Publié dans BL game

Boy’s love psychédélique : Hashihime of the Old Book Town

Long time no BL game! Après une courte période où j’en ai enchaîné trois début 2017, je n’ai plus jamais eu l’occasion de retoucher à ce genre de jeu, et par « ce genre de jeu », j’entends les jeux de drague où les romances sont entre des personnages masculins. Pourtant, il y en a quelques uns sur le marché anglophone maintenant ! Surtout avec JAST BLUE qui s’est donné pour mission de nous ramener tous les titres de Nitro+CHiRAL en Occident ! Ils sont sur ma liste… mais en attendant !… je me suis attaquée à un titre un peu plus obscur.

Hashihime of the Old Book Town, sorti en 2016 sous le nom de Koshotengai no Hashihime, est un visual novel développé par ADELTA, qui m’a tout l’air d’être un studio amateur avec seulement quelques jeux (tous BL) à son actif et dont la promotion est assurée par un site fait avec Wix. Grâce à MangaGamer, on peut y jouer en anglais depuis 2019 ! Très différents de leurs autres titres BL, ici, on a moins de sexe, et plus de texte. Si vous êtes là pour les fesses, je ne peux que vous comprendre, et je vous redirige vers ma review de NO, THANK YOU!!!, qui saura peut-être davantage répondre à vos attentes. Si vous êtes plutôt à la recherche d’une histoire très travaillée, pleine de rebondissements, qui aborde des sujets sérieux et qui vous occupera une bonne trentaine d’heures, vous êtes au bon endroit !

On suit Tamamori, écrivain en devenir, présenté comme le raté de service : il a échoué aux examens pour entrer à l’Université impériale de Tokyo, il s’est fait virer de la résidence où il était hébergé parce que c’est un bon à rien, et il vit aux crochets d’un libraire qui a été assez généreux pour l’accueillir en échange d’un travail qu’il ne fait qu’à moitié. Egoïste, feignant, incapable, il coule des jours paisibles dans le quartier de Jinbochou jusqu’au jour où un de ses amis d’enfance est retrouvé mort et que Tamamori se découvre le pouvoir de pouvoir revenir dans le passé. Il se retrouve donc à sans cesse revivre les trois mêmes jours, en essayant désespérement de sauver son ami d’une fin qui semble inéluctable.

Pour vous donner une idée du type de jeu auquel on a affaire : on a 5 routes avec une seule fin chacune, avec un ordre plus imposé que recommandé, très peu de choix, et une première route qui n’en contient même aucun. On est presque sur un kinect novel, et l’expérience est, je trouve, similaire à la lecture d’un roman, pas parce que c’est une « histoire visuelle » ni parce que c’est long, mais parce que le style d’écriture s’en rapproche. Qui plus est, les références à la littérature japonaise de l’époque sont nombreuses (on est à l’ère Taisho) et on peut tout à fait s’imaginer cette histoire au format livre papier, rangé sur une étagère aux côtés de Yumeno Kyuusaku et Izumi Kyôka.

Mais on a de la chance que ça soit bien un visual novel parce que, sinon, on serait passé à côté de cette incroyable direction artistique. Vous pouvez en avoir un bon aperçu avec les images et le trailer ci-dessus et, oui, tout le jeu ressemble vraiment à ça !! C’est un des plus beaux que j’ai pu voir, toutes catégories de jeu confondues. L’univers est haut en couleurs, emprunt du charme du Japon des années 20, sobre et élégant par temps de pluie, coloré et excentrique lorsque les histoires et illusions du protagoniste prennent vie. Et le jeu nous en met plein les yeux, il n’est pas radin ! Près de 200 CGs à débloquer, et des backgrounds tellement soignés qu’ils pourraient être considérés comme tels.

J’ai rarement quelque chose d’intelligent à dire sur les musiques d’un jeu mais la bande-son m’a particulièrement plu et je la trouve à la hauteur du reste : excellente, très belle, et contribue à nous transporter encore davantage dans cet univers si travaillé.

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Publié dans Otome Game

Coup de ♥ pour Steam Prison !

Peut-être que je me suis pas foulée pour le titre, mais il vous dit tout ce que vous avez besoin de savoir… Vous voulez acheter un otome game vous ne savez pas lequel ? Vous hésitez à acheter Steam Prison ? Je vous épargne la lecture de pavés de textes et je vous le dis tout de suite : Steam Prison est une valeur sûre. Restez avec moi encore quelques lignes si vous voulez savoir en quoi. Garanti sans spoilers !

Développé par HuneX, à qui on doit plusieurs jeux qui ne nous sont jamais parvenus mais qu’on a pu voir adaptés en anime, comme Arcana Famiglia, Magic Kyun! Renaissance ou en ce moment Meiji Tokyo Renka, Steam Prison est sorti en 2016 au Japon, et a été localisé pas plus tard que ce mois de février par MangaGamer. Au scénario, on a Yumas, qui a aussi le scénario d’Ozmafia!! sur son CV, otome game de la boîte Poni-Pachet dont Yumas est d’ailleurs co-fondateur-ice, et qui est aussi sorti en anglais chez MangaGamer en 2016.

Un peu sceptique (parce que même si j’ai aimé Ozmafia!!, on va se le dire franchement, c’était un gros bordel avec des éléments plus que douteux), mais pas trop (parce que j’avais eu de très bons retours de Steam Prison). J’attendais sa sortie avec impatience, et d’habitude, je suis raisonnable et je ne me jette jamais sur les nouvelles sorties (j’attends les grosses promos), mais là, ça a été plus fort que moi…

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L’histoire commence avec une scène CHOC : l’héroïne se réveille couverte de sang, couteau à la main, les corps morts de ses parents sous ses yeux. Mais ne sautons pas aux conclusions. Après l’opening, le jeu nous ramène deux jours en arrière, et on fait plus ample connaissance avec Cyrus Tistella, jeune fille issu de la noblesse, travaillant dans les forces de police, aux côtés de son binôme Fin.

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Pour l’instant, le duo a le rang le plus bas au sein de la police, mais dans le cadre d’une promotion, ils sont envoyé dans les « Depths » pour une mission d’observation. Ce qu’il faut savoir sur l’univers de Steam Prison, c’est qu’après une inondation destructrice, le monde a été séparé en deux : dans les « Heights », les « hauteurs », vit la partie la plus privilégiée de la population, les descendant-e-s de celles et ceux qui ont prit la fuite avant ladite inondation, et dans les « Depths », les « profondeurs », celles et ceux qui ont été abandonnés à leur triste sort. On y trouve notamment le « sanctuary district » qui sert de prison, d’exil, et où les « HOUNDS » font régner leur loi tyrannique.

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Je vous mets une image pour que vous puissiez visualiser la chose ; quand on entend parler des Depths pour la première fois, je croyais que c’était une espèce de monde sous-terrain, mais en fait c’est la « surface », et les Heights sont… dans le ciel ! La tour au milieu est l’ascenseur qui les relie.

Juste avant d’être promue, Cyrus est arrêtée pour le meurtre de ses parents, et est renvoyée dans les Depths, mais cette fois-ci… en tant que prisonnière. De toute évidence victime d’un complot, elle compte bien prouver son innocence et trouver qui est derrière l’assassinat de ses parents mais… maintenant exilée dans le « sanctuary district », où les conditions de vie sont déplorables, et où ceux censés maintenir l’ordre torturent et tuent pour le plaisir, ses moyens d’enquêter son limités, et la survie est sa priorité.

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Dès les premières minutes du jeu : coup de foudre. J’ai tout de suite été conquise par la musique, les graphismes, le worldbuilding, alors que c’en était qu’un bref aperçu !!!, et… surtout… par l’héroïne. Cyrus Tistella. ♥ !!! Elle est… tout ce que j’ai toujours voulu chez une héroïne d’otome game et je crois bien que pour la première fois (!) depuis que je joue à ce genre de jeu, j’ai un personnage qui me fait couiner devant mon écran.

Déjà, elle a une personnalité, et elle n’est pas amnésique.

Au-delà de ça, elle… travaille, elle est compétente, et elle est même plus courageuse, débrouillarde, et douée avec une épée que son collègue de quatre ans son aînée. Elle connait ses faiblesses mais elle fait bon usage de ses forces, elle est indépendante, taquine, mature, parfois imprudente et impulsive, mais avant tout, juste.

Dévouée à rendre la justice et à aider les plus faibles, Cyrus se prépare malheureusement à laisser sa carrière derrière elle au profit d’un mariage arrangé. En effet, dans les Heights, pour des questions de régulation de population, il est obligatoire de se marier et de faire des enfants avec un partenaire assigné par le Temple (l’Etat, en gros), et tomber amoureux de quelqu’un d’autre est un crime sévèrement puni.

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Bien sûr, elle n’est pas fan de l’idée… elle aime son travail, et n’a aucun intérêt pour le mariage ou les relations amoureuses en général. Elle connait à peine son fiancé et n’a pas de temps à perdre à aller essayer des robes de mariée. Mais en tout cas… ça fait plaisir de voir une héroïne qui rejette les codes et qui ressent une pression par rapport à la féminité (on lui dit de laisser pousser ses cheveux, de porter des jupes, de faire attention à son poids, de parler de manière plus féminine, d’avoir des centres d’intérêts plus féminins) (alors qu’elle, elle est passionnée d’épées, elle n’est à l’aise qu’en pantalon, et elle veut juste faire son travail!!!). De plus, pour certaines, qu’on attende d’elles qu’elles se marient, fondent une famille et n’aillent pas loin dans leur carrière pour se consacrer au foyer est encore une réalité (surtout au Japon). C’est tellement plus agréable d’avoir une héroïne avec des problèmes qui nous parlent, et une façon de penser et d’agir proche de ce qu’on aurait pu nous-mêmes faire dans la même situation, qu’une coquille vide qu’on a sans cesse envie de secouer mais dans laquelle on est censées pouvoir se « projeter ».

Elle est vraiment trop… cool !!!, et en plus, elle a une frange droite, donc tous mes critères étaient remplis. Cependant, je vais rester honnête et objective, et vous avouer que… à partir du moment où elle commence à se rapprocher d’un individu de sexe masculin… elle devient naïve, à la limite du ridicule.

J’essaie de ne pas trop lui en tenir rigueur parce qu’en dehors de ça… je ne trouve vraiment rien à lui reprocher, et à l’excuse d’avoir grandi dans les Heights où les relations amoureuses sont interdites, de même pour les romans érotiques, et les manuels scolaires n’ont pas l’air d’aborder le sujet de la reproduction,… Mais y’a une limite à ce que je suis prête à croire, et essayer de me faire avaler qu’elle ne sait même pas comment on fait des enfants ? à 18 ans ? Elle est trop innocente pour que ça soit sain (dans certaines routes, des personnages profitent de son manque d’expérience et de connaissance sur le sujet). Le concept même de « relation sexuelle » lui est complètement inconnu, elle ne sait pas que ça existe et n’a aucune idée d’en quoi ça peut bien consister. Ca ne va pas !!!

A mon grand regret, je trouve que sa personnalité s’efface un peu après le prologue (mais elle reste cool, très cool).

Dans ce que j’appellerais la « common route », il se passe donc tout ce que je viens de vous raconter, la voilà donc dans le sanctuary district, petit passage en cellule d’isolement où elle est gravement battue, elle n’a plus de force, elle est en sous-nutrition, et elle culpabilise de squatter chez une mère célibataire déjà très pauvre. Il faut trouver une solution ! Selon les choix qu’on a fait jusque là, on s’oriente soit vers la « bodyguard route » où on peut se rapprocher d’Ulrik ou Eltcreed, soit vers la « prisoner route », où on a là le choix entre Adage ou Ines.

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