du consentement, font rimer « amour » avec contrôle,…

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Mais ce qui m’a marqué dès la première page, c’est que le dessin est dégueulasse. Junjo Romantica sans doute contribué au stéréotype « yaoi hands » avec ses corps disproportionnés. Sans parler du fait que les personnages se ressemblent tous… Mais l’auteure s’améliore avec les années, je ne peux pas lui enlever ça; son style actuel est même très bien.

Il faut aussi savoir que Junjo Romantica suit plusieurs couples, et la moitié de ce tome est consacré à « Junjo Egoist », c’est… un peu moins le malaise, mais leur relation est si précipitée, on ne comprend pas tout et ça pourrait être mieux rythmé. C’est vaguement plus sain mais la différence d’âge est aussi un peu… limite-limite. J’ai pourtant rien contre les grandes différences d’âge du moment que la relation est légale, mais c’est un peu comme… demander la Lune, je crois.

Est-ce qu’aujourd’hui, j’achèterais la suite ? Non, et je ne serais même sûrement pas aller au bout du premier chapitre ! Rien de romantique ni même d’intéressant. Maintenant, si on cherche du BL, on peut se tourner vers bien mieux. Je me demande si les gens lisent encore ce titre, dont un nouveau tome est sorti pas plus tard qu’en avril… je n’en entends plus jamais parler, et tant mieux…

Lire la suite de « Je relis mes manga préférés du collège. »

Publié dans Chronique, Otome Game

En vrac: Killing Stalking, The Men of Yoshiwara: Ohgiya, et Shimanami Tasogare.

Normalement, je vous parlerais de mes récentes découvertes dans un Slice of Life, mais les mois de janvier-février ne sont pas propices à des SoL normaux, entre bilan de l’année et anniversaire du blog. Du coup, je vous propose un article rassemblant ce qui m’a marqué dernièrement, et dont j’ai envie de discuter avec vous.

Premièrement, Killing Stalking, un nom auquel vous n’avez certainement pas échapper ces dernières semaines. La hype en est presque envahissante, et à force de revoir le titre surgir inlassablement dans ma TL, ça a attisé ma curiosité; voilà comment je me suis retrouvée à enchaîner tous les chapitres disponibles en quelques heures.

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Malgré son ~omniprésence~, je ne savais pas trop à quoi m’attendre au niveau de l’histoire; c’est d’ailleurs pour ça que je me suis lancée sans trop attendre, je voulais en savoir le moins possible et lire avant que le webcomic ne prenne encore plus d’ampleur et que je sois spoilée de toutes part !! Vu le titre, je savais quand même que j’allais avoir affaire à une histoire de stalker, et ça n’a pas manqué: il s’appelle Yoon Bum, il nourrit une obsession pour le garçon le plus populaire de son université, Sangwoo. Un beau jour, il arrive à pénétrer dans la maison de ce dernier, et là!, plot twist, Yoon Bum et moi sommes tombés de haut: il s’avère que « l’homme parfait » enlève des jeunes filles pour les torturer et les tuer dans sa cave. Et le pire reste encore à venir pour Bum qui a à peine le temps de réaliser ce qu’il vient de découvrir que Sangwoo le surprend et le frappe à grands coups de batte.

t014A chaque page, ça devient un peu plus horrifiant… mais c’est tellement prenant ! J’aime bien ce genre de thrillers, et celui-ci est particulièrement bien écrit; j’ai tout le temps des sueurs froides, et à chaque fois que je crois que la situation ne peut pas empirer, le contraire m’est instantanément prouvé. Certaines scènes avaient l’air de venir tout droit de mes cauchemars, j’étais à bout en lisant le chapitre 7.

J’étais à moitié-surprise (mais complètement choquée quand même) de voir la relation de Sangwoo et Bum qualifiée de romantique (!!). Plus rien ne devrait m’étonner depuis Lolita, mais quand même… Et d’un autre côté, je crois que c’est ce qui me plait bien dans Killer Stalking. Sangwoo est humain, c’est un tueur en série qui semble ne plus avoir une once de compassion en lui, mais il n’est pas sans faiblesses, on le voit paniquer, rougir, parfois il est gentil et attentionné, on lui découvre une enfance difficile,… c’est ça qui fait le plus froid dans le dos, on est obligés de voir une vérité terrible en face: ce n’est pas un monstre mais bien un humain. Et Bum a beau l’avoir vu commettre les pires horreurs, il le met toujours sur un piédestal, il a conscience de la situation dans laquelle il est et veut y mettre un terme mais d’un autre côté se sent spécial aux côtés de Sangwoo (qu’il idolise encore malgré tout), parfois il a l’impression qu’il n’est pas si mauvais, et c’est terrifiant de le voir comme ça parce que ça existe dans la vraie vie. Rien n’est romantisé, bien au contraire, mais j’imagine que, quand même Bum lui laisse le bénéfice du doute, le lecteur a envie de faire de même.

Le nombre de personnes qui tombent dans le piège!!!, et qui en arrivent à interpréter ça comme autre chose qu’une relation au-delà du malsain!!!, n’en reste pas moins effrayant.

Mais j’ai l’impression que ça s’applique surtout aux plus jeunes lecteurs, et je ne peux pas non plus m’empêcher de penser que s’il n’y avait pas un tel fétichisme des relations M/M, beaucoup moins de gens « shiperaient » les deux personnages.

Quoi qu’il en soit, j’adore, j’en veux plus, et j’appréhende de savoir où Koogi, l’auteur, va nous mener. Le titre parle de lui-même, c’est aussi (voire plus) malsain et violent qu’on peut s’y attendre, parfois gore, quelques fois sexuel, alors probablement pas à mettre entre toutes les mains, mais si vous aimez ce genre de truc, vous allez être servis.

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J’avais aussi envie de faire cet article pour vous parler de l’otome game auquel je joue en ce moment: The Men of Yoshiwara: Ohgiya. Je ne comptais pas lui consacrer un article entier parce que je n’ai pas tant à dire dessus, même si je dois avouer que c’est une plutôt agréable surprise. Il est disponible sur Steam depuis avril 2016; j’étais au courant de sa sortie mais je n’avais pas l’intention de l’acheter puisque j’avais déjà jouer à son cousin, Kikuya (j’en parle d’ailleurs dans cet article), et ça ne m’avait pas du tout convaincue. Mais… il se trouve qu’Ohgiya était en promo, et j’ai discuté avec une fille sur Twitter qui m’a dit qu’il était pas si mal, alors j’ai craqué.

Le concept discutable est toujours le même: ça se déroule dans le « quartier des plaisirs », Yoshiwara, et on tombe amoureuse d’un prostitué, sauf que cette fois-ci on incarne une jeune fille riche, héritière de la prestigieuse famille Somei, qui a pour obligation de se rendre à la maison close Ohgiya pour tomber enceinte, et assurer sa descendance. Rappelons que dans le monde de Men of Yoshiwara, le « quartier chaud » se trouve sur une île où n’habitent que des femmes; les garçons sont vendus très tôt aux maisons closes.

Je dois quand même lui accorder que c’est un niveau au-dessus de Kikuya. Kikuya qui, malgré tout ce qu’on peut en dire, avait des graphismes superbes; Ohgiya le bat rien qu’à ce niveau-là, avec un chara-design bien supérieur. Quoi que ça dépend des goûts de chacun, mais dans cet opus j’ai trouvé tous les personnages très beaux, alors que dans Kikuya, peu m’attiraient. Même l’héroïne a beaucoup plus de charme (elle a même des yeux !, fantastique upgrade). Aussi, la traduction est bien meilleure, et l’encodage beaucoup plus propre; les fautes sont minimes, et on peut passer outre.

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Ce que je peux lui reprocher par rapport à son prédécesseur, c’est qu’il est plus court, il y a moins de routes, mais le fait que les dites routes soient mieux écrites compensent largement. Je pense terminer Ohgiya, c’est pour dire !, alors que je n’avais terminé que deux routes de Kikuya. J’avais assez bien avancé dans toutes les autres, mais j’avais du mal à accrocher, tandis que là il ne me reste que deux routes à finir, et j’ai l’intention de les jouer, parce que pour le coup les histoires sont moins linéaires, c’est un cran plus travaillé, de même pour les personnages qui sont plus attachants. J’ai eu un coup de cœur pour Ahega !

Après, c’est toujours pas ce qui se fait de mieux en matière d’otoge, mais c’est correct. J’ai passé un bon moment à y jouer; ce titre n’est pas un indispensable, mais je vous le recommanderais si vous êtes déjà des habitués de ce genre de jeux et que vous voulez passer le temps (attendez juste des soldes sur Steam…) !

tasogareFinissons en beauté sur un manga de Kamatani Yuhki, j’ai nommé Shimanami Tasogare. Ses thèmes LGBT ont laissé penser une amie que ça pourrait m’intéresser… et elle avait vu juste !

« Tu regardes du porno gay ? » Le monde de Tasuku Kaname s’écroule, son secret est à deux doigts d’être révélés, et les rumeurs font le tour de la classe. Se sentant incapable de vivre dans un monde où il est « out », Tasuku veut en finir. Mais alors qu’il se tient au bord d’une falaise, il aperçoit une jeune femme sauter dans le vide depuis la fenêtre d’une maison. Il s’y précipite, pour finalement découvrir qu’ « Anonymous » n’a aucune égratignure. La mystérieuse jeune femme lui propose alors de venir passer du temps dans le lounge dont elle est propriétaire, lui expliquant que beaucoup de gens « comme lui » le fréquente.

Et effectivement ! Shimanami Tasogare nous invite à découvrir les difficultés mais aussi les joies du quotidien de personnages LGBT, à commencer par son héros, Tasuku, qui craint plus que tout les jugements homophobes et peine encore à s’accepter et s’assumer.

tasogare2La publication du manga a démarré en 2015, une dizaine de chapitres en sont déjà disponibles.

Dans les premiers, on fait connaissance avec Haruko. Le naturel avec lequel elle parle de son homosexualité est très rafraîchissant !, sûrement autant pour le lecteur que pour Tasuku qui, pour la première fois, rencontre quelqu’un comme lui, avec des expériences similaires, et, qui plus est, a surmonté la plupart de ses craintes, et vit maintenant sur un petit nuage avec sa femme, Miki.

Cela dit, Miki n’en est pas vraiment au même stade qu’Haruko: elle n’est finalement out qu’au sein de la communauté gay, et n’a, au début, aucune intention de faire son coming out à ses parents, ne voyant aucune utilité à « créer des problèmes ».

J’ai été très touchée par cette storyline, elle m’a parlé; je pense qu’elle peut d’ailleurs parler à beaucoup de monde. C’est important de montrer que chacun fait son coming out à son rythme, que certaines personnes ne ressentent pas le besoin de le faire à leur entourage et c’est parfaitement acceptable. Le manga ne cache pas toutes les difficultés qu’être « out » dans une société conservatrice représente, mais met un point d’honneur à montrer au travers d’Haruko et Miki qu’être gay n’est pas synonyme d’une vie de malheur et de solitude, mais qu’au contraire on peut très bien vivre heureux avec la personne qu’on aime.

L’histoire concentre ensuite sur Misora, et touche cette fois-ci à la transidentité. Misora est un garçon, mais quand il passe la porte du lounge, il revêtit des robes, porte des perruques, s’applique du maquillage, et se présente telle une fille. Encore au tout début de la puberté, il se découvre, et ne se comprend pas très bien. Il se sent incompris, et perdu, il ne sait plus très bien s’il est un garçon, une fille,… les deux, ou aucun des deux.

C’est peut-être la première fois que je vois le sujet aussi bien traité, la complexité de l’identité de genre est bien explorée, et Misora met tout de suite au clair qu’il n’y a aucune « cause », aucune « raison » à son identité, c’est juste qui il est.

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Lae mangaka étant x-gender, il ne fait aucun doute que ces sujets lui tiennent à cœur et iel fait un excellent travail à dépeindre la réalité des personnes LGBTQ+ au Japon, et à sensibiliser les lecteurs aux différents genres et orientations sexuelles en les représentant de manière réaliste et en déconstruisant les idées reçues. Il y a quelques années, j’avais lu un autre de ses manga, Shounen Note, qui traitait de thèmes similaires mais de manière moins directe.

Shimanami Tasogare est un manga très prometteur, avec des dessins magnifiques, certaines planches sont à couper le souffle (la première que j’ai utilisé pour illustrer cet article en est un bon exemple), un coup de cœur à suivre de très près. On croise les doigts pour une licence, un jour peut-être !


 Ca serait un plaisir de discuter plus amplement avec vous de l’un ou l’autre titre cité dans cet article, alors n’hésitez pas à me retrouvez dans les commentaires !

Publié dans Chronique

Découvertes LGBTQ+: manga et idols au programme.

Cet article était prévu pour la semaine dernière; ce dont je vais parler devait faire partie de mon post Pensées LGBT jusqu’à ce que je m’emporte à nouveau au sujet de Yuri!!! on Ice et que l’article devienne beaucoup trop long.

Mais c’est justement parce que je parle beaucoup de cet anime en ce moment que je tenais à partager les médias que vous allez voir: dans mes articles sur Yuri!!! on Ice, je me pose beaucoup la question de savoir comment l’anime impacte la cause LGBTQ+, et j’essaie de savoir ce qu’il en est vraiment de la situation LGBTQ+ au Japon, et pour ça… quoi de mieux que d’écouter des personnes concernées. D’où l’intérêt de se pencher sur les médias suivants.

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Déjà, le deuxième tome du manga Le Mari de mon frère (j’avais parlé du premier ici). Il est disponible en librairie depuis le mois dernier déjà, mais j’ai seulement mis la main dessus début-décembre.

Si ça ne vous dit rien, c’est l’histoire d’un père célibataire qui héberge le mari de son défunt frère.

Super bon, dans la lignée du premier, on continue d’y remettre en question le schéma familial traditionnel, on y développe les difficultés liées au coming-out, et on y met surtout l’accent sur l’anxiété qui accompagne la découverte de soi à un jeune âge,… et d’autres thèmes aussi intéressants qu’importants. Sans vous spoiler, c’est un tome qui m’a mis la larme à l’œil. Je vous invite à découvrir tout ça vous-mêmes en achetant ce second tome, voire même le premier si ce n’était pas déjà fait !

https://www.youtube.com/watch?v=_oRS2uv5uHE

Et si vous voulez en savoir davantage par les réalités auxquelles font face la communauté LGBTQ+ au Japon, j’ai trouvé une chaîne Youtube qui saura vous intéresser: Masaki’s QueerESL. Masaki est un youtubeur japonais, queer et féministe, qui fait des vidéos aussi bien en japonais qu’en anglais sur les questions LGBTQ+ et tout ce qui peut toucher à la justice sociale. La vidéo qui a attiré mon attention puisqu’elle tournait dans ma TL est celle ci-dessus: 5 choses qu’on ignore sur la LGBTQ au Japon. Une vidéo très importante pour un peu mieux comprendre les discriminations rencontrées par la communauté LGBTQ+.

Il y a parle de la notion de « crime de haine » inexistante dans la loi japonaise, des marches des fiertés, l’évolution que l’acceptation de l’homosexualité à travers les époques, comment les personnalités lesbiennes sont discriminées, et de la présence des personnes LGBTQ+ dans le milieu politique.

Je tenais ensuite à parler d’un groupe que j’ai découvert par le biais de Gru, qui tient un très chouette blog sur les idols. Composé de Shuto, Yukichi et Taiki, SECRET GUYZ est le premier groupe d’idols composé exclusivement d’hommes transgenres. Ils ont débuté en 2013 et ont sorti leur sixième single le 30 novembre dernier.

Les idols ne sont pas au goût de tout le monde, surtout par chez nous, c’est souvent niais et kitsch, mais si vous êtes amateurs de ce genre de musique, et que, comme moi, vous avez un faible pour le concept de cute boys doing cute things, alors ça a de grande chance de vous plaire. Leurs chansons n’ont pas forcément de rapport avec la lutte LGBTQ+ mais ils se présentent comme des activistes et tiennent vraiment à faire passer un message, et à inspirer les gens qui hésitent à faire leur coming-out.

Le très bon site Takurei’s Room, dont j’avais déjà parlé dans un autre article!, a traduit l’une de leurs interviews, et elle est très intéressante. Les membres y expliquent qu’encore beaucoup de gens n’osent pas venir les voir en concert parce qu’ils sont transgenres, et qu’à leur grand regret, leur fanbase ne compte pas beaucoup de personnes LGBTQ+.

Maintenant, j’aimerais évoquer un autre manga: ECHOES, d’Ayumi. C’est Crunchyroll qui a attiré mon attention dessus; un article a été consacré au manga car, pas plus tard que la semaine dernière, il a gagné le premier prix au Kono Manga ga Sugoi!, une cérémonie d’awards organisée par l’éditeur Takarajimasha qui a pour but de faire découvrir de jeunes talents dans le monde du manga. J’ai trouvé ça plutôt chouette qu’un manga comme celui-ci gagne parce qu’il traite d’identité de genre, la différence, la solitude,…

C’est sur une équipe féminine de basketball, et il se trouve que Sei, le protagoniste, est un garçon transgenre. Apparemment, l’histoire est basée sur la propre expérience d’Ayumi, l’auteur. On suit aussi ses équipières, Asuka, décrite comme misanthrope, et Kaneko, qui souffre de son passé et se sent faible. C’est bien qu’on ait remis un prix à un manga qui traite de ce genre de thème, c’est pour ça que je voulais le mentionner, c’est une bonne nouvelle je pense; malheureusement il est encore assez nouveau, et il n’est pas licencié chez nous ou ailleurs, donc je ne sais pas ce qu’il vaut…


C’est tout pour cette fois ! C’est un petit article mais je me suis dit que ça pourrait vous plaire. En espérant vous avoir fait découvrir de nouvelles choses !

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Ne passez pas à côté: Le mari de mon frère

Devinez ce qui est arrivé dans ma boîte à lettres pas plus tard qu’hier ! La semaine dernière, le premier tome de « Le mari de mon frère » sortait dans nos contrées chez les éditions Akata. C’est un titre que j’attendais avec impatience, j’en avais d’ailleurs parlé sur ce blog quand il a été annoncé, et pourtant je ne le connais que de nom mais j’avais vraiment hâte de le découvrir.

Voilà à quoi nous avons affaire: Yaichi vit seule avec sa fille Kana, jusqu’au jour où il reçoit la visite de Mike, le mari canadien de son défunt frère jumeau.

Cette histoire est spéciale pour plusieurs raisons:

– Déjà, on y parle d’homosexualité. Plus que ça, on traite surtout de l’homophobie. Et pas de la manière dont on peut le voir dans le BL: ici, on a un personnage gay qui existe en dehors de sa relation amoureuse. En effet, Le mari de mon frère n’est pas une histoire d’amour, Mike est veuf, et on touche plutôt à la famille, au deuil et aux préjugés sur l’homosexualité. Yaichi peine à se défaire de certains stéréotypes et ne sait pas comment se comporter avec Mike, mais la petite Kana voit tout ça avec le regard d’un enfant. Son innocence et son ouverture d’esprit aideront son père à déconstruire ses idées reçues.

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– On appréciera aussi le fait que l’auteur n’est autre que Gengoroh Tagame; étant-lui même ouvertement gay, il sait de quoi il parle, et c’est toujours bien quand ce genre d’histoires sont racontées par les personnes concernées, c’est ces voix-là qui ont le plus besoin d’être entendues. C’est le premier manga « tout public » de Tagame, qui est plus connu pour s’illustrer dans la pornographie gay, avec des histoires très violentes et toujours beaucoup de sadomasochisme. Bien loin du mignon slice of life qu’est « Otouto no Otto ». Si vous voulez en savoir plus sur son œuvre et sur le manga gay, je vous redirige vers l’excellent article de Bobo sur Nostroblog.

– Le mari de mon frère se donne aussi pour mission de nous faire revoir notre vision de la famille « conventionnelle » et défie les rôles de genre. Yaichi est un père célibataire, et on le voit s’adonner aux tâches ménagères qu’on a la fâcheuse tendance à penser réserver aux femmes. Etre homme au foyer est souvent moqué, pas pris très au sérieux. J’ai beaucoup aimé le passage où Mike fait réaliser à son beau-frère qu’être parent au foyer est un travail à part entière, qui demande du temps et de l’énergie du matin au soir.

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– Aussi, les personnages masculins ont un physique qui diffère de ce qu’on a l’habitude de voir, ils se veulent virils: biens en chair, poilus,… Tagame ne fait pas de le bishounen, et Le mari de mon frère contient quelques courtes scènes de fanservice qui sauront ravir son lectorat habituel, ainsi que ceux qui sont indifférents aux pantyshots et aux garçons au physique androgynes. C’est pas mon truc, mais c’est celui de beaucoup d’autres, et il en faut pour tout le monde !

Le trait de l’auteur est très agréable pour les yeux d’ailleurs, c’est joliment illustré mais j’imagine que c’est déstabilisant pour ses plus fidèles lecteurs de le voir réaliser des dessins adorables. Et pourtant !

Tous les scans de cet article proviennent de l’extrait en ligne disponible sur le site d’Akata !

Dernière chose que j’ai bien aimé: il y a des renseignements sur la culture gay, et comme il ne faut jamais manquer une occasion de renseigner les gens à ce propos, je trouve ça très chouette.

En résumé, « Le mari de mon frère » est un titre que je conseille à tout le monde. Je l’ai d’ailleurs recommandé à ma mère, et elle a adoré; que diriez-vous de faire de même ? Allez dans votre librairie, lisez-le, aimez-le, partagez-le autour de vous; je pense sincèrement que c’est des titres comme celui-ci qui aident à changer les mentalités. Personnellement, j’ai hâte de lire le tome 2 qui sortira en novembre !

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Qu’y a-t-il sur les étagères de ma bibliothèque ?

Pas grand chose. Ou du moins, plus grand chose. Quand on voit mon blog, on pourrait assumer que j’aime les manga, et que par extension, j’en lis souvent. Que nenni !, c’est du passé tout ça. Même s’il est vrai que, lorsque j’étais au collège, c’était là-dedans que partait tout mon argent.

J’en lisais, et j’en achetais, beaucoup; je ressortais pas d’une librairie sans avoir les bras plein à craquer de manga. Puis vint 2012; nos projets de voyage au Japon se sont concrétisés, mais pour pouvoir partir, il fallait que je paye mon billet d’avion, et après ça, que je continue à économiser pour pouvoir me faire plaisir sur place. Du coup, vu que je devais me serrer la ceinture pendant un peu plus d’un an, j’ai fait l’impasse sur quelques trucs, dont les manga. J’en achetais toujours, mais considérablement moins. Et quand enfin, j’ai à nouveau eu de l’argent à claquer là-dedans, j’avais pris du retard sur tellement de séries que je savais plus vraiment par où commencer. Et c’était sans compter sur tous les nouveaux titres qui avaient été licenciés. Ca m’a un peu découragée à reprendre les manga, d’autant plus que pendant le laps de temps où j’en avais pas acheté, je m’en suis aussi un peu désintéressée, tant et si bien que j’en lisais même plus en scans sur internet.

TL;DR: ça fait maintenant des années que les étagères de ma bibliothèque prennent la poussière. Malgré tout, il y a encore quelques titres que je suis et que j’affectionne, et aujourd’hui, dans cet article, j’avais envie d’en partager quelques uns avec vous. Voilà. C’était tout un pavé pour dire « les manga, c’est plus trop mon truc, mais je vais quand même en parler ». Vous pouvez vous en douter: il n’y aura aucune licence récente dans cet article, c’est pas sur ce blog que vous allez être tenu au courant des dernières sorties manga, mais j’espère quand même que vous allez découvrir des manga qui vous plairont !

9782351425879Et… le premier manga que je tiens à présenter n’est autre que Les Vacances de Jésus et Bouddha. Aussi appelé « Saint Young Men », il a été créé par Hikaru Nakamura en 2006, et est arrivé dans notre pays en 2011, chez Kurokawa !

On y suit le quotidien de deux amis qui ont décidé de prendre de petites vacances bien méritées à Tokyo. Ils louent un appartement ensemble, et tentent de s’adapter aux us et coutumes de ce pays auxquels ils sont étrangers. Ca aurait pu être un slice of life tout ce qu’il y a de plus banal, si nos protagonistes n’avaient pas été Jésus et Bouddha ! Et la Terre, ça fait bien 2 000 ans qu’ils n’y avaient plus poser les pieds; ça facilite pas leur intégration, et ça donne lieu à des situations pour le moins cocasses.

Sans prise de tête, Les Vacances de Jésus et Bouddha est un manga léger, plein d’humour, avec de très jolis dessins,… on s’en lasse pas, et on passe toujours un bon moment quand on en a un tome entre les mains. Je pense qu’il est aussi important de préciser que bien que ça soit un manga classé « comédie », et qu’il contient une tonne de références au christianisme et au bouddhisme, il ne se moque pas de la religion. Au contraire, l’auteure en est très respectueuse !,et a pris le temps de faire ses recherches.

L’idée est originale, et c’est tout à fait le genre d’humour que j’aime, mais comme c’est un slice of life, il n’y a pas vraiment d’histoire, de fil conducteur, donc si vous recherchez un scénario travaillé, des personnages développés et de l’action, ce n’est probablement pas pour vous. Mais si vous cherchez un manga de qualité pour passer le temps, je vous conseille vivement Les Vacances de Jésus et Bouddha ! 10 tomes sont disponibles en France.

Afterschool-Charisma-tome-1-de-Kumiko-SuekaneOn change totalement de registre avec Afterschool Charisma, un seinen de Suekane Kumiko. L’histoire se déroule à l’académie St Kleio, qui a la particularité de n’accueillir que des clones de grands noms de l’Histoire: Beethoven, Napoléon, Jeanne d’Arc, et même Hitler. On ne sait pas pourquoi ils existent, mais on attend d’eux à ce qu’ils suivent le même chemin que leurs « originaux » en excellant dans les mêmes domaines.

L’intrus, c’est Shiro Kamiya. Le fils du directeur, mais aussi le seul élève « ordinaire » de l’école.

Alors j’avoue, j’ai quelques tomes de retard, mais croyez-moi, c’est l’un des manga les plus passionnants qu’il m’ait été donné de lire. Le concept est génial, et, dieu merci, il est bien exploité. L’histoire est prenante, c’est un thriller avec beaucoup de suspens, de retournements de situations, de révélations, d’action,…Mais par dessus tout, c’est surtout les personnages qui m’ont convaincue; chaque clone réagit différemment à sa situation, mais la grande partie des élèves de St Kleio sont perdus, incompris, torturés, et ils rêvent tous à un autre destin. Ils sont tous touchants, et intéressants à suivre. Ce manga-là, j’ai bien envie de le recommander à tout le monde. En plus, le chara-design est magnifique, j’adore les dessins de Suekane; en espérant qu’on ait les mêmes goûts et que ça sera aussi votre cas.

Il est sorti en 2009 au Japon, et en 2011 en France. Avec 12 tomes, la série s’est achevée au Japon l’année dernière; à l’heure actuelle, Ki-oon en propose 10. 

(Et pour finir, un petit mot sur l’auteur ! Elle se fait aussi connaître sous le pseudonyme de « Cinnamon », et parfois « Macho », sous lequel elle publie d’excellents doujinshi IwaOi. Avis aux amateurs.)

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CM pour le manga « High☆Speed! » !

Très courte, donc pas grand chose à en dire, si ce n’est que je suis impatiente ! Il semblerait qu’il n’y aurait pas encore de date; mais dès que plus d’informations nous seront communiquées, je vous tiendrai au courant !