Publié dans Otome Game

Coup de foudre pour Cupid Parasite

I GAVE A SECOND CHANCE TO CUPIIIIDDDDD.

Tout est dans le titre ! Pour mon deuxième otome game sur Switch, j’ai choisi Cupid Parasite pour sa jaquette colorée et son héroïne débordante d’énergie. Le jeu, développé par Otomate et édité par Idea Factory, est sorti au Japon en 2020 et a rapidement fait son petit bout de chemin jusqu’à chez nous l’année suivante.

Cette comédie romantique déjantée prend place dans la ville fictive de Los York. Les dieux veillent au grain mais malgré tous ses efforts, les couples nés de la flèche de Cupid ne passent pas l’épreuve du temps. Sous le nom de « Lynette », la déesse descend sur Terre pour prouver à son père, le dieu Mars, que les humains se débrouillent très peu tout seuls. Au sein de l’agence matrimoniale Cupid Corporation, elle les aidera à trouver l’amour sans intervention divine !

Tout se déroulait selon le plan jusqu’à que le PDG l’appelle à son bureau. Pour avoir une promotion (la consécration tant attendue !), elle devra réussir à trouver l’âme-sœur de chacun des « Parasite 5 », les clients qui donnent le plus de fil à retordre aux entremetteuses de Cupid Corp.

Avec ce synopsis, on a tous les ingrédients pour un jeu fun, un jeu frais, et c’est appuyé par la direction artistique qui nous plonge dans un univers flashy, moderne avec des chara designs hauts en couleurs. On tombe tout de suite sous le charme de Lynette, une héroïne ambitieuse et indépendante qui nous embarque dans sa vie mouvementée aux côtés de célibataires aussi attachants qu’ils sont marginaux. On ne voit même pas le temps passer durant la common route tant les événements s’enchaînent de façon dynamique.

Je n’arrivais plus à poser ma console, tout était tellement intéressant et amené avec énormément d’humour : la vie de Lynette à Celestia où elle découvre la civilisation humaine aux côtés de sa tante Minerva qui l’éduque aux romcoms américaines, le fonctionnement de Cupid Corp qui réinvente l’agence matrimoniale, l’introduction des Parasite 5 aux personnalités excentriques, le lancement de la télé-réalité complètement barrée « Parasite House »…

J’ai tout de suite accroché : c’est original, très bien rythmé, plein d’humour, le jeu est beau, la traduction est propre, la musique est super entraînante… La common route est un sans-faute, aucune longueur, on entre tout de suite dans le vif du sujet et on s’éclate.

ET ENSUITE ?

Est-ce que les différentes routes sont à la hauteur de ce début explosif ? Nous allons passer en revue les différents parasites et voir s’ils sont si irrécupérables que ça…

Deux des routes ne sont débloquées qu’après avoir terminé les trois premières et l’ordre conseillé est le suivant : Ryuki -> Shelby -> Gill -> Raul -> Allan. J’ai inversé Shelby et Ryuki et je ne suis pas morte !

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Publié dans Chronique

En vrac : Visual Prison, Yakuza, Hannibal, etc.

Celles et ceux qui sont là depuis vraiment très longtemps, vous vous souvenez des articles où parlais de plein d’oeuvres sans rapport les unes avec les autres et que j’appelais ça un « vrac » ? C’est l’ancêtre de mes articles Slice of Life, et comme aujourd’hui, je ne suis pas vraiment là pour vous raconter ma vie mais que je ne suis pas non plus très inspirée pour un titre, j’ai pensé qu’il était approprié pour le vrac de faire un petit come-back.

Contrainte par le temps d’espacer un peu plus mes articles, j’ai dû mettre un terme à ma longue tradition d’écrire systématiquement sur tout ce que je regardais, lisais, écoutais,… C’est une bonne comme une mauvaise chose. D’un côté, je ne vous cache pas que ça m’a enlevé une certaine pression : j’en arrivais parfois à repousser le moment où je terminais une série ou un jeu parce que je savais que j’allais « devoir » écrire dessus. Maintenant, je me prends moins la tête, je m’autorise à faire des trucs sans prendre des notes. Mais… d’un autre côté, ça m’embête de ne plus avoir une trace de ce qui m’a marquée, de partager de moins en moins de choses avec vous…

Je vais essayer de m’y remettre doucement, sans trop me prendre la tête.

https://youtu.be/e0VRtRYoEuo

Evidemment, je regarde Visual Prison… Comment aurais-je pu passer à côté de cette daube presque radioactive tant elle dégouline de kitsch et d’edginess ? C’est d’ailleurs le seul anime que je suis cette saison mais je pense qu’il se suffit à lui-même.

Pensée par le créateur d’UtaPri, l’histoire met en scène des vampires appartenant à des groupes de musique et s’affrontant lors du fameux « Visual Prison », un évènement où chacun présente sa plus belle chanson à la « Lune écarlate » dans l’espoir de gagner et d’amasser plus de pouvoir grâce à des petits cristaux rouges qui font office de récompense. Bref ! Comme vous pouvez vous en douter, c’est éclaté, ça n’a pas de sens, mais ça vous parlera si vous avez eu une période visual kei il y a 10 ans. Perso, j’adore cette esthétique et j’adore que l’anime ne fasse pas les choses à moitié : on tape dans tous les clichés au niveau des thèmes (la différence, le deuil), on mentionne Satan, on frôle la frontière avec l’inceste, et, évidemment, on a le droit à des scènes homoérotiques où on suce le sang de ses potes.

Y’a rien de plus divertissant et, en plus, la musique est franchement bonne (j’estime que l’opening est d’ores et déjà iconique ne serait-ce que pour sa transition vers le « aaaaaaaAAAAA »). Si vous tentez, ne vous arrêtez surtout pas au premier épisode qui, il faut bien l’admettre, est vraiment bordélique et pas du tout convaincant. Heureusement, l’histoire ne tarde pas trop à devenir croustillante ! A l’épisode 3, j’étais déjà à fond.

Je ne sais plus si j’ai déjà eu l’occasion de le mentionner mais, suite à des conseils avisés, je me suis lancée dans Yakuza avec Kiwami, le remake du tout premier jeu de la série, sorti près de 10 ans plus tôt.

On est sur un jeu d’action-aventure avec de la BAGARRE, un peu loin des visual novels dont je vous parle d’habitude donc je ne suis même pas sûre qu’un article vous intéresse mais, en ce qui me concerne… un coup de coeur !! Entre temps, j’ai joué à Yakuza 0 et je joue en ce moment même à Kiwami 2.

C’est très story-based, des personnages excellents, un bon équilibre entre des histoires sérieuses et des quêtes secondaires perchées… et, surtout, qu’est-ce que ça me donne envie de retourner au Japon !!! Les quartiers de Kabukichô et Dôtonbori sont reproduits avec un très grand soin et j’ai hâte de jouer aux autres opus pour continuer ce voyage.

Je ne sais pas encore si j’y consacrerai un article parce qu’on est un peu en dehors de ma zone de confort donc j’ai peur de ne pas réussir à bien en parler mais, en tout cas, je recommande chaudement.

Un peu après tout le monde, je me suis aussi mise à Hannibal ! Série en trois saisons qui s’est terminée en 2015, déjà ! Si vous ne l’avez pas vue, vous connaissez au moins sûrement de nom ; en revanche, ce que, personnellement, j’ignorais, c’est que c’est un prélude et une adaptation de Dragon rouge, le premier livre de la tétralogie Hannibal Lecter.

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Publié dans Jeux

Je veux me battre avec Animal Crossing: New Horizons

Qui se souvient de ce jeu ? Pas moi ! Et pourtant, il va à peine fêter son premier anniversaire. Sorti pile au bon moment, à l’aube d’un confinement où on avait tous et toutes le loisir de se plonger dans ce nouvel opus, Animal Crossing: New Horizons, une des sorties Switch les plus anticipées, avait tout pour être un succès. Mais en ce qui me concerne, ce n’est ni plus ni moins que 60€ très mal dépensés.

Dans cet article, je vais revenir sur ce que j’aime bien, mais surtout sur ce que j’aime moins, dans ACNH. Cet article n’a pas pour vocation d’être une review complète ou objective… il y aura de la mauvaise foi, j’écris avant tout pour extérioriser ma frustration, et je ne vais pas m’embêter à commenter tous les aspects du jeu non plus. Aujourd’hui, le but, ce n’est pas de présenter le jeu et de donner mon avis dessus, c’est juste de cracher dessus. Maintenant qu’on est d’accord là-dessus… c’est parti !

Mon ~histoire~ avec Animal Crossing

Un peu de contexte avant d’entrer dans le vif du sujet… Je me considère comme une fan de la série et j’ai acheté la plupart de mes consoles Nintendo dans le seul but de jouer à Animal Crossing. C’est d’ailleurs le cas de la Switch, que je calculais à peine… jusqu’à ce que New Horizons soit annoncé. Les trailers étaient prometteurs, j’étais au max de la hype et je l’ai acheté le jour de sa sortie.

Si je raconte tout ça, c’est pour montrer que je ne partais pas pessimiste, que j’ai accueilli ce jeu à bras ouverts, mais que, n’étant pas une néophyte, je l’ai aussi inévitablement comparé à ses prédécesseurs. Voilà qui vous aidera peut-être à encore mieux comprendre mon avis quand je vous le donnerai… mais avant ça ! Encore une chose…

Quoi de new dans New Horizons ?

Animal Crossing, c’est un simulateur de vie, c’est un jeu qui n’a pas de fin, et, aussi longtemps qu’on ne s’en lasse pas, il y a toujours quelque chose à y faire. Mais ça existe depuis le tout début des années 2000 maintenant ! ça date ! On pourrait avoir l’impression d’avoir fait le tour de la question… Donc à chaque nouvel épisode, la saga se doit de se renouveler un peu. Sur Wii, on pouvait aller en ville ! Sur 3DS, on pouvait aussi aller en ville, mais en plus!, on était maire-esse ! Et maintenant, sur Switch, on est carrément à la tête d’une île. Île qu’on peut personnaliser à fond : on peut fabriquer toutes sortes de meubles et d’objets, on peut aller chercher les matériaux nécessaires sur d’autres îles et, surtout!, on peut terraformer!, c’est-à-dire qu’on peut créer des chemins, des falaises et des rivières. Trop bien, non ? Sur le papier, on adore. Mais en pratique… oooh, en pratique! rien que d’y penser… je vois rouge…

Ce que j’ai bien kiffé

On va commencer par le positif. Je vous rassure, ça ne va pas nous prendre beaucoup de temps.

Dans mon article consacré à New Leaf, l’opus sur 3DS, je faisais la liste des choses que j’aimerais bien voir dans le prochain jeu, et certaines de mes prières ont été entendues !

  • On peut désormais choisir où les villageois-es s’installent. Encore mieux ! On peut quasiment choisir nos villageois-es. Lorsqu’on place une parcelle, on a quelques jours pour soit laisser le hasard faire les choses, soit partir en quête d’un-e villageois-e qui nous plaît. On peut faire le tour des îles jusqu’à trouver une tête qu’on aime bien, proposer à un-e campeur-euse d’emménager, s’arranger avec d’autres joueur-euses pour récupérer un-e de leur villageois-e sur le point de déménager, faire venir un-e nouvel-le habitant-e grâce à une carte Amiibo,… Si on s’y prend bien, et qu’on a de la patience, on peut trier ses villageois-es sur le volet. En ce qui me concerne, j’ai pu réaliser mon ~rêve~ : une île entièrement constituée de cerfs.
Le gang.
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Publié dans Jeux

Catherine Full Body (et full transphobie aussi !).

J’ai une habitude, parfois bonne, parfois mauvaise, qui consiste à me lancer dans des jeux sans trop savoir de quoi ils parlent. C’est pour que la surprise soit complète, pour commencer sans a priori, pour éviter des déceptions dans l’éventualité où j’aurais imaginé quelque chose de différent en me basant sur des trailers ou même juste des résumés… Je ne regarde et ne lis donc jamais à rien à propos des jeux qui m’intéressent. Ils m’intéressent parce que je fais confiance à celles et ceux qui en ont dit du bien, parce que j’aime les visuels, parce que je sais que le jeu a une bonne réputation et une grosse communauté et que ça me rend curieuse,… De temps en temps, pour certains titres, j’ai quand même une idée, plus ou moins vague, de quoi il en retourne, mais si possible, j’aime bien y aller à l’aveugle.

C’était le cas avec Catherine. C’est un jeu intitialement sorti sur PS3 et Xbox 360 en 2011… il se fait donc un peu vieux, assez pour avoir eu le droit à un soft remake sur PS4 et Switch tout récemment ! Catherine Full Body est sorti l’année dernière à la date stratégique du 14 février sur Playstation et s’est invité chez Nintendo au mois de juillet dernier. Au Japon comme à l’étranger, l’original a été un succès commercial à sa sortie qui a même été récompensé à une ou deux reprises. Je le connaissais donc de nom et de visu ; développé par Atlus, il est le produit d’une équipe avec d’assez bons CV et on retrouve notamment, Shigenori Soejima au chara design, chara design qui m’avait tapé dans l’oeil à l’époque et qui a une fois de plus fait ses preuves avec Full Body. J’aimais beaucoup les illustrations, l’image de Catherine m’intriguait depuis des années maintenant et le concept avait l’air sympa. Mais ce que je savais se limitait au dilemme du protagoniste, Vincent, tiraillé entre deux femmes : Katherine, l’image d’une relation sérieuse et sur le long terme, et Catherine, qui représente une relation moins prise de tête, une aventure, un coup d’un soir.

Je ne savais même pas exactement quel genre de jeu c’était… Hé bien, si comme moi, vous ne vous étiez jamais trop penché-es dessus, il se trouve que c’est un jeu de réflexion avec des puzzles. Chaque soir, Vincent est torturé par des cauchemars où des moutons se bousculent pour arriver au sommet d’une tour qui semble sans fin et qui s’écroule sous leurs pieds s’ils ne sont pas assez rapides. C’est sous cette forme que se présente les puzzles qui constituent le gameplay : il faut déplacer des blocs pour se frayer un chemin jusqu’au sommet d’une tour avant qu’elle ne s’écroule et sans se faire prendre dans les différents pièges et attaques de boss quand il y en a. Il y a des items par-ci par-là pour nous faciliter la tâche et de l’argent qui traîne pour en acheter si jamais on n’a pas la chance de tomber dessus. A la fin, on reçoit un score en fonction du temps qu’on a pris à atteindre notre objectif, des dégâts qu’on a pris et des items qu’on a récupérés. Mais le cauchemar ne s’arrête pas à la ligne d’arrivée puisque quand Vincent se réveille, Catherine est systématiquement en nuisette dans son lit et tout porte à croire qu’il fait des infidélités à répétition à Katherine bien qu’il n’en ait aucun souvenir.

Entre les puzzles, il y a donc de nombreuses scènes d’animation en 2D et de cinématiques en 3D qui permettent au scénario d’avancer en montrant les galères de Vincent dont la copine commence à parler mariage et bébé et dont la maîtresse menace sans arrêt de rendre leur relation publique. Pendant ces scènes de storytelling, des choix s’offrent parfois aux joueur-euses et ils déterminent si le protagoniste tend plus vers la liberté ou vers l’ordre (ce qu’on peut voir à l’aide d’une jauge). Ces choix vont influencer le monologue interne de Vincent et orienter le scénario vers une des huit (treize, dans le remake) fins du jeu.

Juste avant d’aller se coucher, Vincent passe toujours un moment au Stray Sheep, un bar où les joueur-euses peuvent interagir avec d’autres personnages, répondre à des appels et à des sms (et occasionnellement recevoir des photos un peu coquines), boire (et débloquer des anecdotes sur un alcool de son choix après chaque verre) et même jouer à jeu d’arcade.

La principale nouveauté de Full Body, c’est l’addition d’un nouveau personnage qui répond au nom de Rin. Elle est introduite dès la première scène du jeu alors qu’elle essaie d’échapper à une menace inconnue et qu’elle percute Vincent, qui la sauve alors de ce mystérieux agresseur et va même jusqu’à lui trouver un travail et un logement en attendant qu’elle recouvre la mémoire (même quand je fais l’effort de jouer à autre chose qu’un otome game, je n’échappe pas aux héroïnes amnésiques).

Et c’est là que mon habitude dont je vous parlais de plus tôt peut être qualifié de mauvaise. C’est là que je regrette de ne pas m’être renseignée avant de donner de l’argent au studio, c’est là que je m’en veux de ne pas m’être attardée sur la controverse qui avait eu lieu à la sortie des premiers visuels du remake. La raison, elle est dans le titre de l’article, mais vous en dire plus va m’obliger à spoiler le jeu et va aussi éventuellement nécessiter un trigger warning pour la transphobie qui va être évoquée.

Ce n’est même pas la première fois qu’Atlus fait le coup ! Déjà, il faut dire que la boîte n’est pas connue pour être très LGBT-friendly et elle n’est pas non plus réputée pour son traitement exemplaire de ses personnages féminines… c’est même tout le contraire ! On en a eu des exemples dans certains jeux Persona et j’ai d’ailleurs parlé de ce que j’ai moi-même pu constater dans le 5 à l’occasion d’un article dédié.

Et justement, il se trouve que dans sa toute première version, Catherine comptait déjà le personnage d’Erica dans son cast principal. Serveuse au Stray Sheep, elle connait Vincent et sa bande depuis le lycée et se joint régulièrement à leurs conversations (ce qui est toujours rafraîchissant puisque c’est la seule avec un peu de bon sens). Elle entretient aussi une petite amourette avec la dernière recrue du groupe, Toby.

A force de sous-entendus plus ou moins lourds, on finit par comprendre qu’Erica est une femme transgenre. Si ces insinuations peuvent passer au-dessus de la tête de certain-es, le jeu en fait une punchline dans une des fins où Toby découvre qu’Erica se faisait appeler par un autre prénom au lycée (twist présenté comme hilarant avec un Toby dépité qui demande à ce qu’on lui « rende sa virginité »…).

A noter aussi qu’Atlus se plait à utiliser le morinom (ou deadname, en anglais) d’Erica dès que l’occasion se présente : dans le générique, dans le manuel du jeu, dans l’artbook… Choix curieuse puisque les joueur-euses ne la reconnaissent de toute évidence pas sous ce nom (utilisé à une seule fois de tout le jeu) mais qui en dit long sur les positions d’Atlus quant à la transidentité.

Son traitement est le même dans Full Body mais, pour en rajouter une couche, il y a une happy end où elle n’a même jamais entamé sa transition. Si le jeu ne dit pas explicitement que c’est l’issue idéale pour elle et n’exclut pas la possibilité qu’elle transitionne encore dans le futur, ce scénario s’inscrit dans une fin où les personnages sont censés avoir une « meilleure vie » après un voyage dans le passé destiné à améliorer leur futur à tous-tes, posant une nouvelle fois la question des intentions d’Atlus.

Atlus à qui ça ne suffisait pas de malmener un personnage secondaire !, ils ont décidé de remettre ça à l’occasion de Full Body avec… Rin, justement. Une « tentation » de plus pour Vincent qui avait déjà bien du mal à se décider entre deux femmes et qui a maintenant un nouvel échappatoire à ses responsabilités d’adulte en Rin. Elle l’accepte complètement, lui répète sans cesse à quel point il est génial et ne s’embarrasse pas des conventions. En effet, elle ne se préoccupe pas de ce qu’on peut penser de sa collection de jouets et autres objets enfantins, et ça conforte Vincent dans l’idée que personne ne devrait pouvoir lui dire ce qu’il doit faire de sa vie. Le problème, c’est qu’un beau jour… il la voit nue.

Et là, on tombe dans la vieille trope fatiguée et insultante du « trap » dans toute sa splendeur : Vincent a un choc, il panique un peu, il se sent trompé et ne cache pas son dégoût quand, lorsque Rin l’approche, il la rejette d’un geste brutal qui la fait tomber en arrière. Après quoi, Rin part en courant, les larmes aux yeux, et on ne la revoit plus jamais… Sauf si, bien sûr, on est sur sa route! alors là, on apprend qu’elle est un « ange », et par ange, Atlus veut dire « alien » !

Sa famille ressemble à… ça.

Comme si Erica ne leur suffisait pas, ils ont poussé le vice jusqu’à faire une storyline entière sur le sujet… et le message qui en ressort est franchement révoltant et… tellement, tellement arriéré. Avoir déjà un personnage trans traité comme l’est Erica, c’est grave, mais récidiver !, presque dix ans après, en se donnant la peine de faire un nouveau jeu, juste pour rajouter un nouveau personnage, humilié et traité comme un extraterrestre… c’est quoi, si ce n’est de l’acharnement ?

Alors après, on peut tourner ça comme on veut, justifier le personnage de Rin en disant qu’il ne se veut pas trans, juste « travesti », c’est d’ailleurs pour ça qu’on le genre au masculin une fois la « vérité » révélée ! Mais Atlus ne brille pas par sa représentation des minorités, et le choix des couleurs du drapeau de la fierté transgenre pour le chara design de Rin est d’un hasard peu probable, sans parler de l’image de promo qui suggère que Rin a « quelque chose à cacher » sous sa ceinture et du favicon du site officiel…… que voici.

Même si toute transphobie était involontaire, le studio a fait toute la promo du jeu sur une trope qui porte préjudice aux personnes transgenres et même en mettant toutes ces considérations à part, l’histoire de Rin est de toute façon… bête. Est-ce que cette histoire d’aliens nécessitait vraiment un remake ?

plus de spoilers à partir de là

Alors certes, nombreux sont les jeux qui contiennent des éléments dits « problématiques » et, dans mes reviews, je déplore souvent le fait d’être obligée de devoir passer outre le sexisme (par exemple) de certains titres pour pouvoir en apprécier les autres aspects plus positifs. Là, en revanche, la transphobie est la base même du remake… Même si on le voulait, on pourrait difficilement en faire abstraction puisqu’un des personnages centraux incarne un cliché transphobe.

En ce qui me concerne, j’ai du mal à concevoir qu’on puisse apprécier le jeu malgré ce problème omniprésent et pourtant… peu de reviews en font mention et, au mieux, l’évoque mais comme un « défaut » dont on regrette la présence, « c’est dommage mais bon ! ». Les critiques du jeu sont d’ailleurs toutes assez positives, ce qui me surprend parce que même sans être sensible aux questions de transidentité, je trouve le jeu… vraiment pas terrible.

Déjà… l’histoire ne vole pas bien haut. Le jeu aurait pu proposer des réflexions intéressantes sur les relations homme-femme, sur le mariage, l’engagement, la vision traditionnelle du couple hétérosexuel, bref, des thèmes qui auraient pu être intéressants ! Mais Catherine est très vieux jeu dans sa vision du couple où le mariage revient à perdre sa liberté, où les femmes sont acariâtres quand elles commencent à parler d’engagement et où c’est trop compliqué pour les femmes et les hommes de se comprendre.

En plus, on tourne vite en rond… je me suis ennuyée pendant les trois quarts de l’histoire parce que c’est un peu toujours la même chose : chaque jour, Vincent manque de se faire choper pour ses infidélités mais y échappe de justesse et… on recommence. Quand, enfin, on a l’impression d’avancer, les révélations sont décevantes et prévisibles. Et certaines scènes sont longueeees ! pour rien ! Les personnages parlent pour ne rien dire, ils mettent dix minutes à en arriver au fait, et parfois il ya même quelques pauses qui se font sentir entre les répliques… je soupçonne que c’est pour rallonger le temps de jeu qui n’est finalement pas bien long (il faut environ sept heures pour terminer une partie).

Le pire, c’est que les choix ne changent finalement pas grand chose au scénario ; ça a une incidence sur la fin, bien sûr!, mais je pense que le jeu proposerait des cinématiques différentes en fonction de la mentalité de Vincent. Les choix vont, certes, influer sur ses pensées, mais pas sur ses actions ; alors même si on penche vers la liberté, il va quand même essayer de reconquérir Katherine et la demander en mariage, ce qui pose quelques problèmes de cohérence. Ca ne donne pas vraiment envie de se retaper le jeu plusieurs fois juste pour débloquer dix minutes de fin inédites.

Les fins sont d’ailleurs tirées par les cheveux et plutôt sur le ton de l’humour, ce qui n’est pas forcément un mal en soi mais c’est… pas mon humour à moi, en l’occurrence, et je n’ai pas trouvé les fins satisfaisantes. Même les plus sérieuses sont agaçantes dans la mesure où le personnage de Vincent ne connait aucune véritable évolution mais on est quand même censé le croire sur parole quand il dit qu’il a changé. Commence déjà par changer tes fringues !

Il quitte jamais ce t-shirt de merde où la forme du coeur est censée faire le mot « rave » mais permettez-moi d’en douter………. On va même pas parler de la position de Rin… et c’est la première scène du jeu! Entre ça et le style douteux de Vincent, j’ai su qu’on n’allait pas s’entendre.

En soi, ça aurait pu être rigolo d’incarner un loser qui mérite toutes les galères qui lui arrivent, mais le problème, c’est que dans les « bonnes » fins, bah il s’en sort plutôt bien et sans avoir fait aucun travail sur son comportement ! Un peu frustrant mais cohérent avec les valeurs de Catherine…

Pour ce qui est du gameplay, je ne suis pas très puzzle mais ça, ça me regarde. Après, comme je ne suis justement pas une habituée de ce type de jeu, j’aurais bien du mal à les juger… j’ai envie de dire qu’ils sont corrects, parfois un peu répétitifs, mais ils sont assez divertissants et présentent quelques challenges sans être impossibles à finir. Par contre, pas fan des des moments de quartier libre au Stray Sheep où les différentes interactions apportent rarement quelque chose à l’histoire et où on se sent assez limité-es dans ce qu’on peut faire. Au bout de deux/trois fois, on a fait le tour et on essaie d’écourter nos moments là-bas. J’ai bien aimé pouvoir rédiger des sms et collectionner des photos dénudées, mais bon… Le fait est que, à chaque fois que j’étais au Stray Sheep, je me disais que je pourrais être en train de jouer à Persona 5 ! Le gameplay est le même pour ce qui est du « temps libre » sauf qu’on peut faire plus de choses et que notre univers ne se limite pas aux murs serrés d’un bar mais s’étend à toute la ville de Tokyo…

Même eux ils ont bien conscience qu’on préférerait jouer à P5 donc pour la somme de 3,99€ on peut incarner Joker…

En bref, même si là, j’ai quand même pu citer deux/trois points que j’avais bien aimé, ça ne vaut vraiment pas le coup ! Pas à la hauteur de sa réputation, il n’a rien appris des critiques qu’il a pu recevoir à l’époque et fait encore plus tâche en 2020. Je vois bien que des gens y trouvent leur compte mais je me refuse à le recommander à qui que ce soit et sous aucun prétexte.

Ceci étant dit, ce n’est que mon avis et je reste ouverte à la discussion ; si vous avez aimé Catherine Full Body, votre avis m’intéresse et je serais très curieuse de savoir pourquoi !