Publié dans Jeux

Une tempête Sakura Wars s’abat sur les cerisiers en fleurs d’Otome Street

Bonjour à toutes et à tous, c’est Gats et aujourd’hui je prends le contrôle d’Otome Street pour faire la propagande d’un jeu que j’ai beaucoup aimé : Shin Sakura Taisen « Sakura Wars » sur PlayStation 4.

« Un jeu d’action ? Sur Otome Street ? Quelle imposture !» Mais attendez les fans d’otome games, cette licence peu connue de l’occident pourrait bien vous réserver quelques surprises !!!

Tout d’abord Sakura Wars c’est quoi ?

C’est une série de jeux de tactical RPG (Sakura Taisen 1,2,3,4) et d’action-games (5 « So Long My Love » & Shin Sakura Taisen, les seuls sorties hors Japon) qui a la particularité d’introduire des séquences à choix multiples entre les missions et qui penche vers le dating-simulator. Elle possède également quelques spin-off comme des puzzle-games.

Dans un Japon traditionnel mais futuriste style steampunk, vous y incarnez un jeune commandant de l’armée qui après une mutation se voit diriger une équipe de jeunes prodiges, à la fois artistes et combattantes dans des armures de combat. La troupe des fleurs (Hana-gumi) combat les démons et protège Tokyo… Et même le monde puisque que de nouvelles troupes vont se former à Paris dans « Pari wa Moeteiru ka » et aux US dans « So Long My Love ».

Inspiré de la Takarazuka Revue, une troupe de théâtre musical japonaise exclusivement féminine basée à Takarazuka, dans la préfecture de Hyōgo, au Japon. Les femmes jouent tous les rôles dans de somptueuses productions de style Broadway de comédies musicales de style occidental et d’histoires adaptées de films, de romans, de shōjo manga et de contes populaires japonais. La Takarazuka Revue Company est une division de la compagnie ferroviaire Hankyu ; tous les membres de la troupe sont employés par Hankyu. Dans Sakura Wars, nos héroïnes seront aussi des artistes au grand théâtre impérial, votre base d’opération et les noms des troupes sont aussi inspirés de troupes (Hana-gumi, Tsuki-gumi etc…) ayant réellement existées, d’autre sont des dérives comme Kaze-gumi etc)

Licence absolument culte de SEGA au Japon, il fit le succès de la Saturn puis de la Dreamcast chez le public nippon. Matez cette incroyable publicité avec Segata Sanshiro :

La licence se veut transmédia et se dérive sous plusieurs formes, une adaptation en séries d’animation, un film, un manga (édité chez Mana Books chez nous) et même des spectacles en live !!

La licence vous fait voir la vie en rose (et j’adore cette couleur), la Dreamcast a même eu le droit à une console aux couleurs de la licence.

Et les collaborations ne manquent pas, la licence a même vu naître deux jeux sur Gameboy Color en plus d’une Gameboy aux couleurs de Sakura !!! À une époque où c’était encore la guerre des consoles entre SEGA et Nintendo je vous le rappelle, sur Gameboy un accessoire était aussi compatible une sorte de sœur au Pocket Pikachu, le Pocket Sakura (en gros c’est l’ancêtre du Pokéwalker) un podomètre qui débloque objets et évènements pour votre jeu et qui communique par infra-rouge.

Bref, la licence était immensément populaire dans les années entre 1996 et 2002. Mais depuis la licence était dormante, malgré un épisode PS2/Wii sorti à l’international en 2005 qui n’a pas su convaincre le public occidental, pourtant ils ont essayé, l’héroïne est une texane, le cast est varié, Ogami laisse la place à un nouveau protagoniste, et fini le TRPG, la boucle de gameplay est remplacé par un jeu d’action hack’n’slash nerveux.

Mais rien n’y fait la licence tombe un peu dans l’oubli même si elle reste respectée. Seuls quelques produits dérivés seront produits comme des jeux mobiles et des spectacles et expositions notamment, mais pas de nouveaux jeux de la série principale à l’horizon.
Mais alors comment j’ai pu découvrir cette pépite japonaise, moi pauvre Frouze ? Et bien c’est notamment grâce à Project X Zone (1 & 2) sur Nintendo 3DS un TRPG qui est une grande collaboration/crossover entre Sega, Namco Bandai et Capcom (Et Nintendo pour le deuxième opus). Et qui retrouvera-t-on aux côtés de Dante, Kiryu et autre Chun-Li ? Ichiro Ogami & Sakura Shinguji les protagonistes du premier jeu, mais aussi Erica Fontaine (Sakura Taisen 3) et Gemini Sunrise (Sakura Taisen 4), avoir pas un mais deux duos pour représenter la licence était bien là une preuve de l’amour que porte SEGA a cette licence.

Cette apparition est tout ce qu’il fallait pour remettre la licence sur le devant de la scène et c’est là que fut annoncé le Project Sakura Wars, un soft-reboot de la série avec des personnages principaux désignés par Tite Kubo le dessinateur de Bleach !

Ouf ce fut long mais nous y voilà je vais enfin pouvoir vous parler du jeu de 2019…

Ce « nouveau » Sakura Wars se veut être un jeu bourré de références pour les fans de la série, mais aussi un point d’entrée pour de nouveaux joueurs (c’est moi wesh). Comme ses prédécesseurs qui s’inspiraient des Animes des années 90, Sakura Wars s’inspire d’un style un peu plus moderne et comme chaque Sakura Wars nous présente un cast de nouvelles héroïnes sans oublier d’où il vient, on a un bon équilibre entre tradition et modernité. Pour ne pas intimider les nouveaux joueurs, seuls deux personnages des anciens jeux font leurs apparitions : Sumire Kanzaki ancienne membre de la brigade des fleurs est à présent la directrice du Théâtre Impérial ; Sakura Shinguji la poster girl de la série fait également quelques apparitions et a tout de même une certaine importance dans l’histoire.

Le jeu reprend la recette de So Long My Love et choisit de partir sur un jeu d’action (type muso) en parallèle des sections semblables à un dating sim où vous suivez les dialogues des personnages et pouvez choisir différentes réponses, selon votre choix une jauge de confiance avec chaque personnage peut augmenter ou diminuer, à vous de faire les bons choix. Cet aspect a fait le succès de la licence ; en effet, c’est bien Sakura Taisen qui a posé les bases pour des jeux comme les plus récents opus de Fire Emblem et Persona, qui mélangent JRPG et dating sim. Vous pouvez aussi vous promener dans un hub assez classique, il s’agit du Théâtre Impérial et de certaines rues de Tokyo.

Alors que se passe-t-il dans le monde de Sakura Wars après des années d’absence ?

Dix ans après une guerre qui ravagea le Japon contre des créatures démoniaques (Koumas), Tokyo fut reconstruite après avoir subi les affres de la guerre et les anciens protagonistes sont resté piégés dans un Tokyo alternatif suite à cette bataille (un peu facile mais c’est un moyen d’expliquer leurs absences sans confirmer leurs morts). Ancien capitaine de la flotte spéciale, Seijuro Kamiyama (contrôlé par le joueur) reçoit pour mission de se rendre au théâtre impérial. Malheureusement le théâtre impérial n’est plus que l’ombre de lui-même, les artistes sont encore trop maladroites, les fonds commencent à manquer, et la brigade des fleurs de Tokyo n’est plus au niveau pour défendre la ville elle doit souvent être sauvée par la brigade de Shanghai. Dernier espoir pour redorer le blason de l’Hana-Gumi : Remporter le championnat du monde des brigades (Combat Revue World Games/Sekai Kagekidan Taisen) en éliminant les équipes de Shangaï, Londres et Berlin. Cependant l’organisateur, président G, souhaite dissoudre toute équipe perdante pour créer une seule brigade mondiale (bon spoiler, oui ce mec est malintentionné), aucune équipe n’a donc le droit à l’erreur.

Tout d’abord, il faut que je vous parle de la grosse force de cet opus, ses personnages. Laissez-moi vous présenter le cast principal :

Seijuro Kamiyama que le joueur incarne est un protagoniste assez différent des précédents de la série, plus décontracté et taquin il n’en reste pas moins attachant. Le joueur en choisissant ses dialogues peut en faire un personnage bienveillant et optimiste à l’écoute de ses partenaires, mais aussi en faire un gros pervers pessimiste qui saisirait la moindre occasion de mater (trope très japonaise), mais cela à vos risques et périls car vous prenez le risque de réduire l’affinité entre les personnages ce qui vous prive de certaines scènes (mais aussi peut en débloquer de nouvelle comme lorsque vous posez un lapin à une des filles). Le joueur peut aussi désactiver son doublage s’il le souhaite, mais je le trouve réussi et cela le prive d’une partie de sa caractérisation.

Ce genre de personnage est toujours difficile à rendre appréciable dû à l’aspect harem inévitable lorsque plusieurs routes romantiques sont présentes dans le jeu ce qui peut causer la frustration de certains joueurs ou joueuses « Mais qu’est-ce qu’elles peuvent bien lui trouver à ce garçon » et pourtant ici nous avons un personnage charmant qui nous offre des interactions touchantes et équilibrées avec les autres protagonistes. À peine introduit il sauve une enfant et est prêt à se sacrifier pour sauver des civils, je veux bien croire que ce gars est attachant, il se permet même le luxe d’avoir une bromance avec un de ses anciens camarades de classe devenu mécano : Reiji (doublé par le légendaire Tomokazu Sugita). Ce qui me ferait presque regretter le fait qu’il ne fasse pas partie du cast principal, vous pouvez cependant débloquer une interaction spéciale avec lui et les personnages secondaires si vous avez suffisamment monté le niveau de confiance avec lesdits personnages.

Sakura Amamiya est la nouvelle tête d’affiche de la licence. Admiratrice de Sakura Shinguji dont elle partage le prénom, elle souhaite suivre ses pas et devenir elle aussi une membre de la brigade des fleurs digne de ce nom. Elle est l’amie d’enfance de Seijuro et elle est plus ou moins la petite amie désignée par le jeu. Courageuse et optimiste elle n’abandonne jamais face à l’adversité et pour tout vous avouer je suis vraiment tombé sous son charme. Son chara-design est magnifique, j’ai particulièrement la grosse fleur de cerisier qu’elle porte dans le dos de son kimono. Vous l’aurez peut-être compris mais Sakura Wars utilisent les tropes d’anime les plus connus, cela vaut pour les personnages mais aussi pour l’histoire un peu clichée mais tout cela est voulu et maîtrisé (un peu comme SSSS. Gridman qui est un hommage au tokusatsu). Pour en revenir à Sakura je pense qu’elle est une chouette protagoniste et j’espère qu’on la reverra dans de futures productions SEGA.


J’en profite pour vous parler des character songs présents dans le jeu (ça se perd ça), de nombreux personnages ont le droit à une chanson chanté par le personnage, écoutez donc pour Sakura :

Hatsuho Shinonome, « Shrine Maiden » et véritable tête brûlée, elle incarne tout ce qu’il y a de Japonais. Elle contraste bien avec le reste du cast mais nous révèle tout de même un côté plus hésitant même si elle essaie de garder son image de femme forte et pleine d’énergie. Son style de combat est super fun car elle se contente d’écraser les ennemis avec son gros marteau. Elle est la meilleure amie de Sakura. La character-song d’Hatsuho est comme Hatsuho 100% japonais et plein d’énergie.

Clarissa « Claris » Snowflake est une jeune fille originaire du Luxembourg qui maîtrise la libromancie (en gros c’est une mage qui utilise des tomes), c’est une passionnée de lecture et une jeune écrivaine. Au départ beaucoup plus pessimiste que Sakura ou Seijuro, elle prendra peu à peu confiance en elle, en ses pouvoirs et en son équipe. Avoir un membre aux pouvoirs surnaturels est une tradition depuis le premier Sakura Taisen où Iris une petite fille française possédait des pouvoirs télékinétiques. Elle est très attachante car on voit que c’est une nerd et une pucelle c’est donc très mignon de la voir développer sa première relation amoureuse avec Seijuro, elle exprimera ses sentiments dans des poèmes et autres fictions. Son character-song est quant à lui fort inspiré de notes celtiques rappelant un style de musique traditionnel européen qu’on retrouve beaucoup dans la musique irlandaise (Nom germanique, thème irlandais, origine luxembourgeoise, nom d’attaque signature français… C’est quand même confus… « J’ai décidé de créer un personnage d’Europe car j’adore ce pays » – SEGA sûrement).

Azami Mochizuki est une véritable ninja, si si, elle peut même sauter très haut et lancer 5 shurikens en même temps. Elle fait office du personnage pour qui le commandant aura le rôle de grand frère (même si dans le jeu, c’est mieux tourné que ça, elle ne vous appellera pas « Onii-chan » rassurez-vous) et offrant une fin platonique sans relation amoureuse, une autre tradition de Sakura Taisen. Azami n’est d’ailleurs à aucun moment sexualisé pour en faire un appât à pédophile ce que j’apprécie. Son arc est d’ailleurs un de mes préférés et je trouve qu’il s’agit d’un des personnages les mieux développés. J’aime aussi à quel point son design est original, quand on pense Ninja on pense à la discrétion, mais Azami nous offre une tenue de soubrette raffinée qui n’est pas sans rappeler la tenue d’Iris du premier Sakura Taisen, coloré mais garde quand même ce côté ninja grâce aux collants et justaucorps en résille qu’elle porte sous sa robe mais aussi grâce à ses manches longues lui permettant de dissimuler ses armes.

Enfin, Anastasia Palma tiendra le rôle d’une artiste plus expérimentée et mature, elle guidera les autres membres comme un mentor. Elle a également un côté mystérieux et ne se laisse pas berner facilement. Elle est aussi une tireuse d’élite comme Maria du premier Sakura Taisen.

Et il y a tant d’autres personnages à vous présenter, comme les autres Combat Reviews. Les Allemandes par exemple sont de grosses fans de culture japonaise (hé oui ce sont des weebs).

Et chaque équipe a bien sûr son thème chanté par un des membres (toujours des femmes), écoutez donc celui de Shangaï un vrai banger :

Seul point faible malgré un Cast de personnage très solide, les antagonistes peinent à se démarquer, qu’il s’agisse d’Oboro ou du boss de fin, ils se contentent d’être de méchants démons et n’ont rien d’iconique. À une exception, Yaksha une mystérieuse bretteuse masquée ressemblant trait pour trait à Sakura Shinguji, le personnage le plus iconique de la licence ! S’agit-il d’une Sakura désabusée ? Manipulée ? Une sœur jumelle maléfique ? Il vous faudra jouer au jeu pour le découvrir, même si même la fin n’offre pas de réponse 100% définitive quant à son origine et laisse place à une certaine interprétation avec quelques sous-entendus. Yaksha vole vraiment la vedette aux autres ennemis du jeu, déjà parce que l’idée de devoir affronter une version antagoniste de la protagoniste du premier jeu est une super idée, ça présente réellement une dualité entre le passé de la licence et son futur. Sakura Amamiya, qui admire Sakura Shinguji, va voir ses convictions remises en question et devoir se défaire du passé. Qui plus est, la talentueuse Chisa Yokoyama reprend son rôle pour incarner Yaksha et chante même son character theme :

Aussi, il y a un jeu dans le jeu, il s’agit de Koi-Koi Wars, un simulateur de jeu de Koi-Koi Hanafuda dans lequel vous affrontez chaque personnage, qui est très réussi et que j’ai adoré faire.

Enfin, je me dois d’être honnête avec vous, quand je juge un jeu, je me base surtout sur ce qui fait selon moi l’essence d’un jeu vidéo (ce qui fait d’un jeu un jeu) : Son game design et son aspect technique.
Et si graphiquement le jeu est magnifique, tourne parfaitement en 60 fps et présente des animations soignées et des textures sans bavures… Il faut bien avouer que pour le game design je n’ai ressenti aucune innovation. Commençons par l’aspect interactions à choix multiples, il n’a pas foncièrement évolué depuis les anciens opus, alors que pourtant des jeux comme les Telltale ou Until Dawn ont su pousser beaucoup plus loin ce concept de récit interactif entre les personnages où chaque choix peut entrainer des différences dans le scénario. Ici il est quasiment possible de voir l’intégralité du contenu du jeu en une seule partie et l’aspect interaction ne va pas beaucoup plus loin que « Ce personnage a-t-il assez de points de confiance ? Si oui débloquer cette scène. ». Sakura Wars en tant que pionnier du genre aurait pu aller plus loin et s’inspirer de ses héritiers.

Maintenant concernant les scènes d’action, manette en main, c’est très basique, en bon Muso vous vous contenterez de bourriner deux boutons et de temps en temps vous lâcherez une super attaque entre deux phases de plateforme, mais ça n’ira pas plus loin. Aussi le jeu est facile, très facile, il faut vraiment être mauvais pour ne pas réussir à finir un niveau. Ce qui fait que ces scènes de combats sont plus redondantes qu’autre chose et c’est dommage car des jeux comme Fire Emblem Warriors nous ont prouvé qu’on pouvait avoir un jeu qui arrive à intégrer des éléments de tactical RPG (donner des ordres sur une carte, avoir des affinités et des duos entre les unités en combat etc…) dans un Muso classique (le combo carré carré carré carré triangle tu connais). Sakura Wars aurait dû s’en inspirer.

Malgré cela, le jeu a une direction artistique irréprochable, avec des musiques superbes, des personnages réussis, une histoire qui tient la route, des modèles 3D et des environnements magnifiques. J’ai d’ailleurs hâte de découvrir l’adaptation animée de ce Shin Sakura Wars. Il me reste d’ailleurs tant de productions Sakura Wars à découvrir, qu’il s’agisse de jeux ou d’animation. Sakura Wars PS4 étant mon premier Sakura Wars… En ce moment, je lis aussi le manga Sakura Wars édité par Mana Books et je pense que Sakura Wars a le potentiel de devenir une de mes licences préférées. J’espère que vous aussi après m’avoir lu vous serez au moins curieux de voir ce que la licence a à proposer.

J’aurais aimé découvrir Sakura Wars 3 ans plus tôt quand le jeu était encore tout récent, j’aurai eu l’occasion de me procurer un peu de merch, merch qui a une certaine élégance comme ces parfums aux couleurs de nos héroïnes :

J’espère aussi que j’aurai un jour l’occasion d’assister à un des spectacles Sakura Wars en live, je trouve ça génial que ça existe et c’est vraiment dans le thème de la série.

Bref entre Sonic, Like a Dragon et Sakura Wars, il n’y a pas photo, SEGA c’est plus fort que toi. C’est tout pour aujourd’hui, je rends l’antenne à votre blogueuse préférée.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *