Publié dans Chronique

Coup de ♥ ! Jessie (Gerald’s Game), Goblin, Dirty Computer.

J’ai longuement repoussé la rédaction de cet article… d’abord parce que je manquais de temps, et ensuite, quand j’avais du temps à ne plus savoir quoi en faire, j’étais paralysée par la peur de ne pas réussir à rendre justice à ces œuvres… Tant pis, aujourd’hui, je me lance !

Résultat de recherche d'images pour Première chose dont je voulais vous parler : Gerald’s Game, une production Netflix réalisé par Mike Flanagan, sortie chez nous sous le nom de « Jessie », adaptée du livre de Stephen King du même nom.

J’étais loin de m’y attendre, mais c’est maintenant l’un de mes films préférés. On a tous et toutes un film… qui n’est pas un chef-d’oeuvre acclamé par la critique, un film qu’on ne recommanderait pas à tout le monde, mais qu’on affectionne parce qu’il nous parle, parce qu’il nous touche, et ce film-là, pour moi, c’est Jessie.

L’affiche vous dit presque tout ce que vous avez besoin de savoir, mais je vais quand même un peu vous expliquer de quoi il s’agit. C’est un couple qui part en week-end dans un chalet perdu dans les bois dans l’espoir de se retrouver et de pimenter un peu leur vie sexuelle. Pour ce faire, Gerald, joué par Bruce Greenwood, menotte sa femme, Jessie, jouée par Carla Gugino, au lit, et s’adonne à un jeu de rôle morbide. Elle n’aime pas, le repousse, et demande à être détachée. Il refuse, elle se débat, et… il meurt d’une crise cardiaque.

Bloquée sur ce lit, sans personne aux alentours pour entendre ses cris de détresse, c’est un mort lente qui l’attend, avec vue sur le cadavre de son mari, en train de pourrir. Au bout d’un certain temps, un chien va s’introduire dans la maison, et commencer à le manger… cette vision d’horreur sera ce qui fera perdre la tête à Jessie. Elle craque. Et c’est là que le film commence vraiment : elle a des hallucinations, elle voit son mari, elle se voit elle. Elle est seule avec ces personnages dans sa tête, seule avec ses pensées, et seule avec ses traumatismes qu’elle est forcée de revivre.

Qui dit Stephen King dit thriller, film d’horreur. Avec Jessie, on est plus dans le thriller psychologique, mais il y a bien quelques passages qui font peur, des jump scares par-ci par-là, une dimension surnaturelle, et quelques scènes qu’on pourrait qualifier de « gores ». Mais qui dit Stephen King dit aussi… que souvent, le plus effrayant, c’est l’être humain.  « Gerald’s Game » ne fait pas exception. On y traite de traumatismes, d’attouchements sexuels, d’inceste, de relations abusives, etc. Et ce n’est pas un sordide « torture porn » car Jessie, face à des souvenirs qu’elle avait jusque là enfouis, va trouver la force de se libérer non pas seulement de ses menottes mais aussi de son passé. Son histoire m’a bouleversée et m’a donné beaucoup de force.

L’histoire est écrite par un homme, le film réalisé par un homme, ce dont j’ai tendance à me méfier quand de pareils sujets sont abordés, mais j’ai beaucoup aimé la façon dont le réalisateur en parlait.

Source : Interview pour QG

Pas facile d’adapter un huis clos où toute l’action se passe dans la tête d’un personnage qui n’a aucune liberté de mouvement, mais je vous garantis que le film ne laisse pas de place à l’ennui. Je n’ai jamais lu l’oeuvre originale, mais apparemment, Jessie voit bien plus que deux personnages durant ses hallucinations, et je pense que c’était un choix judicieux que de les limiter aux personnes qu’on connaissait déjà pour le film. La fin, en revanche, est très fidèle au livre, et là par contre, je n’aurais été contre quelques changements parce que c’est une conclusion un peu absurde avec des explications qui tombent comme un cheveu sur la soupe ;  la fin est très critiquée. Ceci étant dit, en  ce qui concerne seulement le personnage de Jessie, la fin est parfaite, je ne toucherais à rien.

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Même visuellement, ce film m’a marquée de plein de façon différentes : les scènes d’éclipse (un motif important dans Jessie) sont poignantes, les effets spéciaux ont permis des scènes qui retourneraient l’estomac de n’importe qui (il y a UNE scène en particulier que j’ai même pas besoin de décrire : c’est LA scène, et vous la reconnaîtrez immédiatement si vous regardez le film),… La cinématographie, la mise en scène, ont donné lieu à des scènes que je n’oublierais jamais, des scènes qui, rien que d’y repenser, me font un petit quelque chose.

Alors encore une fois, je comprends que ce film ne soit pas pour tout le monde. Je ne le recommanderais pas aux âmes sensibles, ni à celles et ceux que les sujets évoqués plus haut risqueraient de mettre trop mal à l’aise, et de manière plus général, je pourrais comprendre que ce film n’intéresse pas tout le monde, ne soit pas au goût de tout le monde. Mais il a eu un sacré impact sur moi donc je tenais à en parler, et si j’ai pu le faire découvrir ne serait-ce qu’à une seule personne qu’il l’aimera autant que moi, j’en serais ravie.

PS : en regardant ce film, j’ai découvert un site assez pratique pour les poules mouillées comme moi : ça s’appelle « Where’s The Jump ? » et ça vous indique à quel moment du film il y a des jump scares. Pour Jessie, ce n’est finalement pas très utile parce qu’il n’y en a presque pas du tout, et quand il y en a, c’est rien qui vous fait sauter de votre chaise, mais je suis sûre que ça peut être pratique pour d’autres films d’horreur un peu plus intenses. Si vous avez le film sur votre ordinateur, vous pouvez même télécharger un fichier .srt qui vous affichera un « warning » avant chaque jump scares pendant que vous regardez votre film. Je sais bien que l’intérêt est que ça surprenne, mais des gens n’aiment vraiment pas ça (c’est souvent mon cas), donc je me suis dit que ça aussi, c’était bon à partager.

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Depuis le temps que je veux vous parler de Goblin… !  « Goblin : The Lonely and Great God », de son titre complet. Signé Kim Eun-Sook. C’est une série coréenne, un « drama » dira-t-on, et je n’en avais jamais regardé avant, mais j’ai sauté le pas grâce à Rose de Manga Suki qui a fait l’éloge de celui-ci pendant des mois. Merci à elle pour cette découverte inoubliable !!!

Mais qu’est-ce qui se cache derrière ce titre, « Goblin » ? Un gobelin, ou dokkaebi, est une créature du folklore coréen. Ici, c’est un peu revisité ; Kim Shin (joué par Gong Yoo) n’est pas une bestiole rouge à cornes, et il n’a pas toujours eu ses pouvoir. En effet, c’est un général de l’ère Goryeo s’étant fait assassiné pour avoir désobéit aux ordres du prince. Miracle ou malédiction : il devient immortel. Condamné à voir celles et ceux qu’il aime mourir pour l’éternité, il est à la recherche de la « mariée du gobelin », la seule capable de voir et de retirer l’épée qui le transperce.

Je pense que vous voyez déjà un peu où ça nous mène… 939 années plus tard, il fait la rencontre de Ji Eun-tak (jouée par Kim Go-eun). Elle a tout d’une lycéenne ordinaire et pourtant… elle aurait déjà dû mourir jeune mais a été miraculeusement sauvée, elle voit les fantômes, et les pouvoirs du gobelin n’ont aucun effet sur elle. Et aussi : elle voit l’épée. Pas de toute, c’est la mariée.

Ca aurait pu être vite réglé : elle retire l’épée, Kim Shin est enfin délivré de son immortalité et peut reposer en paix. Mais évidemment, ils tombent amoureux, et pour la première fois en 900 ans, Kim Shin ne veut plus mourir, il ne veut pas être séparé de celle qu’il aime ! Et Eun-tak non plus ne veut pas tuer son premier amour, mais c’est la raison même de son existence et plus elle retarde le moment fatidique, plus elle s’expose à la mort. Une romance vouée à l’échec ! condamnée par le destin ! une tragédie déjà toute écrite !!!

Dans les rôles secondaires, on a le Grim Reaper (joué par Lee Dong-wook), le faucheur qui était censé prendre l’âme de Eun-tak à l’époque et qui aujourd’hui vit sous le même toi qu’elle puisqu’il est le locataire du gobelin, et Sunny (jouée par Yoo In-na), la propriétaire du restaurant dans lequel Eun-tak travaille à temps partiel. Eux aussi vivent un amour impossible qui n’a rien à envier à celui des personnages principaux, mais je ne peux pas vous en dire plus à ce sujet au risque de révéler des éléments importants de l’intrigue !

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