Publié dans Chronique

Mes premières lectures en japonais ! Kareshi et Kanojo Series.

J’ai acheté Gohan + Kareshi dans le même état esprit que j’ai acheté beaucoup d’autres livres : « pour quand je saurai lire le japonais »… Un futur qui me paraissait lointain… incertain… pas des plus réalistes… et pourtant ! Plus d’un an après avoir acheté ledit livre, avec quelques mois d’apprentissage de la langue japonaise maintenant derrière moi, je l’ai, sur un coup de tête, dépoussiéré et feuilleté, et je me suis aperçue que même si ma lecture n’était pas fluide, j’étais capable de lire et comprendre pas mal de trucs ! J’ai donc entrepris de le lire en entier, d’essayer d’en comprendre un maximum, et d’en profiter pour enrichir mon vocabulaire. Une lecture laborieuse mais qui en valait la peine ! je suis fière d’en être venue à bout !

KAKRESHI TO GOHAN

Edité par Fusion Product et sorti en octobre 2016, Gohan + Kareshi fait partie d’une série d’anthologies mettant en scène des « petits amis » autour d’un thème, comme par exemple ici le thème du « repas ». Quant à la petite amie… c’est vous !

C’est un concept dont je fais sans cesse l’éloge depuis la sortie de Makura no Danshi. Pour celles et ceux qui n’en ont aucun souvenir, c’était un anime avec des épisodes de tout juste 4 minutes, et où chaque semaine, on s’endormait aux côtés d’un nouveau personnage, personnage qui s’adressait directement à la caméra pour donner la sensation qu’il parlait en fait aux spectatrices.

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On n’est pas loin de Dora l’Exploratrice finalement.

Ici, c’est la même chose, au format papier. C’est bien plus maîtrisé, et moins gênant (!!!), que les anime qui s’y sont essayés comme, justement, Makura no Danshi, Room Mate, ou encore Sleeping with Hinako pour le public masculin.

L’anthologie rassemble une vingtaine d’artistes ayant chacun-e dessiné un chapitre de trois pages : court et efficace. Chaque chapitre propose donc un personnage et à un plat différent ; à la fin, on a le droit à une recette et à un profil du personnage. Aussi, le livre est découpé en plusieurs catégories (légumes, desserts, boissons, régime, etc.) pour un peu diversifier les scénarios.

C’est un format bien pratique si, comme moi, vous débutez dans le japonais : c’est un manga donc pas trop de texte, d’autant plus qu’il n’y a même pas vraiment de dialogue puisque c’est à chaque fois qu’un seul personnage qui parle, et comme les chapitres tiennent en quelques pages, même les chapitres les plus « complexes » ne sont pas indigestes, et on peut se fixer des objectifs simples de tant et tant de chapitres par jour. Et ce qui aide aussi beaucoup à la compréhension, c’est qu’on reste toujours plus au moins autour d’un même sujet, et on finit vraiment pas parfaire son champ lexical de la nourriture et la cuisine.

Concernant le contenu, si les mecs mignons et la nourriture alléchante sont votre truc, vous y trouverez votre compte. Les personnages se suivent et ne se ressemblent pas, il y a plein de profils différents, des jeunes hommes androgynes aux quarantenaires baraqués, et à l’exception de 4 ou 5 personnages adolescents, ils sont tous majeurs donc pas de malaise.

Et si l’idée vous plait mais que vous voulez voir autre chose que de la nourriture, rassurez-vous, il y en a pour tous les goûts, pour le meilleur comme pour le pire… Dans la même série on a aussi Majordome + Kareshi, Thé + Kareshi, Hentai + Kareshi, Professeur + Kareshi,… la liste est longue et ne fait que de s’allonger avec deux ou trois nouvelles additions tous les mois.

Convaincue par le concept, je n’étais pas contre l’idée de lire un autre volume de la série, et en parcourant les différents titres à la recherche d’un thème intéressant… je suis tombée sur… quelque chose… tout droit sorti de mes rêves… Yuri + Kanojo. Une copine !!! On peut avoir une copine !!! Dans l’univers très hétérocentré des médias japonais pour femmes, c’était pour le moins inespéré. J’ai dégainé ma carte bleue, j’étais prête, j’avais l’impression d’avoir attendu ça toute ma vie. Mais faut croire que j’étais pas la seule parce que le bouquin était en rupture de stock partout ! Je m’obstinais, j’ai cherché partout, j’ai même participé à une enchère, et c’est seulement après avoir perdue cette dernière que je me suis résignée, et que je me suis rabattue sur le tome 2 qui sortait en février.

YURI TO KANOJO

Et c’était finalement un mal pour un bien parce que le tome 2 est deux fois plus épais que son prédécesseur ! (Ce qui veut aussi dire que j’ai mis deux fois plus de temps à le lire, d’autant plus que c’était à une époque où je n’avais pas le temps que j’aurais voulu lui consacrer, mais je ne m’en plaignais pas puisque j’aurais voulu que ça ne s’arrête jamais).

Si ce livre-ci ne s’articule pas autour d’un thème (autre que le « yuri »), il est divisé par « tranches d’âge ». On a donc des histoires qui se passent au collège, au lycée, à l’université, au travail, etc. Ca veut aussi dire qu’il faut attendre très exactement la page 101 pour enfin voir des adultes !!! Mais je dois dire que j’ai bien aimé le partie « lycée », parce que la dernière partie du livre est consacrée aux mêmes personnages mais devenues adultes ! Très sympa. Deux chapitres m’ont néanmoins refroidies, à savoir celui où on a une relation ambiguë avec notre petite-sœur, et celui où on a une prof à la limite du harcèlement sexuel.

Tout le reste est très plaisant à lire, j’ai passé un super moment. De nouveau une grande diversité au niveau des personnages et des scénarios. Il y a certaines filles avec qui on sort déjà, d’autres avec qui on est amies depuis toujours tandis que certaines sont de nouvelles rencontres,… on est mises dans plein de situations différentes. Et j’ai aimé que la nature de la relation soit claire (pas d’ambiguïté, de « gal pals » et d’amitié très forte), et qu’on ne soit pas sans cesse accablé par le fameux « but we’re both girls !!! » (ou du moins je n’en ai pas le souvenir, ce qui signifie que même si c’est arrivé, ça avait au moins le mérite de ne pas être récurrent).

Même si les chapitres sont courts, on a l’impression de mieux connaître les personnages que dans Gohan + Kareshi grâce aux profils détaillés, qui consistent non seulement en une description mais aussi d’un petit mot « écrit de leur main ».

Je suis curieuse de savoir auprès de quel public ça a tant marché (ce deuxième tome étant aussi en rupture de stock, et un troisième étant sur le point de sortir !), et j’aimerais aussi mieux connaitre les auteurs ou autrices derrière ces histoires mais ce genre d’artiste poste toujours très peu d’informations à leur sujet donc impossible de savoir ne serait-ce que leur sexe (vu le contenu sur lequel ils/elles travaillent d’habitude, y’a fort à parier que ce sont pour la majeure partie des femmes mais allez savoir).


Que vous aimiez les bishounen, les bishoujo, ou les deux, il y a quelque chose pour vous dans cette série ! C’est un concept que j’aimerais beaucoup voir plus répandu ! Quand c’est mal fait, c’est cocasse, et quand c’est bien fait comme ici, c’est vraiment sympa : dans tous les cas, ça fonctionne, et j’en veux plus. En tout cas, cette série là fait très bien son job, et pour ma part, j’ai déjà pré-commandé le nouveau Yuri+Kanojo, et je n’exclus pas la possibilité d’acheter un autre ~+Kareshi si un thème m’intéresse assez !