En voilà un qui s’est fait attendre ! Je parle de faire cet article depuis plusieurs mois, mais au cas où vous seriez passé à côté, voilà comment l’idée est née:
En fait, le lycée est derrière moi, et j’approche tout doucement de la majorité, la « vie d’adulte » n’est plus si loin que ça, et je me suis surprise quelques fois à me demander qu’allait devenir ma « passion » dans quelques années. J’en ai discuté avec plusieurs autres personnes, certaines de mon âge, d’autres plus jeunes, et on essaie de s’imaginer si on aimera encore l’univers de la japanimation « plus tard ». Est-ce qu’on aura encore le temps pour ça ? Est-ce qu’on ne va pas finir par s’en lasser ?
Sur un de mes réseaux sociaux, une fille est venue à moi pour me faire part d’une de ses craintes: elle adore les shoujo, mais bientôt elle ne sera plus au lycée et est-ce qu’elle va encore réussir à se reconnaître dans ces histoires ? Est-ce qu’on devient un jour trop vieux pour certains genres ?
Et la réponse est toute simple finalement: bien sûr qu’on peut continuer à s’intéresser aux anime, et non on est jamais trop vieux pour lire ce qu’on aime, et d’ailleurs, des fans adultes, il y en a ! Et je me suis dit: pourquoi ne pas directement s’adresser à eux ? Donc voilà l’expérience de plusieurs personnes dont leur passion pour la japanim et les manga les a accompagné dans la vie adulte.
Je m’appelle Alex, j’ai 29 ans et je suis professeur de Français Langue Etrangère. Mon métier fait que je bouge beaucoup autour de la planète (et j’ai déjà beaucoup bougé) et en ce moment, je fais un petite bout de vie au Japon. Ce qui confère un avantage certain lorsqu’on est un peu otaku. Principaux fandoms : Free!, Tokyo Ghoul, Blame!, Barakamon, Noragami, Kill La kill, Dragon Ball.
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Je m’appelle Angel et j’ai 24 ans. Même si je n’ai pas lu et vu une tonne de manga et animes contrairement à certaines personnes, cela reste malgré tout une grande passion que j’ai depuis pas mal d’année. Et plus exactement, je regarde des animes japonais depuis 15 ans, si ce n’est plus, quant au manga cela fait plus de 10 ans que j’en lis. Mes favoris sont Naruto qui était mon premier manga et dont je garde une grande affection malgré ses nombreux défauts, mais aussi Ikigami, Blood+, Ore Monogatari, Black Cat, A Silent Voice, Host Club, et j’en passe.
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Je m’appelle Sophie, 19 ans (enfin je vais les avoir cette année), mes principaux fandoms sont Pretty Cure, Madoka Magica, Sailor Moon, Haikyuu, Free, Kuroshitsuji, Attack on Titan et Blue Exorcist (oui, on existe encore, je t’assure) et les studios Ghibli si ça peut compter, vu qu’ils sont considérés comme un art à part.
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Je m’appelle Bobonyan sur Twitter et Bobo sur mon blog Heaven Manga, j’ai 26 ans déjà (ça passe trop vite). Mon premier manga acheté avec mes propres sous (enfin, ceux que mes parents me donnaient en argent de poche), ce fut Yu-Gi-Oh. Et depuis, je n’ai pas arrêté.
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Je suis Marina, j’ai 18 ans et mon fandom principal est Kuroshitsuji.
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Alors je m’appelle Yannis (Yann__chan est mon pseudo un peu partout sur le net) j’ai 22 ans et fait un peu plus de 2ans que je m’intéresse à l’animation japonaise et aux mangas. Si je dois citer mes œuvres favorites je dirais Natsume Yuujinchou, Tatami Galaxy, Usagi drop, FMA Brotherhood, Space Dandy et d’autres. Niveau manga j’ai moins d’expérience donc je citerai uniquement Silver Spoon, Solanin et Amanchu.
Alex: Personnellement, j’ai grandi avec une manette de NES dans les mains, et shootée au Club Dorothée et ses animes. Regarder Dragon Ball Z, Sailor Moon et les Chevaliers du Zodiaque, c’était un vrai rituel. A l’époque, il n’y avait pas encore beaucoup de manga. Seulement ceux qui sont devenu des classiques chez nous : City Hunter, Dragon Ball, Akira ou Gunnm. J’ai donc commencé avec les animes, et ce qui m’a plu, c’était vraiment ce côté dynamique et tout ces univers enchanteurs (Dragon Ball, Les Chevaliers du Zodiaque) différents de ce qu’on pouvait voir chez nous. Ce qui m’a le plus touché en fait, c’est les mechas : Patlabor, Macross, Goldorak. Et puis, il y a eu Game One qui est arrivée et là, ça n’a pas forcément éteint la passion. Le plus bizarre en fait, c’est de voir à quel point ma ligne de vie déviait. Mes potes regardaient Hartley Coeur à Vif alors que j’étais toujours dans mon délire narcotique japonisant. C’est quand je suis arrivée au lycée que j’ai vraiment connu les manga, j’ai dépensé des cents et des milles là-dedans. C’était un peu avant que la folie Naruto ne commence (à peine 10 tomes sortis en France, même pas), on était un petit groupe d’amis qui aimait lire des manga et en parler. Après, la vie a fait que je n’ai plus eu vraiment de temps à consacrer ni au manga ni aux animes… Du coup, je suis un peu passée à autre chose. Comme je me suis mise à beaucoup voyager, j’ai dû me séparer de mon immense bibliothèque manga… J’en ai fait don à un CDI de Lycée Professionnel où je travaillais. La Documentaliste était aussi fan de manga.
Mais c’est très sympa comme article ! Ça fait plaisir en tous cas de voir que peu malgré l’image encore véhiculée par l’univers otaku dans nos médias n’empêche pas les gens de vivre leur passion.
Et bon, à 30 ans je suis une grosse malade d’otome au point que j’en ai fait mon boulot x) et les histoires de lycée, j’adore encore. Parfois le temps fait qu’on est moins à la page, mais c’est pas grave. Alors j’encourage, j’encourage !
Merci ! c’est sympa de partager aussi ton expérience, c’est vrai qu’après tout on peut même en faire son métier, c’est bien la preuve que ce n’est pas une passion qui s’en va avec l’âge, ça peut-être l’exact contraire !
Après, j’ai quand même eu un passage à vide pendant 5/6 ans où je ne m’y suis pas intéressée plus que ça. Et ça ne m’a pas non plus tuée, j’ai fait d’autres choses passionnantes. Cet univers m’a rattrapé un peu malgré moi, et j’en suis très contente.
Très bel article, j’ai beaucoup aimé ! 🙂 Personnellement, je me suis plusieurs fois posé la question et, au final, le titre de ton article résume parfaitement ma pensée ^^. Même lorsque j’aurais 30 ans, ou que je serais sur mon rocking chair je regarderai toujours des anime et lirai des manga. Je ne me vois pas vraiment sans. Ça va faire 5 ans que je suis plongée dans le monde de la japanim et, même si ma vision des choses et mon esprit critique ont évolués (beaucoup, même, avant je ne pouvais même pas voir les défauts d’une oeuvre que j’aimais), l’amour que je ressens pour cet univers n’a pas changé. Après, ma meilleure amie a 21 ans et mon meilleur ami en a 26 et ça ne les empêche absolument pas d’être fan d’anime et d’en regarder qui se déroulent au lycée.
Merci beaucoup ! J’ai l’impression que cette question nous a tous traversé l’esprit au moins une fois, puis au final on se rend compte qu’il n’y a pas vraiment de raison que notre « passion » s’éteigne (et bon, si jamais ça venait à être le cas, c’est la vie !).
Merci Axel, c’est toujours intéressant de croiser les expériences. À bientôt 36 ans dont plus de 20 de lecture de mangas au compteur, je n’ai pas non plus l’intention d’arrêter. Par contre, évidemment, les goûts changent avec le temps et les habitudes de consommation avec: il y a des titres dont la lecture m’enthousiasmait quand j’étais au collège ou au lycée et que je serais certainement incapable de lire si je les découvrais maintenant (Dragon Ball me soûlerait très vite, par exemple). Pareil pour ce qui est de l’animation.
A contrario, j’aime maintenant beaucoup lire des auteurs comme Tezuka, Hagio ou Mizuki, alors qu’il y a quinze ou vingt ans, ils ne me faisaient ni chaud ni froid. L’avantage du manga, c’est qu’il y en a pour tous les âges et tous les goûts, et c’est probablement cette variété qui lui a permis de dépasser le stade de l’effet de mode pour ado auxquels les médias voulaient le confiner en France.
D’ailleurs, autant le jugement des autres était plutôt pesant au début et c’était assez chaud d’avouer lire des mangas à des gens « sérieux », autant maintenant, je ne ressens plus vraiment cette condescendance. Les gens des métiers du livre, par exemple, ont énormément évolué en dix/quinze ans; les bibliothécaires, notamment, n’hésitent plus à faire des « animations manga » ou à mettre des titres issus du Shônen Jump ou du Gekkan Shônen Gangan en valeur (ce qui était totalement impensable au début des années 2000).
Il y a indéniablement eu une évolution positive sur la perception du manga et de l’animation en France, et s’il y a toujours des gens pour considérer que c’est un passe-temps de gamin attardé, il y a aussi pas mal de monde pour le considérer comme un art ou une pratique culturelle à part entière.
Alors pourquoi s’arrêter en si bon chemin? 🙂
Merci à toi, ça me fait plaisir que cet article parlent à d’autres personnes et que ça leur donne envie de partager leur expérience personnelle; « pourquoi s’arrêter en si bon chemin? » c’est une très bonne conclusion haha ! C’est vrai que la perception que les gens, la majorité des gens, ont des manga a quand même pas mal changé depuis quelques années ça aurait été intéressant d’en parler aussi !