Publié dans Chronique

Un indispensable : Wii U Panorama View – Pousse-pousse à Kyoto

Gameuses… gamers… vous n’êtes sans doute pas sans savoir que le 27 mars 2023 marquera la fermeture du Nintendo eShop sur les consoles Wii U et 3DS. L’heure tourne et il est temps de faire vos derniers achats.

Je ne pense pas avoir besoin de vous vanter les mérites de la 3DS mais la Wii U, elle, été un échec commercial comme Nintendo n’en avait encore jamais connu. Elle a écoulé finalement très peu d’unités, surtout comparé aux autres consoles du géant, et je ne crois pas qu’il y ait une année où l’entreprise a atteint ses objectifs en termes de ventes. La production a été arrêtée en 2017 et, à partir de là, Nintendo a tout misé sur la Switch, qui a été un succès sans précédent.

Il y a des choses comme ça qu’on ne s’explique pas. Je trouve que la Wii U est une sympathique console injustement boudée. Elle était ambitieuse, elle avait un beau catalogue avec plein d’exclusivités (des titres qu’on retrouve quasiment tous sur la Switch aujourd’hui), le Online était gratuit, on pouvait regarder Netflix dessus, elle était rétrocompatible avec la Wii, la Console Virtuelle permettait d’acquérir des jeux de 7 consoles différentes !!!

Et, à côté de ça, j’ai vraiment du mal avec la Switch. Elle n’a aucune personnalité. Trop épurée, trop silencieuse, presque austère… l’interface n’a pas le charme de toutes les consoles Nintendo précédentes. Tout est payant. Le Online est payant. Tu veux jouer à Animal Crossing avec des gens, ce qu’on pouvait faire gratuitement dans tous les autres opus, bah là, non !, il faut donner ses sous. Tu veux jouer à des jeux rétros, ils t’appartiennent aussi longtemps que tu paies un abonnement. Les Joy-Cons sont tous petits, il y a plein de jeux pour lesquels ils ne sont vraiment pas pratiques, sans parler du problème de Joy-Con drift qui n’est toujours pas résolu. J’ai enchaîné beaucoup de frustrations avec cette console. Parfois le problème vient de moi, parfois le problème vient vraiment d’elle.

Bref. Ce n’est pas un concours. Si ça l’était, la Wii U aurait gagné. Mais ce n’est pas un concours. Aujourd’hui, je voulais vous parler d’une exclusivité Wii U sur laquelle vous pourriez vouloir mettre la main avant qu’il ne soit trop tard.

La Wii U était innovante parce que c’était une console de salon mais, en plus de l’écran de la télé, elle disposait aussi d’un écran tactile sur sa manette. C’est son GamePad, sa mablette, sa manette-tablette. Appelez ça comme vous voulez. Le fait est que c’était original, unique, pratique, débordant de potentiel.

Pour mettre ça en avant, quelques mois après la sortie de la console, Nintendo a mis en vente une série de « Panorama View » sur sa boutique virtuelle. Vous pouvez faire plusieurs voyages : un petit tour en bus à Londres, une soirée folle au carnaval de Rio ou… voler avec des oies sauvages en Italie. Mais nous, ici, on est des weebs. On veut aller au Japon. Après une attente interminable, absurde, incompréhensible, les frontières sont enfin ouvertes. Mais l’inflation est passée par là… les prix du kérosène, on peut le dire, flambent ! Et pour ne rien arranger, les avions ont besoin de plus de carburant qu’avant car ils ne peuvent désormais plus passer au-dessus de certaines zones (pas besoin de vous faire un dessin je pense), ce qui rallonge quelque peu le trajet. Qu’est-ce qu’il nous reste donc comme solution ?

Wii U Panorama View – Pousse-pousse à Kyoto, bien sûr. Ce n’est pas un jeu, c’est une expérience. Un voyage à Kyoto depuis le confort de votre salon. Vous êtes confortablement assis·e dans un pousse-pousse, aux côtés d’une ravissante maiko. L’immersion est totale. Vous pouvez suivre cette visite guidée depuis votre télé mais le GamePad vous offre une véritable vue panoramique qui permet de regarder tout autour de vous et de découvrir les ruelles de Gion sous tous les angles.

Ma foi, c’est fort plaisant et plutôt bien fait. Après, je suis bon public, je suis toujours ravie de voir des images du Japon, de revoir des coins dans lesquels je suis passée, la simple vue d’un distributeur de boissons me met en joie, le guide, bien que très enthousiaste, est quasi inaudible tellement la musique est forte mais ça me fait plaisir quand même d’entendre ses intonations. Ce qui est un peu dommage, c’est que ça dure 7 minutes à tout casser. J’aurais pu tourner le GamePad dans tous les sens pendant deux heures, pendant neuf heures même !, j’ai regardé Tokyo Reverse (Tokyo Reverse qui, je le découvre en écrivant ces lignes, est disponible en intégralité sur Vimeo). L’autre petit bémol, c’est que cette visite guidée n’est pas sous-titrée. Mais bon. Le but premier, c’est de montrer ce qu’on peut faire avec le GamePad et pas ce qu’on peut faire à Kyoto. Soit.

C’est aussi une façon de vivre sans culpabilité aucune une expérience à laquelle je n’aurais pour rien au monde pris part dans la vraie vie. J’ai cru comprendre que des athlètes tiraient ces pousse-pousses de bon coeur mais ça a quand même tout l’air d’un travail qui n’a pas lieu d’être. Curieuse quant à la rémunération. Quoi qu’il en soit…

Ce moment bref mais unique coûte 1,99€ sur le eShop. C’est maintenant (ou à un autre moment, mais avant le 27 mars 2023) ou jamais.